Amber avait envie de courir, en cette fin de journée plutôt chaude. Le soleil commençait à peine à redescendre de son zénith, offrant ainsi quelques endroits d'ombres, où la température se faisait plus douce. Mais peu importe la chaleur, peu importe le vent ou la pluie, lorsqu'Amber ressentait un besoin de courir, elle devait le combler. Elle se mit donc en route, traversant la superbe grande prairie de sa grande foulée, elle arriva à la forêt sombre. Cette forêt l’impressionnait, mais elle se dit qu'il ne fallait pas la juger sur son apparence. Après tout, une forêt était une forêt, qu'elle soit sombre ou lumineuse. Et peut être que les pauvres arbres la composant avaient envie de discuter, qui sait. Si tel était le cas, Amber se serait fait un plaisir de leur parler calmement de sa voix douce, comme elle le faisait avec n'importe quel être vivant. Elle se mit donc à marcher à travers cette immense forêt, où la lumière semblait inexistante.

Amber marchait lentement, à l'affut du moindre bruit, de la moindre parole. Mais rien, aucun arbre ne daigna lui adresser la parole. Elle décida donc de se dégourdir un peu les pattes, apercevant quelques troncs d'arbres morts sur le sol, elle banda ses muscles, observant sa cible de ses yeux perçants, puis relâcha la tension de ses pattes. Elle s'élança à vive allure, s'approchant rapidement des troncs d'arbres. Lorsqu'elle en fut assez prêt, en une fraction de seconde, elle banda de nouveaux les muscles de ses pattes et les relâcha, elle s'élança, ses belles pattes fines étendues au maximum, et passa sans aucune difficulté le tronc d'arbre. Elle retomba au sol, et reprit sa course.

Traversant à vive allure la forêt, sentant une légère brise caresser sa fourrure rousse, elle tomba sur un étang vaseux, à demi recouvert de nénuphars. La forêt sombre était déjà peu rassurante, mais cette minuscule étendue d'eau stagnante la rendait encore plus morbide. Voir cette eau inanimée, si triste et si désespérante, donna une idée à Amber. Elle se coucha au bord du petit lac, le bout des pattes immergé dans l'eau. Elle commença un léger mouvement circulaire de celles-ci. L'eau s'anima légèrement, agrandissant ses cercles, Amber accélérait le mouvement circulaire. Les petites ondes provoquées par ce même mouvement créèrent autour des pattes d'Amber, une étendue d'eau dont la vase s'était dispersée.

Fixant cette eau désormais plus limpide, elle usa de son pouvoir. Contrôlant le liquide désormais débarrassé de sa vase, elle le fit tourner en cercle, les élargissant de plus en plus. L'eau s'anima, et le phénomène qui venait de se passer avec les pattes d'Amber opéra de nouveau, mais sur une plus grande surface. Ce fut l'étang tout entier qui, au fur et à mesure de l'avancée des grandes ondes, fut débarrassé de sa vase. Au bout d'un certain temps, Amber en eut finit avec la vase, et put enfin contempler un étang limpide, un étang d'eau pure. Cette vision l'enchanta, elle se redressa, heureuse de son action, et s'abaissa lentement vers l'étendue d'eau désormais pure. Elle lapa délicatement l'eau de sa langue, puis se redressa, aux aguets, écoutant les bruits des alentours. Toujours aucun signe de vie.
Bon tant pis, pensa-t-elle, je ne discuterais pas avec les arbres de cette forêt aujourd'hui.

Soudain, Amber entendit un bruit provenant de la pénombre. Elle huma l'air, et reconnu l'odeur d'une Shadow. Elle jeta alors des regards affolés autour d'elle, cherchant à fuir, mais trop tard, la louve devait déjà l'avoir repérée. Mieux valait lui faire face.

Pris en Compte pour le Concours

Le loup sorti des buissons, c'était Alaska. Amber se souvint alors de sa conversation avec Morrigan, et se remémora ce qui en était ressortit.
Amber s'était jurée d'être juste et méfiante, et bien elle le serait. Elle ne serait ni trop agressive, ni trop gentille avec son ancienne Alpha.
Celle-ci la provoqua d'ailleurs, elle lui lança des piques sur sa faiblesse. Mais Amber se connaissait bien, elle savait ses capacités. Elle savait qu'elle était une excellente chasseuse. Mais là n'était pas la question. On parlait de combat. Amber ne s'était pas déjà réellement battue, mais elle connaissait son caractère. Si un jour elle devait se battre, elle se battrait pour sa meute. Oui, si une guerre éclatait, Amber savait pertinemment que, avec ou sans technique de combat, elle mettrait toutes ses forces dans la bataille. Et même si elle se ferait certainement surpassée, elle aurait le temps, avant de mourir au combat, d'en étonner plus d'un avec sa détermination. Car lorsqu'Amber tient à quelque chose, elle fait, et fera toujours tout pour le protéger, le préserver. Amber répondu calmement, avec sa légendaire et déconcertante répartie. Celle-ci en étonnait plus d'un d'ailleurs. Amber avait beau se faire agresser, elle répondait toujours avec un calme Olympien. Et ce qui étonnait le plus dans cette répartie, c'était la façon dont Amber disait ses répliques. Avec une grande malice, comme si elle se moquait de son agresseur. Pourtant ça n'était pas le cas, elle ne se moquait jamais de quelqu'un qui l'agressait. Mais c'est ainsi que le concerné le ressentait souvent.

" Il ne faut jamais se fier aux apparence, ma chère Alaska. " Répondit elle calmement, avant de poursuivre d'un ton neutre.

" Aucune raison ne pourrait me pousser à regretter les Shadows, ma nouvelle meute est à mon image, et je m'y plais beaucoup. "

Amber observa son interlocutrice, elle semblait entourée d'une aura lumineuse, elle respirait le bonheur.

