Haïku trottait dans la Forêt, en direction de la Montagne aux Esprits. Après sa rencontre avec Morrigan, le vieux loup était resté dans sa caverne, sans chasser, pendant plusieurs jours, ne se nourrissant que l'esprit par des nombreuses réflexions sur la vie, comme à son habitude. Il avait 50 Lunes, avait passé sa vie à méditer, mais pensait qu'aucun loup, quelque soit le nombre de Lune qu'il vive, n'atteindrait jamais la sagesse absolue, celle qui permettait de vivre en se nourrissant uniquement l'Esprit, sans chasser, sans boire, être capable de rester immobile durant plusieurs lunes, avoir réponse à tout...

Malgré les heures, les jours, les mois passé à méditer, sur lui-même, sur le Kô, sur les autres, sur la vie, sur tout ce qui l'entourait, le loup gris n'était pas rassasié, il avait soif de connaissances. Cependant, grâce à toutes ces années passées à méditer, sans bouger, il était désormais détenteur d'une patience sans limite, il ne s'énervait jamais plus. Combien de loup avait-il croisé, qui s'étonnait qu'il ne se batte pas, qu'il ne s'énerve jamais? Combien avait essayé, pour finir par essayer de se défouler sur lui? De le troubler? Combien étaient-ils? Mais combien avaient réussi? Aucun, personne.

Haïku se demandait parfois comment on pouvait vivre sans réfléchir, sans penser. C'était pour lui vital, il pensait à chaque pas, n'importe où qu'il aille. Le Jour, La nuit, dans ses déplacements, dans ses rêves. Il ne cessait jamais de réfléchir, non, jamais. Pourtant, il était encore loin de la sagesse, de n'atteindre ne serait-ce que la moitié de la sagesse des Ancêtres, qui même-eux, n'avaient pas atteint la sagesse absolue.

Cependant, il savait, il savait qu'il n'aurait pas le temps d'atteindre cette moitié. Car bientôt, son temps viendrait. Dans quelques Lunes, il s'en irait, rejoindre ses ancêtres, pour léguer sa place. Mais avant, il attendrait, sans bouger si il le fallait, de sentir l'Esprit d'Alska, de Sharka et de Morrigan en Paix. Il savait que La louve Grise et la louve blonde n'auraient pas tellement de mal à trouver la sérénité, mais il savait aussi que, pour la louve blanche, cela serait bien plus difficile. Il n'était même pas sur qu'elle puisse un jour trouver la sérénité. Sauf peut-être après avoir tué ses soeurs, ce qui n'arriverait pas. Le Kô et les Ancêtres l'en empêcheraient.

Oui, la belle Alaska mourrait, ou quitterait ces Terres avant ses Soeurs. C'est elle qui disparaîtrait en première. C'est aussi cela qui menait l'Ermite à la Montagne. Il voulait demander aux Ancêtres ce qui adviendrait. Peut-être ne le lui diraient-ils pas, mais il avait appris qu'il fallait toujours essayer. Bientôt, le vieux loup arriva au sommet de la Montagne, après une longue route, pour monter.

Il neigeait, le ciel était blanc, comme la neige, comme la Montagne. C'était comme dans un monde parallèle, plus rien n'était distinguable, le vent soufflait, soulevant son pelage. Il ne distinguait ni le ciel, ni la sol, il ne distinguait même pas la séparation. Il était comme dans une boule, ou plus rien n'a de limite. Pourtant, il continua, jusqu'à sentir en lui que c'était ici qu'il allait trouver le rocher sur lequel il s'asseyait toujours, le plus haut rocher, celui qui lui permettait de tout voir, un pic, inaccessible à celui qui ne l'a pas étudié pendant des heures. Une fois l'escalade du rocher commencé, soit on va au bout, soit on meurt. Car le bout du rocher était au dessus du vide. Fin, étroit, il faut rester immobile.

Une fois assit, Haïku se clama, cessa de bouger, presque de respirer, pour faire le vide. Quand il se senti prêt, il leva la tête vers le ciel, et demanda. Il demanda aux Ancêtres ce qu'il voulait savoir, en silence. N'importe qui l'aurait surpris l'aurait prit pour un fou. Pendant un long moment, il attendit. Et il vit. il vit qu'Alaska partirait, mais qu'elle reviendrait. Et que quelque chose d'inhabituel aurait lieu, quelque chose que personne n'aurait jamais vu, quelque chose d'inimaginable. Cependant, le vieux loup ne pouvait savoir si cet évènement serait bien, ou au contraire, mal. Serait-ce une réconciliation? Ou un terrible carnage?

