[Sullen, à toi de répondre]

Ses yeux, un instant, se fixèrent dans les siens. Son beau regard semblait étrangement déçu … Alors comme ça … Encore une fois il décevait. C'en était trop. Il ne pouvait pas continuer ainsi. Autour de lui, il ne semait plus que violence et douleur. C'était assez. Les yeux du pauvre Sullen étaient … Infiniment vides. Il n'y avait plus cette pointe de douleur. Il n'y avait plus cette immense souffrance … Le vivant laissait place à la machine. Les sentiments laissaient place au néant. Et plus rien en ce loup ne laissa croire que c'en fut vraiment un. Lentement, très lentement, il s'assit. La pluie ne cessait, redoublant même d'intensité. La pluie déversait son amertume sur le monde, crachant sa haine comme un flot de vulgaires injures.

-Tu sais que je ne connais rien de ton passé ?

A présent, Sullen était bien assit, la tête haute, les épaules rentrés, fière comme le protecteur qu'il devait être. Son regard était complètement … Non. Justement. Son regard n'était plus. Il n'avait plus que des yeux que son regard avait déserté.

-Je dois avouer que je m'en fichait, au début. A partir du moment ou tu es devenu un Fire, ton passé ne intéressait pas.

Il restait toujours droit tel un robot. Il n'avait plus de part vivante, capable de réflexion. Il était là seulement et uniquement pour obéïr. Alors il obéirait. Un point c'est tout. Il n'avait pas à penser par lui même. C'était un pion à sacrifier parmi tant d'autre.

-Mais je veux te comprendre. Et je pense que j'ai besoin d'en savoir plus sur toi pour ça. Alors tu va me raconter.

Alors il resta droit. Il ne pouvait rien dire. C'était un soldat. Il devait juste mourir sans rechigner. Il se contenta donc du strict nécessaire, répondant à l'ordre sans pour autant vraiment donner la réponse qu'on attendait de lui.

- Je naquit dans une meute. J'ai quitté la meute. Et j'ai intégrer la votre. Avant de devenir votre protecteur.

Sullen était resté droit comme un i pendant qu'elle parlait. Il ne bougea pas d'un poil quand il répondit :

- Je naquit dans une meute. J'ai quitté la meute. Et j'ai intégrer la votre. Avant de devenir votre protecteur.

Sharka le fixa. Il voulait en dire le moins possible, c'était évident. Qu'avait il pu vivre dans son passé pour devenir si... distant ? Stoïque ? Sharka ne parvenait pas à trouver le mot qu'il fallait. La louve n'avait jamais été très douée pour parler aux gens, c'était le travail d'un Ermite ça. Pourtant, elle savait qu'étant Alpha, elle devait pouvoir aider ses guerriers. Mais comment faire ? Elle avait l'impression de renforcer Sullen dans son mutisme à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Fallait-il qu'elle se taise ? Cela ne semblait pas être la bonne solution. Il fallait qu'elle continue à lui parler. Aussi, elle le questionna encore. Il allait bien finir par lui confier ce qu'il n'allait pas, non ?

- Tu est né dans une meute ? J'ai toujours cru que tu était solitaire... D'où venait-elle, cette Meute ? Et pourquoi l'a tu quitée ?

Il allait répondre. Il devait répondre.

-Tu est né dans une meute ? J'ai toujours cru que tu était solitaire... D'où venait-elle, cette Meute ? Et pourquoi l'a tu quittée ?

Les dents de Sullen se serrèrent d'un millimètre, rien qu'un instant. Mine de rien, il resta adroitement droit en la fixant, sans le moindre signe pourtant d'irrespect, bien au contraire.

-Elle était située dans des terres bien loin d'ici. J'ai marché. Je ne voulais plus rester là-bas, ils avaient un caractère bien trop différents du mien. J'ai bien fait. Enfin. Il me semble. J'ai appris il y a peu qu'elle avait été dévastée par une terrible inondation peu après mon départ.

Il s'arrêta un instant, comme plongé dans ses pensées, puis reprit, pour lui même :

-Peut-être aurait-je dus y rester plus longtemps. Au moins je n'aurais pas été aussi misérable, à quémander ainsi la mort alors qu'elle m'aurait enlacer sans que je n'ai plus à la réclamer.

Il resta un moment, sans bouger, puis bailla, et, les yeux vides, fit quelques pas. La pluie avait encore redoublée et se dressait à présent un immense rideau d'eau qui les séparaient.

Le loup ne bougea toujours pas, si ce n'est un léger resserement de la machoire si furtif que Sharka pensait l'avoir inventé. Il continuait de la fixer d'un regard vide d'émotions. Il répondit de facon mécanique, telle une machine.

-Elle était située dans des terres bien loin d'ici. J'ai marché. Je ne voulais plus rester là-bas, ils avaient un caractère bien trop différents du mien. J'ai bien fait. Enfin. Il me semble. J'ai appris il y a peu qu'elle avait été dévastée par une terrible inondation peu après mon départ.

Sa voix avait prit un peu de profondeur. Ainsi donc, il avait quitté sa meute de son plein gré ? Et puis, un caractère différent, cela ne voulait rien dire et tout à la fois. Il continua :

-Peut-être aurait-je dus y rester plus longtemps. Au moins je n'aurais pas été aussi misérable, à quémander ainsi la mort alors qu'elle m'aurait enlacer sans que je n'ai plus à la réclamer.

