~ Alaska ~



Ceci sera en quelque sorte...le Journal d'Alaska, mais pas un journal où on décrit ce qu'il se passe de l'extérieur, non, un journal qui décrit ce qui se passe, mais de l'intérieur. Les pensées, les sentiments, les envies, les regrets, les passions, tout ce qui peut traverser l'âme ou l'Esprit d'un Loup. En occurrence, celles d'Alaska.

J'écrirais au fil de mes envies, mais il se peut que rien ne change pendant plusieurs mois, puis qu'en quelques jours, des nouvelles choses arrivent rapidement. C'est comme ça, c'est le fil de l'imagination, rien de plus. Il n'y a qu'à s'imaginer à la place de son Loup; entrer dans sa peau, dans son Âme...
Désormais, ce n'est plus moi qui vous parle en ce lieu, mais bien Alaska...

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Toi, là, celui qui lis. Écoute moi bien. Ce que tu vas découvrir ici, c'est mes secrets, mis à nu pour que tu saches. Pour que tu comprennes. Tu y trouveras tout ce qui me représente.


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Un mot, une phrase, quelque chose...

Parce qu'un Mot peut tout dévoiler...

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• Je suis Souveraine des mes Rêves

• Oser l'Impossible

• Seul l'Impossible mérite Réflexion

• Je suis une Libre Penseuse

• We're Just What the life has made of Us

• La Mort rattrape ceux qui la Fuient.

• On a beau fuir, se cacher, courir, notre passé nous rattrape toujours.

• Il n’y a pas de fin. Il n’y a pas de début. Il n’y a que la passion infinie de la vie.

• La mort, c’est le début de l’extase où l’âme ravie entrevoit la vision béatifique.

• Qu'importe la douleur aujourd'hui, puisqu'elle est le Commencement d'autre chose.

• Who I Am ? Nobody. Alone, we're nobody, but Together, We're One.

• Change Everything You Were, Everything You Are

• La Mort est le plus profond souvenir

• Chaque douleur est une mémoire

• Rire de sois-même, c'est Rire de Tout

• La vraie douleur est incompatible avec l'espoir

• Become who you want, and not who the Others want You to be

• Don't forget who you are, because You must Believe in You

• Change the Wolrd begin with changing ourself

• Death doesn't exist. It's just a trip in an other world

• Les Enfants sont les Gardiens de l'Âme

• Le Passé prend Racine dans l'Avenir.

Nous fumes tous les deux stupéfaits. Je tournais la tête, et avisais une louve massive, grise comme la roche, aux yeux d'un vert étincelant. Elle s'approchait de nous d'une démarche féline, qui en disait long sur elle. Elle était à n'en pas douter, du moins des deux, la "Chef". Quand elle fut à une longueur de queue de Moi, elle m'observa, son regard émeraude scrutant la moindre parcelle de mon être. Je n'avais pas peur, sans trop savoir pourquoi, j'avais confiance, confiance en elle. Pas vraiment en lui, mais en cette jolie louve. Bientôt, elle me demanda d'une voix douce :

"D'où viens-tu, Petite ? "

Sa voix était envoutante, douce, elle résonnait comme une berceuse à mes Oreilles. Je ne voulais pas lui dire, je n'avais pas envie, alors je répondit d'une petite voix :

"De nulle Part."

Stupide, certes, mais après un regard profond, elle acquiesça. D'un mouvement de queue, elle congédia le grand mâle noir, qui partit chasser, et elle vînt s'asseoir contre Moi. Son pelage doux me réchauffait, elle sentait bon comme...ma Maman. Alors, la voix brisée par le chagrin, je lui racontait tout. Asaï, Sidka, tout, jusqu'à maintenant. Je ne pleurais pas, je l'avais déjà trop fait, mais mon corps entier était baigné de tristesse. Son regard fixé sur moi, elle me sourit, et me blotti contre elle. J'étais bien, je ne voulais pas qu'elle s'en aille. Je l'aimais. D'une voix toute douce, elle me murmura à l'oreille :

"Tu as de la Chance. Je suis celle que tu cherche. Je me nomme Nebraska, et je suis l'Alpha de cette Meute que tu cherche. Viens avec Moi, Alaska. Je sais que je ne pourrais pas remplacer ta maman, mais je pourrait être ta deuxième maman."

