Rin pointa son nez crème en dehors de la tanière des guerriers. Il venait juste de s’arrêter de pleuvoir et elle en était d’ailleurs assez contente car elle n’en pouvait plus de toute cette humidité. En plus, elle ne pouvait pas chasser avec un temps pareil. Enfin si, elle pouvait, mais elle n’en avait absolument pas envie. Elle sortit donc de la tanière en s’ébrouant, et elle se mit à trottiner vers la sortie. Ce mauvais temps l’avait mise de bien mauvaise humeur, et elle ne chercha donc pas à avoir de la compagnie. En sortant du camp, elle commença à courir et sa mauvaise humeur commença à s’estomper.

Puis, elle s'arrêta, elle huma l'odeur d'un lapin. Il ne devait pas être très loin, son parfum était frais. On pouvait aussi voir des petites traces au sol qui portait quelques poils de lapin. L’odeur de l’humidité ne put la déconcentrer et elle se mit en position de chasseur. S’avançant à pas feutré, elle perçut un très léger mouvement vers un buisson. Après avoir vérifié que le vent ne pouvait lui apporter son odeur, elle sauta dans le buisson et acheva le lapin d’un sec coup de dent. Il ne put même pas laisser échapper de petit cri aigue, ou de râle. Elle n’était pas chasseuse pour rien ! Et une proie pour la tribu, dans la discrétion assurée !

Reprenant son chemin, elle décida de rester encore un peu hors du camp, pour se détendre. Après tout, elle avait encore un peu de temps avant le repas, et ne supportait plus de se faire dévisager par certains membres de sa tribu, car elle était considérée, par certain, comme une bâtarde, car ses parents étaient des solitaires. Et qu’Asy, sa grand soeur, et elle, avaient été trouvées il y a déjà quelques lunes. Cela faisait déjà un bout de temps, mais certains, heureusement une minorité ne parvenaient pas à l’oublier. Cela s’était souvent terminé en dispute, avec le mauvais caractère de Rin, qui était prête à tout pour défendre son honneur.

Mais maintenant, elle était chasseuse ! Elle chassa ses sombres pensées, et malgré son museau qui frémissait d’indignation, elle finit par s’allonger dans l’herbe encore humide. Elle leva la tête pour contempler le sapin millénaire. Elle aimait bien se réfugier dans cet endroit quand elle était fatiguée ou qu’elle s’était disputée avec quelqu’un. Cela était parfait pour la calmer, malgré le fait qu’elle supportait très mal la solitude.

Soudain, elle entendit un bruit, et se leva d’un bon, tout ses sens en alerte. Elle n’avait pas peur, mais demeurait méfiante, avec la pluie qui avait recommencé à pleuvoir, les odeurs se brouillaient et il devenait difficile de repérer un individu, quel qui soit.

La pluie fouettait mon visage et ma fourrure était plaquée contre ma peau. Mon corps alourdi, je marchai d'un pas lent, un lapin entre les crocs. Les petites gouttes fines tombaient pas milliers, s'écrasant sur le sol ou sur les feuilles des grands arbres qui me protégeaient. Je décidai d'enterrer ma proie auprès d'un tronc et de continuer de chasser. Enfin du moins d'essayer, car le pluie brouillait les pistes et il était plus dur d'humer l'odeur des animaux. Je levai tout de même la truffe vers le ciel d'un noir menaçant. Je n'eus pas le temps de sentir quoi que ce soit qu'un coup de tonnerre me fit sursauter. Un éclair stria le ciel de sa couleur lumineuse. Je m'ébrouai et tentai de me repérer. Mais où étais-je ? Je me trouvai près du sapin millénaire, et une idée me vint. Cet arbre était si grand qu'il m'ébruiterait peut-être de la pluie battante. Je me mis à trottiner dans la direction du conifère, mais arrivé à quelques pas de l'énorme tronc, des bruits de pas me parvinrent. Je me stoppai net et me cachai derrière un buisson. Un loup crème apparut, mais le rideau de gouttes qui me voilaient les yeux m'empêcha de reconnaitre l'individu. Mais je vis tout de même le canidé humer l'air à son tour et regarder en tout sens, méfiant. Plissant les paupières pour tenter de... Rin ! La louve brun clair s'était approchée, et j'avais pu discerner ses contours. Sortant de ma cachette en bondissant, je criais :

« Rin !! Ahah, je t'ai fait peur ! »

Je m'étonnai moi même de mon enthousiasme que je venais de démontrer en sa présence. Je me rappelai ma rencontre avec la Wind totalement folle et je me surpris à lui ressembler. Je me ressaisis et lui souris.

[Rin, c'est ton tour... ^^]

[Rien, dernier appel ]