Liens Familiaux - Goûts

Histoire

Une nuit comme il n’y avait jamais eu. Une nuit sans Lune, menaçante. Dans la forêt sombre, une louve, à bout de force, qui rampait, tentant de trouver un abri. Tout autour d’elle, des arbres gigantesques grinçaient, sous la force du vent. Tous les instincts de la louve lui disaient de ne pas s’aventurer dans une forêt pareille, quasiment impénétrable et déserte.

Mais cette louve mystérieuse était inconnue à ce territoire. Dans la nuit profonde, nous pouvions entendre ses halètements affolés. Personne ne saura jamais ce que faisait ici une louve enceinte, qui de plus, n’était pas de la région.

Et une chose était sure, elle était dans un sale état. Il n’y avait pas d’autre mot pour le qualifier. Son pelage blanc était maculé de taches rouge foncées. Du sang. Mais aussi, de grosses blessures qui n’avaient vraiment pas l’air d’avoir été causées par de simples accidents.

Cependant, elle semblait avoir qu’un seul objectif, que son petit, c’était un mâle, elle l’avait deviné grâce à son instinct, puisse arriver dans ce monde si dangereux. La jeune mère espérait de tout son cœur qu’il n’y aurait pas d’accrochage, pas encore, car elle le savait très bien et c’était inutile de le nier, elle ne pourrait pas y survivre.
Comme elle n’en pouvait plus, et n’avait aucune idée de l’endroit dans lequel elle pouvait bien se trouver, elle se dissimula dans un des multiples buissons de cette forêt qui faisait surtout penser à une prison.

Et c’est alors que le petit arriva. Quand elle le vit enfin, sa mère était attendrie, et l’aima aussitôt de tout son cœur. Il était mignon en effet, il était gris et blanc et ressemblait surtout à une grosse boule de poil qui couinait. Lorsqu’il ouvrit ses grands yeux, elle remarqua néanmoins la couleur étrange. Bleu, mais ça c’était normal, mais c’était un ton tellement pâle, voire irréel. Elle comprit alors que son fils était aveugle ou presque. Son cœur se serra, elle en était fâchée.

Mais il était tellement adorable qu’elle n’allait pas l’abandonner juste pour ça. Il allait apprendre à vivre comme ça, aidé d’elle, et ce sera ainsi. Mais trêve de penser, il fallait qu’elle arrive à ce qu’il survive, et elle aussi, ce serait mieux pour les deux. Elle l’allaita donc, afin qu’il puisse prendre des forces, puis le petit leva les yeux vers elle. C’est alors qu’une plume lui tomba juste sur le bout du museau, ce qui le fit éternuer. Sa mère amusée, lui dit de sa belle voix douce et mélodieuse :
« Plume, tu t’appelleras Plume, mon chéri. »
Et le petit s’endormit, se pelotonna contre sa mère.


Plume se réveilla soudain, transit de froid. Il sentait une menace, mais était trop faible pour bouger. Une horrible sensation l'envahit, il était seul. Ou était passé sa douce maman ? Où était la seule aura rassurante ? Le petit sentait son énergie le quitter, il en était effrayé.

C'est alors qu'une silhouette gigantesque aparut dans l'abris. Mais ce n'était pas sa mère, à son grand désespoir. C'était un loup, d'un noir de jais. Plume se recroquevilla sur lui-même mais il le saisit, doucement, mais ce n'était rien comparé à sa maman.

Il passa donc les six premiers mois de sa vie avec ce mâle qui était aussi un solitaire. Il parlait peu, mais était très gentil avec le petit, et lui servait de peut-être pas père quand même, mais d'oncle de susbtitut. Ce dernier lui avait même donné un entraînement lui permettant de compenser son infirmité aux yeux. Sauf qu'un jour, un mystérieux loup arriva dans leur repère, qui était pourtant si bien dissimulé. Mais cette fois-ci, c'était un loup méchant, très méchant.

Il tua le tuteur de Plume, et blessa gravement ce dernier, en le projetant contre un rocher. Il laissa Plume comme mort, près du cadavre de ce si gentil loup qui lui avait donné une chance, et l'avait aimé.
 
Quand il se réveilla, Plume jura sur le cadavre qu'il le vengerait et qu'il tuerait celui qui avait osé faire cela. Mais l'accident l'avait vraiment bien affaibli. Voila qu'il perdait une deuxième fois une personne qu'il aimait.


Ca en était de trop. Il se mit alors à courir le plus vite et le plus loin possible, en hurlant son désespoir. Et depuis ce jour il vécut seul, fuyant la compagnie, prenant tous les autres loups, même s'il avait parfois bien du mal à supporter sa solitude, et s'effaça du monde.

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