[Si quelqu'un réponds -> Je pars en vacances, mais tâcherais de répondre au plus vite ]

Kinhàn avait besoin de s'isoler. Cette rencontre qu'il avait eue avec Sharka l'avait chamboulé. Elle lui avait rappelée en tout point sa grande sœur, disparue depuis tellement de lunes...

Le jeune loup blond voulait aussi revoir les montagnes. Être de nouveau en communion avec le Kô. Ce sentiment, lorsqu'il est là-bas, d'être en paix avec lui-même. En harmonie.

Alors que Kinhàn gravissait les dernières grosses pierres qui menaient au sommet, il découvrit un loup assez imposant, en pleine contemplation du paysage, perdu dans ses pensées. Le loup blond remarqua ses étonnants yeux verts lorsque il se retourna pour lui faire face.
- Qui êtes-vous ?

Le vouvoiement était de mise; le loup en face de lui imposait le respect.

Un jeune loup blond apparut bientôt, entre les flocons, et fixa Haïku un moment. Puis, d'une voix emplie de respect, il demanda:

- Qui êtes-vous ?

Haïku releva la tête, fixant une dernière fois les nuages, mais plus rien n'apparut, les Ancêtres avaient terminés leurs prédictions, et ne lui diraient rien de plus aujourd'hui. Ce qu'il venait d'apprendre troublait tout de même l'Ermite. Ainsi, Alaska, Alpha des Shadow, quitterait sa Meute ? Elle laisserait sa place à un autre ? Elle qui tenait tant à sa place, c'était assez surprenant. Mais peut-être préparait-elle autre chose derrière, une attaque? Une embuscade? Ou tout autre chose? Il faudrait se méfier !
Se retournant vers le jeune loup, il se leva, et bondit, retombant souplement dans la neige. Puis, Haïku s'assit, fixant le jeune loup de son regard d'émeraude. Puis, d'une voix emplie de sagesse, il déclara:

-Je suis l'Ermite. Que viens-tu faire par ici, jeune loup?

Nul besoin de lui demander son nom, le Kô venait de le lui révéler; Kinhan. Venait-il méditer? Chercher la paix intérieure? Ou bien demander quelque chose aux Ancêtres?

[Pas de problème]

[première fois, je me lance]


La neige tombait sans faire de bruit, noyant le paysage de blanc. Kénavo souffla bruyamment, envoyant inconsciemment un petit nuage de buée qui lui masqua la vue. Il commençait à en avoir marre de grimper. Il voulait arriver au sommet de cette gigantesque montagne.

Il adorait la neige. Il adorait attraper les flocons avant qu’ils ne touchent le sol. Il adorait sauter puis atterrir dans la poudreuse, envoyant de la neige partout. Mais le jeune loup noir la détestait aussi. Il la détestait parce qu’elle indiquait aussitôt où il était à cause de sa fourrure d’encre.

Cela faisait un moment qu’il grimpait la montagne. Pourquoi ? Il n’en savait rien… ou plutôt si : il espérait entendre la voix de ses parents et de sa sœur.
« Et bien mon grand, tu espère un peu trop ! » pensa-t-il avec amertume.

Il releva la truffe, à la recherche d’autres odeurs que la sienne. Un lapin quelques mètres plus bas, tapis dans son terrier, le passage d’un daim datant de ce matin et…deux odeurs de loups que le loup sombre ne connaissait pas.
Tous les sens en alerte, il bondit et se mit à trottiner pour ne pas s’épuiser inutilement. En cas de course poursuite on ne sait jamais… La neige continuait son manège, effaçant ses traces petit à petit.
« De quelle meute peuvent-ils appartenir ? » se demanda-t-il.

- Je suis l’Ermite. Que viens-tu faire par ici, jeune loup ?

Kénavo se figea. Il regarda partout autour de lui, cherchant d’où venait la voix. Sauf qu’il n’y avait personne au alentour. Intrigué, il s’approcha et se cacha dans l’ombre d’un rocher. Il y disparut presque, ses yeux bleus clairs et sa truffe luisante le démasquerait sûrement.

C’est là que le loup noir les vit. Un loup à la curieuse fourrure blonde qui semblait aussi jeune que lui, lui tournait le dos. Et l’autre loup. Un loup assez âgé avec une épaisse fourrure grise et blanche par endroit ainsi que des yeux d’un vert étincelant.