" Tout m'a l'air d'aller pour le mieux pour vous, vous respirez la joie de vivre. "
Elle rit de son expression, puis se reprit.

" Quoi que la joie de vivre n'est pas une expression qui me semble convenable pour vous qualifier. Disons que vous paraissez bien. "
Elle sourit à la concernée, lui montrant ainsi qu'elle ne se moquait pas, et que le passé était derrière elle. Son sourire était faux, mais elle seule le savait. On ne pouvait pas comprendre, ni même remarquer en ce moment même qu'Amber n'allait pas très bien.

La louve tâcha de paraître décontracté, mais Alaska détecta un soupçon de peur dans l'atmosphère.

- Il ne faut jamais se fier aux apparence, ma chère Alaska. Aucune raison ne pourrait me pousser à regretter les Shadows, ma nouvelle meute est à mon image, et je m'y plais beaucoup. Tout m'a l'air d'aller pour le mieux pour vous, vous respirez la joie de vivre. Quoi que la joie de vivre n'est pas une expression qui me semble convenable pour vous qualifier. Disons que vous paraissez bien."

L'Alpha des Shadows ne pu s'empêcher de ricaner devant l'insolence de la louve. Savait-elle vraiment à quel point Alaska avait changé ? Ou plutôt évolué ? Sans doute pas. Ou du moins, elle tentait de ne pas paraître impressionné. Mais cela ne changeait rien, absolument rien. Ces discussions ravissaient Alaska, et elle prenait un malin plaisir à se frotter aux autres, jouant de sa réputation. Certes, elle exagérait parfois, mais à peine. Comme tout Alpha, elle était une guerrière d'élite, et seule Sharka, Morrigan et quelques autres rares loups avaient leurs chances face à elle. Quoi qu'il en soit, Morrigan avait déjà bien failli y rester, et sans le bon vouloir d'Alaska, la louve blonde ne serait plus là à l'heure actuelle.

- Tu es bien insolente, ma chère Amber. Te crois-tu à ce point supérieure aux autres ? Sache que même ton Alpha n'est pas assurée de gagner contre Moi. Elle y serait bien resté si je l'avais décidé. Tu n'as qu'à lui demander, voir si elle à le courage de te l'avouer. Et sans l'ermite, elle serait sans doute morte depuis longtemps de ses blessures...

Un rictus se dessina sur ses babines, quand elle repensa à ce jour, qui en précéda bien d'autres, et ajouta :

- Alors Toi...Je ne ferais qu'une bouchée de Toi, et te réduirais en miettes. Ce n'est pas étonnant que tu te sente bien parmi les Winds. Les faibles restent avec les faibles, c'est bien connus...

Ses derniers mots furent prononcés sur un ton plus que moqueur...

- Tu es bien insolente, ma chère Amber. Te crois-tu à ce point supérieure aux autres ? Sache que même ton Alpha n'est pas assurée de gagner contre Moi. Elle y serait bien resté si je l'avais décidé. Tu n'as qu'à lui demander, voir si elle à le courage de te l'avouer. Et sans l'ermite, elle serait sans doute morte depuis longtemps de ses blessures... Alors Toi...Je ne ferais qu'une bouchée de Toi, et te réduirais en miettes. Ce n'est pas étonnant que tu te sente bien parmi les Winds. Les faibles restent avec les faibles, c'est bien connus...

Amber se redressa, observant l'Alpha d'un regard neutre, ni apeuré, ni insolant, mais neutre. Puis elle eut un petit sourire en coin, et répondit.

- Ce n'est pas de l'insolence, mais une réalité. Avouez tout de même que le terme "joie de vivre" ne vous correspond pas. Comment peut on avoir la joie de la vie, si l'on cause la mort autour de nous en permanence. Moi supérieurs aux autres ? Quand l'ai-je évoqué ? Et dieux sait que je ne le pense pas du tout, bien au contraire, vos loups se sont chargés dès ma naissance de me faire comprendre le contraire. Pourquoi ? Parce que je n'étais pas comme vous. Et ça vous faisait peur, on a peur de l'inconnu, or la gentillesse, dans cette meute, était totalement inconnue. Quand à votre combat contre mon Alpha, je me moque de son issue. Si une guerre éclatait, ce ne serait pas chaque Alpha qui se battrait contre un autre, mais chaque clan qui s'affronterait. Et là vous découvririez la véritable force des Winds, cette force qui, bien que vous le cachiez, vous fait si peur. Cette force dont vous ignorez tout, car jamais elle n'a habité votre cœur. Quand à vos positions envers moi, allez y, attaquez moi. Vous déclencheriez ainsi de profonds conflits entre les deux meutes. Oui je me sens bien parmi les Winds, oui et ce c'est grâce à l'Alpha. Cette Alpha, qui, contrairement à vous, se soucie de sa meute. Vous, vous n'êtes qu'une louve dénuée de cœur, de sentiments, c'est à peine si l'on se demanderait si vous ne tueriez pas vos propres petits. L'instinct maternel, présent en vous ? Je ne pense pas. De plus, pour en revenir à votre combat contre moi, étant donnée que je n'ai jamais combattu à vos cotés, et n'ai jamais utilisé de pouvoirs devant vous, vous ignorez tout de moi. Prendriez vous le risque de mauvaises surprises ?

Amber eut un rire harmonieux, elle se releva et commença à marcher lentement vers la sortie de la forêt. Elle ne voulait pas de confrontation, mais ne fuyait pas non plus. Si l'alpha la suivait, elle la suivrait. Elle lui tiendrait tête aussi longtemps qu'elle le pourrait. Si un combat se déclenchait, elle se promit de surprendre la diablesse blanche.

[On s'arrête là ?]