Tout me parut soudain moins grave et moins triste. J'avais de nouveau un endroit où vivre, un endroit où aller, et quelqu'un à aimer. je n'étais plus seule. Je murmurais que je voulais, mais que je ne pouvais pas laisser ma Maman ici. Alors, elle hurla. Un long hurlement profond et puissant qui me secoua de la tête aux pattes. Quelques instants plus tard, le grand loup noir était de retour. De sa voix douce, elle me dit en me regardant :

"Voici Damon. Il va nous aider à enterrer ta Maman. Ensuite nous partirons."

Elle jeta un bref coup d’œil à Damon, qui acquiesça, après m'avoir scruté rapidement. Il finit par me sourire comme il pouvait. Ce fut la dernière fois que je vit ma mère, en chair et en os. De là, je quittais ce maudite forêt avec Nebraska, emportant avec Moi le souvenir de ma Mère et mon seul but dans la vie : la Venger.

Les années passèrent. J'étais devenu forte. Et Belle, aussi. Mon pelage duveteux avait laissé place à une fourrure de neige, lisse comme de l'eau, sans aucune tache. J'avais atteint ma taille adulte, et étais aussi grande que certains des mâles de la Meute de Nebraska. Mes yeux n'avaient pas changés, et on disait de Moi que j'avais un regard pur, qui prouvait bien des choses. Quand à ma carrure, elle était aussi fine que celle d'une apprentie, mais mes muscles étaient aussi développé que ceux des Mâles, fruit des mes longues heures d'entraînement.
Au départ, ce n'était pas facile, on me dévisageait, les autres louveteaux ne voulaient pas de Moi, il me traitaient comme une étrangère. Il fallait que je m'impose, je n'avait pas le choix. Alors, un jour, je suis partie, seule, à la recherche de ce qui aurait pu m'apporter la gloire. Et je l'ai trouvé. Une ourse, avec ses oursons. De la folie, de la folie pur. Et pourtant. J'ai attendu, tapis dans les herbes, pendant de longues heures. Quand enfin la mère est partie chasser, j'ai sauté sur les oursons, et les ai abattu l'un après l'autre. Je n'ai rien eu. Mais je savais que le pire était à venir.
Quand l'ourse est revenue, j'étais là, campée près de sa progéniture sans vie, et j'attendais. Ce fut sans doute le plus long et le plus ardu de mes combats, mais j'en ressorti gagnante. Je saignais de partout, j'étais harassée, mais j'avais vaincue. Sans plus attendre, je suis retournée au camps, et j'ai emmené Nebraska avec moi. Je lui ai montré. Et elle à appuyé son front contre le mien.
A partir de ce jour, tout à changé. J'étais respecté, par les grands comme les petits. Et puis, plus le temps passait, plus Nebraska et Moi étions proche. Elle était devenu ma seconde maman, et je l'aimais plus que tout, sauf peut-être que Sidka.
Et elle m'a désigné comme sa fille. Étant sans compagnon, elle ne pouvait avoir de louveteaux, et donc d'héritier, et c'est Moi qu'elle a choisis.
J'ai grandis, je continuais à m'entraîner chaque jour sans relâche, dans le seul but de venger ma mère, et de prendre ce qu'on m'avait prit; ma vie.
Durant un hiver particulièrement rude, Nebraska est tombé malade. Au départ, la Meute pensait que ce n'était rien de grave, mais Moi, j'avais peur; je sentais. Et puis, son état s'est dégradé, jusqu'à un certain jour. Je me souviens. J'étais à la chasse, quand un jeune guerrier est venu me chercher. Sans l'attendre, je suis rentrée au camp, et j'ai rejoins Nebraska. Et puis j'ai sut. J'ai sut qu'elle aussi partirait, à cause d'une hiver trop froid, de la vie, du destin, ou peut-être à cause de Moi.
Les derniers mots que Nebraska m'a soufflé sont ceux-là :

- Va, Alaska, et souviens-toi; nous sommes simplement ce que la vie à fait de Nous, rien de plus.

Et puis ses yeux se sont fermés, et elle a lâché un très long soupir, son dernier avant de partir pour le grand voyage, sans retour.
J'étais anéantie, furieuse, et pleine d'incompréhension. Une fois encore, la vie jouait avec Moi, en prenant ce que j'avais de plus cher. Combien de temps encore cela durerait-il ? Devais-je m'éloigner de tous ceux que j'aimais pour ne pas qu'il meurt ? Ma vie serait-elle toujours ainsi ? Était-ce ça, le bonheur de vivre ? Voir tous les autres mourir sous nos yeux ?
Ma rage redoubla d'intensité, et la tristesse laissait place à un colère froide sans précédent. J'avais pris ma décision. J'étais désormais l'Alpha de la Meute, et j'allais emmener cette Meute dans un Territoire moins rude, mieux aménagé, et plus giboyeux. Celui d'Asaï.