Le jeune loup de tenait debout et l’Ermite, lui, était assis. Aucun des deux ne semblait l’avoir remarquer. Kénavo hésita à se montrer. Comment réagiraient-ils ?

Il se contenta donc de rester là dans l'ombre du rocher, hésitant comme un pauvre louveteau qui ne sait pas s’il a le droit de sortir dehors…

Alors qu'Haïku venait tout juste de terminer sa question, le vent souffla, et son odorat perçant flaira un autre loup. Un loup nommé Kénavo, d'après le Kô. Il se trouvait derrière un rocher, et le bruit qu'il avait dû faire en montant avait été masqué par le Vent soufflant. D'une voix calme, sans aucune once d'agressivité, le vieil Ermite déclara d'une voix sage :

-N'aie pas peur, Kénavo, nous ne te feront rien. Montre-Toi.

Puis, quand le loup à la fourrure de Jais apparut, il demanda de nouveau :

-Que viens-tu faire ici ?

[On n'a qu'a instaurer un ordre de réponse. Kinhan/Kénavo/Haïku. Ca vous va ?]

[parfait ! Donc j'attends la réponse de Kinhàn puis je réponds ]

- Je suis l’Ermite. Que viens-tu faire par ici, jeune loup ?

Kinhàn allait répondre, mais l'Ermite se tourna vers un gros rocher, alors que le vent tournait. Il senti, en même temps que l'autre loup, qu'un autre congénère était caché près d'ici.
-N'aie pas peur, Kénavo, nous ne te feront rien. Montre-Toi.

Kinhàn s'interrogea. On lui avait dit que l'Ermite était puissant, mais là, il était sidéré. Il avait deviné le nom de ce loup, mais aussi que ses propres intentions étaient pacifiques. Oui, c'était le mot : Kinhàn était soufflé.

Pendant ce temps, un loup noir s'approcha d'eux. Il portait sur lui d'odeur de sa meute, semblable à celle qu'avait Sharka lorsqu'il l'avait rencontré dans la carrière, l'autre jour. Un membre des Sipirit of Fire se tenait devant eux.
-Que viens-tu faire ici ?
-Je me nomme Kinhàn, fils du vent(il fit allusion à l'appartenance de sa meute). Et je suis venu ici dans le but de méditer un peu sur... certains événements douloureux. Mais si ma présence en ces lieux ne vous sied gère, je peux m'en aller, et revenir un autre jour...

Le loup blond guetta les réactions des deux autres loups, prêt à s'en aller si jamais ils voulaient qu'il parte. Il attendit donc que l'un d'entre deux se mette à parler.

[Je sais, c'est très court, mais je ne peux pas faire mieux... )]

[ pas de problème pour moi ]


Kénavo cherchait se qu’il allait faire quand la voix du gris et blanc s’éleva :

- N’aie pas peur, Kénavo, nous ne te ferons rien. Montre-Toi.

Le loup noir se figea. Comment pouvait-il savoir son nom ? Il ne connaissait pas le vieux loup alors comment … ? Le regard vert étincelant du loup répondit pour lui. Kénavo n’avait jamais vu autant de sagesse dans des yeux de loups. Quelque peu rassuré autant par les paroles que par les yeux du loup, le loup sombre sortit de l’ombre où il se tenait caché. L’autre loup, celui de couleur sable, s’était tourné vers lui, dévoilant de magnifiques yeux violets.

Le jeune loup noir avança jusqu’à l’endroit où se tenait les deux loups et déjà, le Sage continuai :

- Que viens-tu faire ici ?

Kénavo s’assit dans la neige, à distance respectable des deux autres loups. Le loup blond sentait l’odeur d’une meute mais qu’il n’avait jamais rencontré. Après sa rencontre avec la glaciale Alaska, il en déduisit que ce loup était de la meute des Spirit of Wind. Ce qu’il démontra aussitôt :

-Je me nomme Kinhàn, fils du vent (il fit allusion à l'appartenance de sa meute). Et je suis venu ici dans le but de méditer un peu sur... certains événements douloureux. Mais si ma présence en ces lieux ne vous sied gère, je peux m'en aller, et revenir un autre jour...

Kénavo répondit au loup sable doucement :

- Pour ma part cela ne me dérange pas. Je viens aussi méditer sur mon passé et la présence d’un autre loup ne me dérange nullement.

Puis il se tourna vers le vieux loup qui lui faisait face :

- Par contre si en effet cela gène votre méditation, je peux m’en aller aussitôt.

