Rencontre Inattendue.

3 jours s'étaient écoulés après la grande bataille. La vie commençait enfin à reprendre son cour, comme si rien ne s'était passé. Pourtant, à quelques kilomètres de là, le champ de bataille était toujours là, dévasté, encore jonché de quelques cadavres non vidés par les charognards. Un silence de mort pesait sur les territoires du Kô depuis le grand affrontement, symbole du désastre. Ce matin-ci, l'aube rouge sanglante qui étreignait le ciel matinal depuis deux jours se transforma, reprenant son violet habituel. La vie semblait revenir dans son chemin habituel, tentant d'effacer les horreurs de la guerre, encore fraiches dans les mémoires.

Cobalt s'était levé tôt, depuis qu'il avait trahi la meute d'Athos, il se faisait un point d'honneur à ne dormir que très peu, hanté par la peur que lui inspiraient les représailles possibles que pourrait lui faire son ancien Alpha. Ce sont les yeux lourds de fatigue que le loup au pelage cendré se mit à marcher, errant à travers les territoires neutres, seules terres qu'il pouvait arpenter. Le pas lent, les yeux à demi-clos, le loup à la fourrure sombre cherchait désespérément un point d'eau. Il était assoiffé, et nourrissait l'espoir de trouver du poisson. Le loup sombre marchait lentement, les sens en éveil, attentif au moindre mouvement, à la moindre senteur. Ce fut son ouïe qui l'alerta la première, mais ce ne fut malheureusement pas le bruit escompté. Son tympan ne fut pas secoué par le bruit de l'eau ruisselante, mais par celui du vent étreignant les arbres dans sa course. S'arrêtant un instant, le solitaire consulta chacun de ses sens. Tout d'abord le touché, celui-ci n'avait rien de particulier à signaler, se contentant d'envoyer les informations de la sensation du vent agitant les poils noirs du loup, et celle du parterre de mousse tendre et frais au cerveau. Le second fut le gout. Celui-ci était vide, sa cavité buccale était si asséchée par la déshydratation que le sens du gout en était quasi-anéanti. Ce fut son troisième sens, qui l'alerta. Une brise avait en effet apporté à son odorat, la senteur particulière d'un point d'eau. Cette odeur qu'il avait tant espérée lui donna du courage, alors il s'élança, animé par cette délivrance qui lui étreignait chaleureusement le cœur.

Après avoir tant couru, il put enfin savourer sa victoire, certes l'eau de ce lac était vaseuse, mais il n'allait pas faire le difficile, pas après ces trois jours passés à la recherche de ce liquide essentiel à la vie. Lapant l'eau de sa langue, il put sentir le liquide se répandre dans son organisme, ravivant chacune de ses cellules, chacun de ses muscles. Lorsqu'il eut fini de s'abreuver, le loup se mit à scruter les fonds sablonneux que l'on peinait à voir à travers toute cette vase. Pas le moindre signe de la présence de poisson. Tant pis, il allait devoir chasser. Alors il se retourna, prêt à repartir, en solitaire, à la recherche de gibier. Mais un bruit l'arrêta. Le bruissement des feuilles d'un imposant buisson, juste devant lui. Alors le loup sombre fixa le buisson, attendant de voir ce qui en sortirait.

[Désolée vraiment pour le retard]

Trois jours, trois jours que Mòrrìgan était prise de tristesse. Certes la guerre avait été gagnée mais à quel prix ? Elle avait vue ses deux sœurs se combattre, Sharka avait gagnée mais Alaska avait été grièvement blessée et depuis l'Alpha des Winds était sans nouvelle d'elle. Chaque soir elle imploraient les Anciens de laisser sa sœur au pelage blanc sur les Terres du Kô. Pourtant, elle restait dans l'ignorance. Seul Alinoë lui apportait, inconsciemment, du réconfort et lui permettait de penser un peu à autre chose. L'éducation du petit se révélait être une véritable source de bonheur pour Mòrrìgan, mais ce jour là, elle lui avait demandé d'aller explorer seul les alentours du campement afin qu'il devienne autonome et qu'il comprenne qu'elle devait pouvoir avoir confiance en lui. Cela lui laissait donc la journée pour aller se dégourdir ses trois pattes valides.

Elle ne pouvait malheureusement pas courir, Jewel, la protectrice d'Alaska l'avait sévèrement blessée lors de leur combat afin que la louve blonde ne puisse pas rejoindre ses sœurs. Elle ne l'avait pas fait de gaieté de cœur et la blessure que Mòrrìgan avait subie était un simple accident. Sa patte arrière gauche s'en remettrait, mais pour le moment, elle devait claudiquer et était amplement ralentie dans ses mouvements. Ne pouvant pas chasser, mais étant l'Alpha, elle refusait que quelqu'un fasse ses rondes à sa place, elle allait moins vite certes, mais elle était toujours assez forte pour faire son travail, et Caliban lui était d'un soutien précieux pour ses rondes.

Sans vraiment faire attention, la louve aux yeux d'émeraudes se retrouva loin des territoires des Winds, étrangement, elle ne se sentait pas menacée. C'était une accalmie après la guerre, aucun loup n'attaquait, chaque meute récupérait. Les pas de Mòrrìgan l'avaient menés à l'Etang Interdit, qui portait un nom devenu dérisoire, tous les loups y avaient déjà mis les pattes, même ce fripon d'Alinoë s'y était amusé. La louve ne comptait pas mettre les pattes dans l'eau, ses blessures n'étaient pas toutes cicatrisée et elle ne voulait pas que celles-ci s'infectent.

