Je suis Masks et je suis un(e) femelle. Je fais partie de la Meute Spirit Of Fire où je suis apprentie, car j'ai 7 lunes. J'ai le pouvoir de créer des ondes positives manipulées par mes pensées. En transférant ces ondes dans l'esprit d'un autre loup, je peux le calmer s'il est agité, lui redonner du courage s'il s'inquiète pour l'avenir. Ce pouvoir a l'avantage de pouvoir retirer toute combativité à l'adversaire bien que ce soit temporaire. L'inconvénient, c'est qu'il est impossible de l'utiliser souvent, les ondes utilisant l'énergie. Avec le temps, je pourrais envoyer des ondes négatives (en plus des ondes positives) dans la tête de l'adversaire, faisant douloureusement résonner sa tête et atteindre plusieurs loups à la fois. En général, je suis timide, silencieuse mais attentive.

Le vent soufflant sur les arbres faisait bruisser les feuilles, et des grondements menaçants montaient de l'extérieur. L'air lourd empreint d'humidité qui pénétrait dans la grotte sombre annonçait un orage. Une louve gris-bleu dormait paisiblement à l'intérieur, de tout jeune louveteaux pelotonnés contre elle. Les yeux grands ouvert, je ne dormais pas, contrairement à mon frère et à ma sœur. N'arrivant pas à m'endormir, je m'ennuyais depuis la fin du repas. Après avoir bien mangé ma mère et mon frère et ma sœur s'étaient mis en tête de faire une sieste alors que le soleil brillait dehors, mais moi, je n'étais pas fatiguée. Malgré tout, je n'osais pas les réveiller.
Soudainement, un grand bruit retentit. Une sorte de crépitement se mit à emplir la caverne. Je levai la tête, les oreilles dressées vers la sortie, les yeux agrandis par la surprise et l'excitation. Je me mis debout doucement, en faisant attention de ne pas réveiller ma famille et trottinai vers la provenance du bruit, les pattes engourdies du fait qu'elles n'avaient pas bouger depuis des heures.
Une fois à l'extérieur, je poussai un cri de surprise. Une eau glaciale semblait tomber du ciel et trempait ma fourrure petit à petit. Je me mis à sautiller partout pour échapper à cette douce froide, mais les gouttes s'écrasaient toujours sur mon crâne. Les branches des arbres ployaient sous le poids de l'eau accrochée aux feuilles.
Mon cri avait dut alerter mon frère car celui-ci me rejoignit, suivis de près par ma sœur. Tous deux ouvraient de grands yeux embrumés par la fatigue, mais tout aussi émerveillés que les miens. Mon frère se jeta en criant de joie dans une flaque d'eau formée sur le sol. En atterrissant dedans, il éclaboussa ma sœur qui était restée à l'abri de la grotte qui se mit elle aussi à hurler.

« -Que ce que vous faites ? Grogna une voix ensommeillée derrière nous. Ce n'est que de la pluie. Rentrez vite avant d'être trempés. »

Notre mère, Taël s'était levée et nous regardait maintenant avec une expression de fierté sur le visage. Elle bailla, dévoilant ses crocs gigantesques. En même temps, ma sœur, mon frère et moi l'imitèrent pour comparer les nôtres, bien plus petits, arrachant un léger grognement d'amusement à notre mère qui prit ma sœur par le cou et l'emmena dans la grotte. Je la suivis en courant et me retrouvai bientôt à l'abri.
Mon frère me fonça soudain dessus et me fit tomber. Nous roulâmes au sol, enlacés, et percutâmes notre mère. Celle-ci nous sépara d'un coup de patte impatient et posa notre sœur au sol. Cette dernière, sentant le sol dur sous ses pattes, demanda :

« -Maman ? Quand est-ce qu'on pourra voir papa ? 

-Pas maintenant, Laël, répliqua-t-elle, soudainement crispée. Pour l'instant, vous restez là pendant que je vais chasser, d'accord ? Milu, surveille tes sœurs ! »

Sur ces mots, elle sortit de la caverne d'un pas assuré et disparut bientôt derrière le rideau de pluie. Nous la suivîmes du regard et dès qu'elle fut hors de notre champ de vision, mon frère lança d'un ton grave :

« -Chers loups de ma meute, vous obéirez maintenant à mes ordres !

-Hé ! Protestai-je, pourquoi ce serait toi l'alpha ?