J'étais déterminée. Une détermination farouche, que rien ne pouvait ébranler. Pas même la peur de la mort. J'avais déjà tout perdue, qu'avais-je à craindre de ce qu'on désigne comme le voyage sans retour ? Rien. Absolument rien. La mort aurait peut-être même été plus douce que ces années de chagrin. J'ai annoncé à ma nouvelle Meute mes projets, et personne ne m'a contredit, face à la lueur mortelle que j'avais sans doute dans les yeux à ce moment-là. Mon sang bouillonnait d'impatience.
Et nous sommes partis, un matin brumeux, sans plus attendre. Je me fichait de tout, plus rien n'importait que la mort d'Asaï. Nous avons marché sans s'arrêter durant plusieurs jours, les forts aidant les plus faibles. Et puis j'ai sentie, cette odeur, une odeur que j'aurais reconnu entre mille. Celle de mon ancienne Meute, celle d'Asaï. J'ai laissé mes loups se reposer une nuit. Et pendant cette nuit, je n'ai cessé de penser. Je n'ai pas dormi un seul instant. Au matin, alors que le soleil était à peine levé, nous sommes repartis, laissant les Anciens et les jeunes à l'abri. Et nous avons déferlé, telle une vague que rien ne pouvait arrêter. Mais bien vite j'ai trouvé celui que je cherchais. Je me souviens de ce moment comme si c'était hier. Nous nous sommes retrouvés face à face. Et tout à cessé. Comme dans un rêve. Les secondes s'égrenait en silence, jusqu'à ce que je lâche une phrase, une seule :

- J'avais promis.

Asaï m'a regardé sans ciller, comme si cela ne l'inquiétait pas. Il avait tort, il avait tort parce que je n'attendais que cela depuis mon départ, et qu'il m'était impossible d'échouer.

- Tu n'es pas chez Toi ici, Alaska.

Ainsi, il pensait me faire peur ? Rien, rien ne pouvait m'ébranler, pas même la fin du Monde. Je ne voyais plus que lui.

- Tu vas mourir Asaï. Il y a trop longtemps que j'attends ça. Je vais les venger, toutes les deux, et tu ne pourras rien y faire. Et je tuerais toute ta Meute si il le faut, pour te défier en combat singulier.

Je me souviens avoir vu passer une lueur d'inquiétude, très brève, une seule. Et puis il s'est jeté sur Moi. Je n'attendais que ça, depuis des années. Et pourtant, tout ça n'a duré qu'une fraction de seconde. Il ne faisait pas le poids face à Moi. Il n'avait aucune chance. Il m'a suffit d'un coup de croc, un seul, pour lui trancher la jugulaire et le vider de son sang. Il est tombé à mes pattes sans un mot. C'était finit. Ce pourquoi je vivais depuis tant de temps venait de prendre fin. Ma fourrure était tâché de son sang, et tous les regards été posés sur Moi. Mais rien ne changea pour Moi. J'avais simplement l'impression d'avoir accompli ma mission, mais cela ne me procurait aucune joie.
Peut-être avis-je pensé faire revivre celles que j'aimais ainsi ? Peut-être avais-je rêvé.

Il ne faisait désormais aucun doute que ce Territoire m'appartenait. J'ai longuement dévisagé la Meute d'Asaï, filtrant le moindre visage. J'en ai reconnu beaucoup. Et tous semblaient se souvenir de Moi, sans trop savoir pourquoi. Je les ai chassés, tous, je n'en ai tué aucun. Ils avaient jadis fait partie de ma vie, formé mon monde, mais désormais, ils ne lui appartenaient plus. Quant à la Meute de Nebraska, j'ai laissé partir tous ceux qui voulaient, et j'ai pris la tête des autres.

Je n'ai cherché qu'une seule louve, mais elle n'était plus là. Mon cœur avait beau la pleurer, mon corps en était incapable. Il y a bien longtemps que les larmes m'avaient quittées. Et Kenoa venait de le faire. Je me suis alors juré de tourner le dos à mon ancienne vie, sans plus jamais y revenir. Je n'étais plus la même. Je n'étais plus cette louvette si pleine de vie, cette louve au pelage étincelant. Je n'étais plus qu'une machine de guerre, une machine à tuer. Un corps sans âme, un cœur incapable de pleurer ou de rire. Rien, je n'étais plus rien.