Ses yeux bleus allant de l’un à l’autre, il attendit que l’un prenne la parole.

[De même pour Moi ]

Le loup noir apparut bientôt, et s'assit. Le loup couleur sable répondit alors:

-Je me nomme Kinhàn, fils du vent . Et je suis venu ici dans le but de méditer un peu sur... certains événements douloureux. Mais si ma présence en ces lieux ne vous sied gère, je peux m'en aller, et revenir un autre jour...

Kénavo, à son tour, déclara:

- Pour ma part cela ne me dérange pas. Je viens aussi méditer sur mon passé et la présence d’un autre loup ne me dérange nullement.

Puis il se tourna vers l'Ermite:

- Par contre si en effet cela gène votre méditation, je peux m’en aller aussitôt.

Haïku sourit. Non, cela ne le gênait pas, et il était heureux d'apprendre que parmi ces nombreux loups, certains voulaient apprendre à se connaître. Il dit donc d'une voix douce et calme:

- Votre présence ici ne gêne personne. La méditation peut se faire à plusieurs, jeunes loups. Je suis heureux de voir que quelques loups sont dotés de plus de sagesse que d'autre. Je sais aussi que certains ont du mal à méditer. Oublier ce qui vous entoure est parfois difficile, surtout quand depuis que vous êtes petits louveteaux on vous apprends à rester sur vos gardes. Mais n'ayez crainte, ici, vous êtes en sécurité, et rien ne viendra vous troubler.

Haïku s'assit dans la neige, et enroula sa queue autour de ses pattes. Il aimait rencontrer d'autres loups pour partager son expérience, mais il n'en avait pas souvent l'occasion:

- Arriver à chasser ses pensées demande du temps et de la patience. Il ne faut pas se décourager, j'ai moi-même mis des Lunes à contrôler mes pensées. L'important et de ne pas chercher à les repousser à tout prix, mais plutôt de se concentrer sur une seule chose, puis au fur et à mesure, tâcher de l'oublier aussi. Je suis sur que vous pouvez y arriver. J'aimerais que vous essayiez, si vous êtes d'accord.

- Votre présence ici ne gêne personne. La méditation peut se faire à plusieurs, jeunes loups. Je suis heureux de voir que quelques loups sont dotés de plus de sagesse que d'autre. Je sais aussi que certains ont du mal à méditer. Oublier ce qui vous entoure est parfois difficile, surtout quand depuis que vous êtes petits louveteaux on vous apprends à rester sur vos gardes. Mais n'ayez crainte, ici, vous êtes en sécurité, et rien ne viendra vous troubler.

Haïku s'assit, et Kinhàn fit de même. L'autre loup, à côté de lui, Kénavo, semblait bien sympathique. Il l'aimait bien.

- Arriver à chasser ses pensées demande du temps et de la patience. Il ne faut pas se décourager, j'ai moi-même mis des Lunes à contrôler mes pensées. L'important et de ne pas chercher à les repousser à tout prix, mais plutôt de se concentrer sur une seule chose, puis au fur et à mesure, tâcher de l'oublier aussi. Je suis sur que vous pouvez y arriver. J'aimerais que vous essayiez, si vous êtes d'accord.

L'Ermite acceptait de leur apprendre un peu de son savoir ? Quel aubaine ! Kinhàn avait toujours envié les sages, et avait pour principale aspiration la connaissance.
- J'en serai ravi, Grand Ermite....

Kinhàn ne trouvait pas ses mots, tant il était ému. Pour trois fois rien, mais il vouait une adoration certaine au Kô, et aux Ermites. Déjà, en rencontrer un était une occasion !

[Désolée, mais c'est court, et je suis vraiment prise par le temps...]

La voix du Sage s’éleva alors :

- Votre présence ici ne gêne personne. La méditation peut se faire à plusieurs, jeunes loups. Je suis heureux de voir que quelques loups sont dotés de plus de sagesse que d'autre. Je sais aussi que certains ont du mal à méditer. Oublier ce qui vous entoure est parfois difficile, surtout quand depuis que vous êtes petits louveteaux on vous apprend à rester sur vos gardes. Mais n'ayez crainte, ici, vous êtes en sécurité, et rien ne viendra vous troubler.

Haïku et Kinhàn s’assirent. Le vieux loup entoura ses pattes de sa queue. Kénavo en fit de même, soulagé par les paroles de ce dernier. Le loup paraissait calme et ouvert. Le loup noir fut ravi de voir que les loups des autres meutes n’étaient pas tous méchants et cruels comme Alaska.