Sharka resta un instant à fixer son protecteur, sans comprendre. Ses yeux qui, alors qu'il parlait, s'étaient voilé par des souvenirs redevinrent inexorablement vides. Le jeune loup se leva et fit quelque pas tout en baillant. Sharka restait immobile, perdue dans ses pensées. Ainsi donc, il tenait tant que ça à mourir ? Il regrettait même d'avoir rejoint la meute, en un sens. Il aurait préféré rester dans sa meute d'origine, où aparement il était menacé de mort pour une raison inconnue. En tout cas, c'est comme ça que Sharka prennait les choses. La pluie qui redoublait d'intensité produisait un vacarme assourdissant. Sharka se leva soudain, déterminée.

- Je ne te donnerai pas ce que tu demandes, Sullen, dit-elle d'une voix dure. Maintenant, nous allons rentrer au camp, et tu vas manger. Tu vas dormir. Tu va essayer de faire ce que tu peux pour rester en vie. Tu pense peut-être que ce que tu as de mieux à faire pour la meute, c'est de mourir ? Eh bien sache que tu as tort. C'est un devoir que de rester en vie quand en a la possibilité. Un devoir envers les gens qui nous aiment, et envers la nature. Alors je ne veux plus jamais entendre ce genre de pensées suicidaires. Et je te préviens, je vais te surveiller. Tu as interêt à faire ton possible pour vivre et pour être heureux. Du moins autant que tu peux.

Sharka avait parlé assez fort pour couvrir le bruit de la pluie. Elle leva les yeux vers le ciel. Celui-ci commencait à s'ouvrir, les gros nuages gris laisant place à une étendue bleue. La louve n'était pas sûre que ses paroles changent quelque chose à l'état de Sullen. Elle savait aussi que le bonheur forcé était plutôt un cauchemar qu'un rêve, elle ne pourrait pas obliger ce loup à être heureux.

La louve le fixa quelques instants, comme plongée dans ses pensées. Puis, elle intervint, alors que Sullen lui tournait le dos.

-Je ne te donnerai pas ce que tu demandes, Sullen, dit-elle d'une voix dure.

Sa voix était lourde, chargé d'une force, d'une ardeur à laquelle on se devait d’obéir. Dans son coin, Sullen se crispa.

-Maintenant, nous allons rentrer au camp, et tu vas manger. Tu vas dormir. Tu va essayer de faire ce que tu peux pour rester en vie.

Il se tut. Aucune réplique n'était envisageable. Malgré ça, il leva de nouveau ses yeux vers le ciel. Il voulait hurler. Il voulait rendre aux anciens ce qu'ils lui avaient donner ; haine, douleur et un sentiment détestable, indéfinissable, qui peut tout autant forger une âme que la détruire.

-Tu pense peut-être que ce que tu as de mieux à faire pour la meute, c'est de mourir ?

Au moins, il ne gaspillerait plus de nourriture. Au moins, un autre prendrait sa place, plus compétent. Au moins Sharka serait assurée de vivre. Alors oui. Il le pensait.

-Eh bien sache que tu as tort. C'est un devoir que de rester en vie quand en a la possibilité. Un devoir envers les gens qui nous aiment, et envers la nature.

Il se ferma un peu plus. Les gens qui nous aiment ...La nature … Mais qui dans ce monde se souciait un poil de sa vie. Qui dans ce monde l'aimait alors que jamais il n'avait voulut être aimé. En cette planète, il était sûrement l'un des être le plus détestable.

-Alors je ne veux plus jamais entendre ce genre de pensées suicidaires. Et je te préviens, je vais te surveiller. Tu as intérêt à faire ton possible pour vivre et pour être heureux. Du moins autant que tu peux.

Il serra les dents une fois de plus. « Du moins, autant que tu peux. » … Et s'il ne pouvait pas. Il crut pouvoir protester mais fut finalement incapable d'ouvrir la gueule. Il devait obéir, au risque de mentir. Il devait plonger tête la première dans le bonheur, au risque de s'y perdre. Il devait combattre sa haine, au risque de souffrir. Il devait être heureux, et le prix de ce fait était la mort. Car oui, mourir en étant heureux était encore aujourd'hui son unique rêve.

[On arrête là et on dit qu'on rentre au camp ?]

[Petit hors sujet, on en avait déjà parlé avec Sullen mais je me permet de remettre ça sur le tapis, il serait intéressant qu'Amber intervienne dans l'état de Sullen, perso je les verrais bien ensemble, et même s'ils ne deviennent pas compagnons je voudrais qu'Amber remonte le moral à Sullen, si possible 8D. Si jamais l'idée vous plait, je pense qu'il serait interessant que ce soit Sharka qui en parle à Morrigan ou un truc dans le genre, fin je sais pas pour le moment, mais qu'on fasse appelle à Amber quoi . Et je comprendrais tout à fait que vous refusiez, ce n'est qu'une proposition x')]

[Moi pas de problème, je n'y vois pas d'inconvéniant, mais c'est surtout à Sullen de décider xD]

[Et bien, LOCKONS ]