S'en ai suivis une période monotone, où je ne vivais que pour ma Meute. Je ne vivais plus pour vivre, mais parce que s'en était ainsi. A quoi bon essayer d'échapper à mon destin alors que celui-ci était déjà tout tracé ? Il n'y avait pas d’échappatoire, aucune issue que celle devant Moi. Je ne pouvais que la suivre. Alors j'ai décidé de dédier ma vie à ma Meute. J'avais décidé que nous redeviendrions des loups sauvages, pas comme ceux d'Asaï. Non, des loups sans pitié et sans lois. Des loups libres d'aller où bon leur semble, de vrais loups. La pitié et la peur n'étaient pas admises chez nous, il fallait les surmonter. Certains croient encore que nous sommes sanguinaires et cruels, mais c'est faux. Nous sommes simplement comme nos ancêtres, sauvages, qui vivaient sans lois. Chaque jour nous nous entrainions. Du plus petit au plus grand. Certes, la vie était dur et rigoureuse, mais nous nous aimions, tous, nous étions une seule famille, et nous le sommes encore, peu importe ce que les autres croient.
Nous n'étions plus les loups fins de la forêt, mais des loups trapus et fort, sans peur, et plein de courage. Notre Territoire était trop petit pour nous, alors nous avons exploré, toujours plus loin. Jusqu'à tomber sur d'autres Meutes. C'est à partir de ce moment là que l'Histoire s'est écrite pour les Terres du Kô. Les Winds, les Fires, et les Shadows. Trois Meutes, trois territoires, mais une seule Terre, celle du Kô. C'est comme si ces Terres avaient attendues que les Trois Meutes se découvrent pour commencer à écrire son histoire. Certes, nous avions tous déjà des pouvoirs, mais ces Terres étaient différentes de celle de Nebraska. Pourtant, nous nous y sommes adaptés.
Et depuis, cela continue. Il y a Morrigan, Sharka, et Moi. Je les ais haïs depuis le début, parce qu'elles n'ont pas su voir qui nous étions. Et parce qu'elles ne croyaient pas dans les mêmes valeurs que nous.

L'un de mes plus lointain souvenir de la vie sur ces Terres, est celle d'une blessure, suite à une chasse. Je m'en souviens très bien, je pourchassais une biche alléchante, dans la Forêt Interdite. J'adorais ce lieu, de part son aura mystérieuse, et je m'y rendais fréquemment. Donc, Je chassais mon déjeuner, quand ma patte se prit dans un trou, et se tordit violemment. Je me souviens avoir eu mal, moi qui ne suis que peu sensible à ce genre de chose. Ma patte avait gonflée, gonflée, et il m'était impossible de ne serait-ce que la poser sur le sol. De plus, j'avais courut longtemps derrière cette biche, de sorte que j'avais presque traversé la Forêt, et je n'étais pas rendu au camps. Comme si tout n'étais déjà pas suffisant, Sharka est arrivée. D'un ton qui ne plaît qu'à elle, elle a lâché une réplique stupide. Si j'avais pu, je l'aurais étripé ce jour-là, et beaucoup de mes soucis auraient alors disparut. Toujours est-il qu'il m'était impossible de l'attaquer, et que donc, j'ai répliqué vertement, sans pouvoir faire grand chose d'autre. S'en ai suivi une discussion houleuse, ou cette stupide louve racontait que je n'étais qu'un monstre, en bref. Pas très réjouissant, mais surtout très agaçant. Je pensais m'en être débarrassé, et je m'étais rendu à la rivière, quand j'ai de nouveau senti l'odeur de Sharka. Cette louve arrogante m'avait suivi, incapable de comprendre que je n'avais pas besoin d'aide. Et sans que je sache pourquoi, elle s'est mise à pleurer. Et ma foi, c'était bien fait pour elle, et je lui ai bien fait comprendre. Alors, l'Alpha des Fires s'en ai retourné en disant que nous nous reverrions, et tout ce qu'elle disait d'habitude était une nouvelle fois valable. Bien contente qu'elle s'en soit allé, je suis rentrée au camps, pour soigner ma Patte, et il ne me reste rien que le souvenir de cette journée en Forêt, ma patte est redevenu forte et puissante, à ce jour.