- Arriver à chasser ses pensées demande du temps et de la patience. Il ne faut pas se décourager, j'ai moi-même mis des Lunes à contrôler mes pensées. L'important et de ne pas chercher à les repousser à tout prix, mais plutôt de se concentrer sur une seule chose, puis au fur et à mesure, tâcher de l'oublier aussi. Je suis sur que vous pouvez y arriver. J'aimerais que vous essayiez, si vous êtes d'accord.

Le savoir d’un Hermite était toujours impressionnant. En apprendre ne serais ce qu’un petit bout était pour Kénavo un honneur et une soif de savoir. Le loup sable semblait partager son opinion car il déclara aussitôt :

- J'en serai ravi, Grand Ermite....

On sentait une forte émotion lui serrait la gorge. Kénavo murmura presque religieusement aussi :

- Moi de même, Honorable Sage !

Le loup noir regarda le vieux loup à la sagesse infinie. Tout lui semblait tellement facile et grand alors que lui était plutôt plongé dans l’insertitude…

- J'en serai ravi, Grand Ermite....

- Moi de même, Honorable Sage !

Les deux loups étaient d'accord, une bonne chose. Et ils avaient l'air de se faire confiance mutuellement, même si ils ne se connaissaient pas très bien. Haïku leur faisaient confiance aussi. D'une voix calme, il reprit:

- Bien. Chacun de vous va essayer de trouver dans sa mémoire une image nette, qui vous rend le sourire à chaque fois que vous la "voyez".

Leur laissant un peu de temps pour réfléchir, il chercha lui aussi une image, pour pouvoir faire la même chose. Une image lui revînt, celle de sa mère, contemplant les Etoiles, ici-même, il la choisit. Puis, le vieux loup continua :

-Maintenant que c'est fait, vous allez fermer les yeux, et vous fixer sur cette image. Oublier tout ce qui vous entoure, même Moi, la neige, le vent, et vous concentrer sur les détails de cette image. Ce n'est pas grave si vous ne tenez pas longtemps, l'important est que vous ressentiez les sensations qu'apporte la méditation.

A son tour, il ferma les yeux, se concentrant sur la louve, sa mère. Son pelage doux, épais, son odeur, sa voix. Tout lui revînt dans les moindre détails. Il pouvait presque se rappeler des sensations qu'il éprouvait en touchant son pelage...

- Bien. Chacun de vous va essayer de trouver dans sa mémoire une image nette, qui vous rend le sourire à chaque fois que vous la "voyez".

Kinhàn ne réfléchit pas longtemps. Il choisit un de ses plus lointains souvenirs, qui remontait à son enfance. Sa mère, qui lui expliquait comment chasser, alors que lui, ne voulait que jouer avec un papillon qui passait par là.
-Maintenant que c'est fait, vous allez fermer les yeux, et vous fixer sur cette image. Oublier tout ce qui vous entoure, même Moi, la neige, le vent, et vous concentrer sur les détails de cette image. Ce n'est pas grave si vous ne tenez pas longtemps, l'important est que vous ressentiez les sensations qu'apporte la méditation.


Kinhàn ferma donc les yeux, et se mit à rejouer ce souvenir. Ce n'était pas une image à proprement parler, mais une toute petite séquence de sa vie de louveteau, un moment de complicité qu'il avait eu avec sa chère mère.

Il se focalisa sur tous les petits détails. Au début, il ne se passa pas grand-chose. Puis, petit à petit, il senti quelque chose changer, se libérer. Des réminiscences, de tout petits détails sans importance, revenaient à la surface.

Tout à coup, ce fut comme s'il basculait dans son souvenir. Il sentait le vent agiter sa fourrure. Le soleil qui lui chauffait la truffe. L'herbe douce sous ses pattes.

Il se vit, lui, louveteau. Mais son mini-double se semblait pas le voir. Ni sa mère, d'ailleurs. Celle-ci paraissait si jeune... Le petit louveteau sable passa à quelques pas de lui. Kinhàn senti sa propre odeur, plus douce, plus enfantine. Le papillon que chassait le bébé loup se posa sur son museau. Enfin, ce fut tout comme. Le loup sentait le petit poids de l'insecte, et l'air que ses ailes fragiles amenaient.

Il vit les hirondelles voler au dessus de lui. Il entendit le doux clapotis de l'eau ; une rivière passait par là. Il gouta l'air. Il avait ce petit goût de printemps.