-C'est vrai sa ! C'est toujours toi, on change maintenant ! » Renchérit Laël en se jetant sur Milu qui se retrouva le nez dans la poussière, sa sœur le maintenant au sol en appuyant ses pattes sur ses épaules.

Milu se débattit en donnant des coups de pattes arrières dans le vide, mais je me joignit à ma sœur pour l'aider à l'immobiliser, aussi se calma-t-il, montrant qu'il capitulait et nous le lâchâmes. Il se releva en grommelant et s'ébroua de façon à nous envoyer le plus de poussière possible.

« -Aujourd'hui, je serais le nouvel alpha de la meute ! Annonça Laël d'un ton enjoué. Vous m'obéirez sans discuter !

-Bien, chef ! Répondis-je, une lueur de moquerie dans les yeux.

-Pourquoi ne pas aller découvrir notre nouveau territoire ? Proposa Milu, oubliant rapidement sa tentative ratée de prendre le pouvoir. On pourrait marquer les limites, même chasser pour maman ! »

Il trépignait déjà, impatient de sortir pour explorer la montagne. Moi, je m'étais figée, interloquée.

« -Milu, maman nous a dit d'attendre là, répliqua Laël. On ne peut pas sortir ! »

Elle aussi semblait horrifiée que notre frère ait put penser à désobéir à leur mère. J'espérai qu'il blaguait, mais il avait l'air très sérieux. Il agita la queue, exaspéré, et répondit :

« -On sera rentrés avant elle, et puis, on ira pas loin !

-Moi, je ne t'accompagne pas, jappa Laël, je n'ai pas envie de me faire disputer ! »

Il leva les yeux au ciel et partit en courant. Indécise, je jetai un regard désolé à ma sœur avant de le suivre. Dehors, je ne perçut plus son odeur, brouillée par la pluie, et dus tendre l'oreille pour continuer la poursuite.
Je le rattrapai bientôt, essoufflée. Il s'était arrêté sur une pierre mouillée, sa fourrure trempée par la pluie, et observait les arbres alentours. Il m'ignora royalement lorsque je m'approchai de lui.
Malgré tout, je réussis à le raisonner et nous rentrâmes tous deux côte à côte en direction de la caverne, sous les grondements menaçants venus du ciel et les éclats de lumière aveuglante s'abattant sur la montagne. En entrant, une odeur métallique me prit à la gorge. Je pressai le pas, ayant un mauvais pressentiment.
Tremblante, je m'arrêtai net quand je vis ce qui dégageait cette odeur si désagréable. Notre mère et notre sœur gisaient, immobiles sur le sol, dans une mare d'un liquide foncé qui ne cessait de s'étendre sur la pierre dure de la grotte. La bouche ouverte et les yeux voilés, elles fixaient un nouveau-venu. Un loup adulte, des crocs ensanglantés découverts nous fixait désormais. Sa fourrure tachée de rouge me fis frémir. Lorsque je le vis se recroqueviller pour bondir, je retrouvai ma voix et me mis à crier tout en faisant demi-tour en courant vers la sortie de toute la vitesse de mes petites pattes fatiguées. Mon frère me suivit, la peur au fond des yeux. Le loup partit à notre poursuite.
Dehors, je fis un virage serrer pour plonger dans un buisson, espérant que Milu me suivrait, mais je ne le vis pas arriver. Pareil pour le loup adulte. Il avait dut poursuivre Milu et ne m'avait sûrement pas remarquée.
La fourrure plaquée contre le corps par la pluie, j'attendis quelques instants encore pour vérifier qu'il était vraiment partit avant de retourner dans la grotte dire au revoir à ma mère et ma sœur, les yeux larmoyants bien que je ne comprenne pas trop ce qu'il se passait. Notre mère nous avait toujours dit de ne pas pleurer devant le corps d'un défunt, ce dernier ayant trouver le repos le plus apaisant. Ensuite, je me mis à chercher Milu en l’appelant encore et encore, mais mon appel restait sans réponse. J'errais donc seule pendant quelques jours, me nourrissant de charognes laissées par d'autres prédateurs. La peur que l'autre loup me recherche me nouait le ventre, si bien que je n'avais pas besoin de grand chose pour satisfaire mon appétit.
Désormais, je fais partie d'une vraie meute, les Spirit of Fire et je la protégerais au péril de ma vie.