Un autre vieux souvenir est celui de ma première rencontre avec Whitefang, alors Solitaire. Cependant, elle ne fut pas romantique ou plein de sympathie. Loin de là. J'étais alors dans une mauvaise passe, et ne tolérait aucune intrusion sur mes Terres, ce qui est encore le cas. Cependant, là n'est pas la question. En patrouillant, comme toujours, je suis arrivée à la Corniche Vertigineuse, et là, je suis tombé sur Whitefang, essoufflé et pantelant. Cependant, je n'en avais alors cure, et j'avoue m'être amusée avec lui. Il était si...simple. Ce n'était qu'un petit loup mexicain, son pelage brun et ses yeux n'avaient rien de particulier, et pourtant, si j'avais su...Cependant, ses paroles m'ont agacées au plus haut point, comme à chaque fois lorsqu'on critique ma meute. J'ai alors cessé de jouer avec lui, pour devenir vraiment menaçante. Au final, je lui ai sauté dessus. Il le méritait. Mais il s'est montré doué. Très doué. Il était intelligent, sage, et doué au combat. Il avait tout d'un Shadow. Et puis, au fond, il y avait un petit quelque chose que j'aimais chez lui. Il s'est avoué vaincu, et j'ai décidé de lui proposer de nous rejoindre, chose rare. Sa première réaction à été de se méfier. Il est certes vrai qu'il m'aurait été facile de le tuer, mais je n'en avais aucunement l'intention. J'ai alors fais une chose que je n'avais jamais faite avant, et que je n'ai jamais refais après. J'ai mis ma place d'Alpha en jeu. Si je trahissait mon serment, je quittais la Meute. Je l'ai prévenu de ce qu'il devrait devenir en nous rejoignant, ou plutôt, de sa nouvelle façon de vivre. Et il a accepté. Et depuis, il est avec Moi, et bien plus proche qu'un simple guerrier, mais ça, c'est une autre histoire.

Un autre de mes souvenirs avec ce si brave petit loup mexicain est celui d'une rencontre au Sommet de la Montagne Aux Esprits. Je m'y rendais alors pour penser. J'ai toujours beaucoup pensé. Trop, peut-être, et la Montagne m'intriguait vraiment. Quand je suis arrivé, je l'ai trouvé là. Il parlait. En apparence, tout seul, mais au fond, je savais qu'il parlait à des loups qui lui étaient familiers, peu importe qui ils étaient. Il parlait à ses parents, comme j'ai souvent parlé à Sidka ou à Nebraska. Nous avons discuté. Longuement. Et dès ce moment là, j'ai su que je ne regretterais jamais le choix que j'avais fait, celui de lui proposer d'entrer dans la Meute. Il était intelligent, brave, sincère, comme il l'a toujours été, et le restera sans doute. C'est peut-être ce qui m'a poussé à lui en révéler autant. Je n'avais jamais raconté à quelqu'un mon Histoire, et il est un des seul à la connaître. Je ne la révèle pas, parce que cela me coûte, mais quand quelqu'un m'est important, je ne lui cache rien. Et désormais, Whitefang l'est, plus que tout, et pour rien au monde je ne voudrais le perdre.

Il fut un moment ou Whitefang et Moi nous côtoyâmes beaucoup. D'abord notre rencontre sur la corniche, puis à la Montagne, et près de l'étang interdit. Je m'en souviens comme si c'était hier, parce que c'est là qu'une nouvelle relation à commencé entre nous. C'était l'hiver, il avait fait froid pendant un temps, mais le redoux était là. Pourtant, la neige et la glace étaient encore là, et l'étang était gelé. Il était très tôt, et le soleil se levait à peine, pourtant, j'étais déjà en patrouille. Whitefang aussi, et il n'était pas bien loin de moi. Je l'ai aperçut alors que je passait près de l'étang. J'ai aperçut le grizzli, aussi, et tout est allé très vite. La bête l'a attaqué, projeté sur la glace - pas bien solide - et à moitié assommé. Je n'ai pas hésité longtemps en voyant un shadow en danger, et j'y suis allé à pleine dent. Ce ne fut pas facile, mais je m'en suis débarrassé. Je me souviens que Whitefang était blessé, mais la frustration que j'ai alors ressenti m'a marqué. Si je m'approchais, je risquais de faire craquer la glace, et j'étais obligé de le regarder, impuissante, sans rien faire. Et puis j'ai vu la glace se fendre, et il a disparut. Quand il est remonté, il était trempé, blessé à cause de l'ours, et épuisé. Je me suis collé contre lui tant que je pouvais, pour le réchauffer. Et puis, tout d'un coup, il m'a léché le museau. J'en suis resté interdite. Mais je n'ai rien fait contre lui, bien que ce geste soit grandement déplacé. Et puis on est rentré en silence.