Kinhàn se sentait bien. Il faisait chaud, et il était heureux. Entouré par celle qu'il chérissait plus que tout. Insouciant, et déjà si naïf.

Soudain, le loup couleur sable fut comme happé, projeté en dehors de son souvenir. Il lutta, mais la force invisible l'attirait inexorablement vers la réalité. Il se retrouva assit dans la neige, entouré par deux autres loups. Kinhàn cligna des yeux. Ce qu'il venait de vivre dépassait de loin ses autres séances de méditation. La réalité lui faisait presque mal, tant le retour en ces lieux fut brutal.

Essoufflé, mais ayant cependant retrouvé une incroyable paix en lui, Kinhàn attendit que les deux autres loups finissent l'exercice.

[ désolé pour le retard, problème de connexion internet ]


- Bien. Chacun de vous va essayer de trouver dans sa mémoire une image nette, qui vous rend le sourire à chaque fois que vous la "voyez".

Kénavo se concentra. Il chercha au plus profond de sa mémoire et ouvrit une page douloureuse. Il chercha encore et trouva le souvenir que le loup noir cherchait. Un souvenir de sa chère sœur, Plume grise.

- Maintenant que c'est fait, vous allez fermer les yeux, et vous fixer sur cette image. Oublier tout ce qui vous entoure, même Moi, la neige, le vent, et vous concentrer sur les détails de cette image. Ce n'est pas grave si vous ne tenez pas longtemps, l'important est que vous ressentiez les sensations qu'apporte la méditation.

Kénavo obéit. Il se concentra à nouveau cherchant à faire le vide dans sa tête à faire ressortir le souvenir. Le vent secouait doucement son pelage de nuit. La chaleur de cette journée se rependit dans son corps.

Le loup sombre eut l’impression d’avoir chaud, presque. Plume grise le regardait avec amusement la queue en l’air, le nez par terre. Elle se fit plus précise et Kénavo captura le souvenir pour le garder précieusement.

Sa sœur lui demandait de venir se battre comme d’habitude. Au début il refusa puis bientôt il bondit sur elle, l’envoyant roulait dans la poussière. Elle en ressortit plus brune que grise puis continua ainsi le souvenir. La paix s’était installé en lui. Il se sentait bien, vraiment bien. Pourtant Kénavo se raidit, il connaissait la suite et ne voulait en aucun cas la voir.

Il se sentit alors happé hors de son souvenir comme s’il était tiré par tous ses poils. Tremblant un peu, il regarda autour de lui, étonné de se retrouvé dans le froid et la neige.

Il remarqua que Kinhàn avait aussi finit. Tout ce qu’il put dire fut :

- Oua…

Haïku était plongé dans sa mémoire, les étoiles l'absorbait, il était bien, paisible, rien ne venait le troubler. Il se souvînt, cette louve qui l'avait élevé, qui lui avait montré la voie de la sagesse, c'était elle qui l'avait encouragé, alors que tous les autres se moquaient. Sa voix, si chantante, son pelage si doux, son odeur, si absorbante, et ses yeux...Ses yeux verts, comme lui, mais plus clairs, comme un feuillage d'arbre en été...


- Oua…

L'Ermite fut rappelé à la réalité, mais cela se fit en douceur, il en avait l'habitude, revenir d'un "souvenir" était une chose importante, qu'il fallait apprendre à maîtriser. Quelques loups, malheureux, avaient déprimés parce qu'ils n'arrivaient pas à retourner dans leur passé, et qu'ils en avaient été arrachés trop brutalement. Inspirant profondément, il déclara doucement:

- Je vois dans vos yeux que vous avez tous deux réussi. Mais sachez qu'après avoir appris à entrer dans sa mémoire, dans son âme, il faut apprendre à en sortir, car cela peut parfois être violent. Vous n'avez pas besoin de Moi pour cela. Ni même pour continuer de méditer. J'ai fais ce que les Ancêtre attendaient de Moi, et c'est à vous de continuer. Je serais heureux de vous revoir dans ma tanière, si vous en avez besoin, ou simplement envie.

Puis, d'une voix sage, il clama:

- Maintenant, jeunes loups, partez, suivez votre Destin, il est déjà tracé, mais c'est à vous de le découvrir. Et n'oubliez pas, être en paix avec soi-même apporte bien des réponses.

Sur ce, il leva, la tête, et hurla, comme pour les encourager.

[On finit sur vos réponses ?]