Jenny courrait, un sourire d'enfant étirant ses babines. Elle poursuivait un cerf. Elle savait bien qu'elle n'avait absolument aucune chance de le tuer seule, c'est pourquoi elle avait décidé qu'elle ne tenterait même pas de l'attaquer. Non, tout ce qu'elle voulait faire c'était se défouler en le poursuivant sur elle-ne-savait-combien-de-mètres. Elle lui courrait après depuis désormais une vingtaine de minutes et commençait à fatiguer. Décidant de s'arrêter là pour cette petite partie de chasse en solitaire, elle accéléra et bondit à coté du cerf, le faisant dévier vers la droite. Elle pila alors avant de s'arrêter, reprenant son souffle. Elle n'avait pas fait partir le cerf dans cette direction pour rien, elle savait que c'était vers l'est que s'était enfuie sa horde et elle avait bien l'intention de la lui faire rejoindre. En le faisant fuir vers l'est, elle espérait qu'il retrouverait sa famille. Car si Jenny aimait poursuivre les cerfs pour rien, elle ne voulait pas qu'ils se retrouvent seuls par sa faute. Elle ne tuait les animaux que pour se nourrir et n'aimait pas l'idée de leur faire du mal inutilement, c'est pourquoi elle voulait toujours s'assurer que les cerfs qu'elle s'amusait à prendre en chasse retrouvaient toujours leur horde. Lorsqu'elle eut reprit son souffle, Jenny décida de passer par la clairière aux milles couleurs afin de se rafraichir un peu avant de retourner au camp. Cette partie de la forêt était toujours fraiche, due aux grands arbres l'abritant des rayons du soleils chauds. Après s'être rafraichie, Jenny se mit à nouveau à courir vers le camp. Cependant lorsqu'elle passa à coté du ravin sans fond elle entendit un grognement suivit d'une phrase au ton agacé. La curiosité la poussa à aller voir, et elle s'approcha tranquillement de l'origine du râlement, découvrant ainsi la jeune Belize. Riant, elle sortit des buissons et lui lança :

"Tu te laisses voler tes prises par un matou ?"

Voyant soudainement la fascination que semblait entretenir Belize par rapport au trou béant, la louve brune ne put s'empêcher de lui dire :

Tu ne devrais pas trop t'approcher tu sais, c'est dangereux. Ce cratère est véritablement un ravin sans fond, crois moi.