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Je l'ai ensuite convoqué dans mon antre. J'étais vraiment chamboulé. Il n'avait pas eu le droit de faire ça, mais au fond de Moi, j'étais contente qu'il l'ai fait. Je lui ai demandé s'il m'aimait vraiment. Et il m'a répondu oui. Et tout à été très clair. Je n'avais pas besoin de plus y réfléchir, parce qu'au fond, je me suis rendue compte que je l'aimais. Beaucoup. Et c'est là qu'à commencé notre si belle histoire. Depuis, il a toujours été là pour Moi. Et je l'aime.

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S'en ai suivi sans doute la partie la plus chamboulée de toute mon existence, ou du moins l'une des plus chamboulante. Je me souviens m'être levé, un matin, avec le pressentiment que ce que j'allais faire changerais le cours de mon existence. Et ce fut vrai. J'avais envie de me battre, mais pas parce plaisir, parce que je sentais qu'il fallait que je le fasse. Et sans savoir comment ni pourquoi, je me suis rendu à la cascade. Et mon instinct ne m'a pas trompé. J'y ai trouvé Morrigan. Et après une courte bataille, je l'ai poussé dans le vide. Cruel, me dirais vous, mais si j'avais su...

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Et puis j'ai appris. Un jour, Morrigan et Sharka sont venues me trouver. Sans trop savoir pourquoi, j'appréhendais, mais je n'ai eu d'autres choix que de les écouter. Et ce que j'ai entendu à tout changé. Elles sont mes demi-sœurs. Sidka ne me l'a jamais dit, mais je n'ai pas été sa seule fille. Parfois, je lui en veux, mais au fond, elle a dut faire ça pour Moi. En attendant, j'ai été confrontée à la vérité violemment, et je n'oublierais pas ce jour. Morrigan s'est montré douce avec Moi, c'est pourquoi je fais attention, désormais. Ça beau être une ennemi, une alpha rivale, elle reste un membre de ma famille. Elle a essayé de me comprendre. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait, quand bien même j'ai essayé de la tuer. Au fond de Moi, tout au fond, je crois que je l'aime. Mais Sharka. Pour elle, tout est différent. Je la déteste, chaque jour un peu plus. Elle a en parti ruinée ma vie. Elle ne cesse de me critiquer, de critiquer ma Meute, sans même nous connaître. Elle juge sans même se regarder, et n'écoute personne. Elle se dit juste, quand elle fait elle même des blessures, et porte des jugements sans réfléchir. Et elle ne le reconnais pas. Ce jour-là, quand bien même l'envie de la tuer était intenable, je l'ai laissé sauve. Mais je lui ai promis que la prochaine fois que nous nous verrions seule à seule, je la tuerais. Et je tiendrais ma promesse.

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Désormais, je vis avec cette chose en Moi. Ce n'est pas vraiment un fardeau concernant Morrigan, mais c'est pire qu'une pierre pour Sharka. J'aimerais m'en débarrasser, mais je ne peux pas. Elle fait partie de Moi, de mon passé, de mon histoire. Longtemps cette idée m'a ruinée. Il m'était impossible d'être ne serait-ce qu'un membre de la famille de Sharka. Je la détestais, et nous étions les deux extrémités d'un monde que nous pensions différemment. Et pour en rajouter, j'ai retrouvé ma meilleure amie d'enfance. C'est plutôt heureux, oui, me direz-vous. Mais quand ces retrouvailles ravivent vos souvenirs les plus douloureux ? Comment faire quand tout votre être vous brûle de l'intérieur ? En la revoyant, je n'ai pu m'empêcher de lui en vouloir. Quand Asaï nous a chassé, elle n'a pas essayé de le faire changer d'avis. Elle m'a laissé tomber, comme beaucoup d'autre, pour qui je n'étais que la fille d'un tueur. C'était injuste envers elle. Vraiment. Mais ma douleur était trop forte. Et au fond, elle a soulagé mes pensées. Par sa présence. Elle a rejoins les Shadows, et malgré notre caractère sauvage, très différents du sien, elle a su s'intégrer parfaitement, et je suis heureuse de l'avoir à mes côtés de nos jours.

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L'un des plus beaux souvenirs de ma vie fut sans doute la naissance des nos petits. J'étais tellement heureuse alors. J'ai souffert pour leur donner la vie, ce fut dur, rude, mais quand il ont été là, tout à été oublié. Cinq magnifiques petits. Whitefang à été un compagnon et un père idéal. Il s'en est occupé idéalement, alors que j'étais moi-même éreintée. Ils étaient tellement beau, tellement mignons. Et quand il les a déposé entre mes pattes, j'ai su que je venais de franchir un cap qui, encore une fois, changerais toute ma vie. J'étais désormais mère, j'avais désormais une famille, de la descendance, et l'avenir de la Meute était assurée. Et puis cela présageait de tellement belles choses. Leurs noms nous sont venus tout de suite, sans un doute. Ils les garderont toutes leurs vies, et représente des membres importants de notre Meute. En tant qu'aîné, Kilio serait le prochain Alpha, qui nous succèderait quand nous serions tous deux morts.
Et puis il se sont mis à crapahuter, à couiner. Ils étaient tellement mignons, tellement parfait, et tellement fragiles à la fois. Aujourd'hui, ils sont magnifiques, et je suis fière d'eux. Je sais qu'il y a un fossé entre eux, et que l'avenir nous réserve des surprises, mais je ne sais pas à quel point.

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Depuis ce temps-là, beaucoup de chose ont passées. Et beaucoup de choses ont changés. A commencer par Moi, je crois. Je ne suis plus vraiment la même, en fait, je n'existe plus vraiment. Le fossé entre mes petits se creusent, nous avons perdu la guerre, j'ai perdu des loups, et Sharka est toujours là. Au fond, j'ai échouée. Partout. J'aime Whitefang, mais je n'ai plus qu'une envie, m'en aller. C'est trop, désormais. Je ne supporte plus les sentiments et les pensées qui m'assaillent. Chaque jour qui se lève me paraît durer une éternité, chaque pas me coûte et me fait souffrir. Je suis perdue, brisée, je ne suis plus rien. Rien du Tout.Je vois bien qu'Aloe et Myosotis ne s'aiment pas. Que ma Meute est mal en point. Qu'Athos est reparti, en me laissant les ravages qu'il a causé, que ce soit sur mes loups ou sur notre Territoires. Et je sais bien que les Ancêtres ne viendront pas m'aider. Parce qu'ils m'ont abandonnés il y a bien longtemps. Je n'y crois plus. Je ne crois plus à rien. Et même si Whitefang y mettait tout son cœur, rien ne me redonnerait envie de vivre. La seule chose dont j'ai envie, c'est partir. Partir, loin d'ici, quitter ces Terres qui ne sont que souffrances et désarroi.
Je sais que mes malheurs ne sont pas finis. Quand Kilio prendra ma place, je sais aussi que Myosotis essayera de la lui prendre, parce qu'il est trop taciturne, et elle trop ambitieuse. Je ne peux qu'espérer que Jewel, Kenoa et les autres sauront s'en débrouiller. La période qui approche ne va être que changements.

Tout a changé. Et je ne suis plus. Mais je ne regrette pas d'être partie. J'ai semé tant d'horreur, fais tant de choses mal, qu'il est mieux pour tout le monde que je ne sois plus là. Même pour Moi. J'ai tellement souffert, tellement pleuré, tellement subit, que ma vie n'a plus d'importance. Je suis bien ici. Je veille sur ceux que j'aime. Et même si je sais que je vais douter, que je vais souffrir de ne pouvoir influer sur les choses qui se prépare, je n'ai pas peur. La vie m'avait déjà tout pris. Ma mère, mon enfance, ma gentillesse. Elle ne m'a laissé qu'une coquille vide dans laquelle me forger un autre caractère. Un autre Moi. L'Alaska des Shadows, celle que tout le monde hait, celle que tout le monde craint. Celle dont le nom est connu même dans les plus lointaines contrées, tant sa cruauté est élevée. Celle qu'on surnomme l'Ange de la Mort. Celle qui a plus tué que quiconque. Et pourtant, j'ai changé. J'ai changé, parce que j'ai cassé ma coquille. On dit que les enfants sont les Gardiens de l’Âme. Je crois que c'est vrai. Je n'ai pas eu d'enfance, et mon âme en a été brisée. Désormais, je sais qui je suis réellement. J'ai le temps de parcourir ma vie de fond en comble. Je sais ce que j'ai brisé, et ce que j'ai construit. Et j'ai tout autant sauvé que tué. Peut-être qu'au fond, je ne suis pas si noire que je le pensais. Peut-être que je ne suis pas si mauvaise. Peut-être que j'ai une chance d'avoir laissé une trace sur ces Terres. Je sais que ma mort va causer de profond chamboulement..Je sais qu'elle va diviser les miens, et beaucoup d'autre. Mais avais-je le choix ? Ma présence importait peu dans cette histoire, et j'ai mis un terme à la mienne, parce que je jugeait que c'était le moment opportun. Pas le meilleur, pas le pire, il était juste temps pour moi de refermer mon livre. J'ai tout dit. Et désormais, je regarde. Je me suis tue, et me tairais à jamais. Je suis en paix, et ce pour toujours. Parce que là où je suis, il n'y a pas de commencement, et pas de fin. Il n'y a que le temps qui s'écoule.

J'ai vu que ma famille a déjà commencé à se diviser. Et je sais qu'une fois Whitefang parti, tout se déchaînera. L'infime trace que j'aurais laissé disparaitra peu à peu. Qui se souviendra de Moi, au fond ? Je n'en sais rien. Ma famille. Sharka, peut-être, parce que je lui ai laissé une marque physique, qui lui rappellera jusqu'à la fin ce qu'elle a fait. Je sais que cela la fera souffrir, et j'en suis peinée, car je ne voulais pas cela. Mais c'était avant que tout bascule. Avant que tout ne redevienne clair, comme si, par le biais de la blessure qu'elle m'a infligée, elle m'avait ouvert les yeux, enlevé le voile qui avait pris place dans mon esprit. Et pour cela je lui suis redevable. Je l'aime, comme j'aime mes petits, comme j'aime Whitefang, Jewel ou Morrigan. Comme j'aime ce que je suis actuellement. Mais je ne regrette pas. Pas plus que je n'ai de remords à être parti.

La mort n'est pas un fléau, elle est une délivrance. Je sais que tant de loups la craignent, et j'espère avoir laissé derrière moi l'idée qu'elle n'est pas si mauvaise. C'est vrai, je n'avais pas peur, j'étais heureuse de partir. Sereine. Il ne sert à rien de repousser sa fin, si ce n'est qu'à étioler l’œuvre qu'on a fait de sa vie. Ce qu'on a bâti. Les fondations qu'on a posé, pour que notre descendance continue de bâtir. Le monde est un ensemble de construction, enchevêtrées les unes aux autres. Parce que, par la force des choses, et qu'on le veuille ou non, des liens se créent. Pas forcément comme on les avait prévu. Mais ils se créent, et par se biais, tissent ponts, des passages entre les vies. Des liens indestructibles. On peut se voiler la face à leur sujet, les rejeter, mais j'ai compris qu'ils font partis de nous, à partir du moment où on les connait. Parfois, l'ignorance vaut mieux que la connaissance, mais quand nous faisons le choix de savoir, ou que quelqu'un d'autre le fais pour nous, alors il faut assumer. Parfois, cela nous réjouit. Parfois, c'est une grande claque. La plus grosse que nous prenons. Mais il faut voir les choses en face. Ces liens ne sont pas toujours aussi mauvais qu'ils paraissent l'être. Si aucun loup n'était lié à un semblable, la vie ne serait pas comme elle est. Nous avons besoin des autres, parce qu'ils reflètent une partie de nous-même, parce qu'ils nous aident à grandir, à nous construire, et parce qu'ils font que le monde avance.

Je crois que ce sont mes dernières pensées. J'ai tout dit. Peut-être qu'il m'en viendra d'autres, quand le temps sera venu. Mais en attendant, mon esprit s'apaise. Il se calme, parce qu'il a désormais le temps de penser calmement, sans qu'autre chose vienne s'ajouter. Parce que, même si je ne suis plus là, il restera toujours présent. Par le biais de ma famille. Par le biais de ceux qui me connaissent. Les souvenirs, les traces que j'ai laissé ne s'éteindront pas, j'en ai la certitude. J'ai marqué les esprits, graver les mémoires, et de cela je me réjouis. Même si des loups m'oublient, certains se souviendront de Moi. Ils honoreront ma mémoire, comme leurs descendants honoreront la leur, et tout continuera ainsi. Je ne sombrerais pas dans l'oubli. Et la vie continuera. De quelle manière, je ne le sais pas. Avec quels changements, je ne le sais pas non plus. Mais elle continuera. Parce que la vie est le jour quand la mort est la nuit. Rien de plus, rien de moins. Et parce que la vie est faite de cycle. Quand l'un se termine, un autre commence, et ainsi de suite. La vie constitue nos rêves. Et nos rêves nous font avancer. La vie ne s'arrêtera jamais. Parce que les Rêves n'ont pas de limites. Et Parce que nous sommes Souverains de nos Rêves.