Alors qu'elle sortait des buissons, sa marche s'arrêta nette, un gros loup à l'épais pelage gris se trouvait déjà là. Instinctivement, Mòrrìgan se mit en position défensive, reste de ses combats, et s'avança doucement, se préparant à activer son pouvoir si le loup se révélait être une menace. Elle ne pouvait plus échouer, Alinoë attendait son retour. Humant l'air, la louve blonde ne tarda pas à comprendre que le loup portait l'odeur de la meute d'Athos, pourtant celui-ci avait été vaincu et sa meute était partie vers d'autres contrées. Que faisait donc de loup au regard ci triste sur les Terres du Kô.

-Excusez moi de vous déranger, je ne suis pas en état de me battre et je suis trop lasse pour le faire. Cette ignoble guerre m'a suffit, vous êtes sur un territoire neutre, je vous propose de me laisser simplement retourner vaquer à mes occupations, ma meute a besoin de moi malgré mon infirmité du moment. Je souhaite juste faire une légère pause avant de repartir parmi les miens.

Sa patte lui faisait vraiment trop mal, la fatigue n'aidant pas, elle finit par se coucher maladroitement sur le sol pour ne pas prendre appui sur sa blessure. Alors que sa tête touchait le sol, Caliban se percha dans un éclair de plumes noires sur son échine afin de monter la garde et de la protéger. Mòrrìgan était vraiment trop épuisée pour se battre mais elle se préparait à se défendre, au cas où, c'était pourtant bien la dernière chose qu'elle souhaitait.

-Excusez moi de vous déranger, je ne suis pas en état de me battre et je suis trop lasse pour le faire. Cette ignoble guerre m'a suffit, vous êtes sur un territoire neutre, je vous propose de me laisser simplement retourner vaquer à mes occupations, ma meute a besoin de moi malgré mon infirmité du moment. Je souhaite juste faire une légère pause avant de repartir parmi les miens.

La louve blonde semblait d’un calme falsifié. On sentait la tension dans sa voix, cependant elle tentait de la maitriser. Cobalt lui répondit d’un ton neutre et détaché :

- Vous ne me dérangez pas, les territoires sont à tout le monde. Restez si vous le désirez, vous êtes plus à votre place ici que moi, de toute évidence. Vous semblez également avoir besoin de repos, à en juger de vos blessures mal cicatrisées. Vous devriez toutefois éviter les endroits comme celui-ci, du moins tant que vous n’êtes pas en état de vous battre.

Le loup au pelage charbonneux se retourna avant de s’allonger sur un carré mousseux. Etendu ainsi, on pouvait voir la longue cicatrice présente sur son flanc, que lui avait valut son affrontement contre Abari, le second d’Athos. Certes, c’était il y a bien longtemps désormais, bien avant la guerre même, mais il en portait toujours les stigmates. Le second d’Athos était un vicieux, ne reculant devant rien. Il avait, ce jour-là, planté ses griffes profondément dans la chair du ventre de Cobalt. Et une fois qu’il eut terminé de les enfoncer, il avait donné un coup sec à l’horizontal, déchirant les chairs, traçant un trait irrégulier le long du flanc du combattant. Il lui avait ouvert la moitié du ventre, et s’en était allé, satisfait, laissant Cobalt à sa mort certaine s’il n’avait été pansé avant qu’il ne se vide de son sang.

Les deux loups restèrent un long moment ainsi, dans un silence absolu, lorsqu’une brise secoua leur pelage. Cette même brise apporta également à Cobalt l’odeur de la louve blonde, qu’il n’avait pas senti jusqu’à présent. Elle était donc des Winds, cette meute ayant combattu aux cotés des Fires pendant la bataille. Cobalt se décida à briser le silence. Il détestait être seul, mais plus que tout encore il ne supportait pas les longs silences pesant.

- A en juger à votre odeur et à ce que vous venez de me dire, j’en déduis que vous devez être l’Alpha des Winds ? On peut dire que la protectrice de cette louve blanche ne vous a pas manqué. Pourtant, vos blessures ne semblent pas être dirigées pour vous faire succomber, mais plutôt pour vous handicaper. Auriez-vous découvert un cœur à cette louve arctique ?

Réfléchissant un instant, le solitaire se souvint de la situation des trois meutes. Les Shadows étaient dirigés par Alaska, la louve dite sanguinaire et sans cœur. Les impétueux fires avaient pour dirigeante Sharka, la fière. Et enfin, Mórrígan, l’alpha au grand cœur, dirigeait les Winds. Les trois Alphas, à ce qu’ avait raconté Athos à sa meute avant le combat, étaient à ce qu’il paraitrait demi-sœurs, et cette guerre n’aurait apparemment eut lieu que pour régler un différent familial. Désireux de savoir le vrai du faux, Cobalt renchérit :

- Mórrígan, si je ne m’abuse ? Vous semblez bien attristée de la guerre, contrairement à votre demi-sœur.

Ne faisant pas attention à la louve puisqu’il lui tournait le dos, Cobalt continua de s’interroger à haute voix, fixant son reflet dans l’eau vaseuse de l’étang prétendu « Interdit ».

- La situation était pour le moins étrange. Athos s’est bien souvent moqué de vous trois, auprès de la meute. A ce qu’il disait, vous étiez trois demi-sœurs et cette guerre aurait éclaté uniquement pour assouvir la soiffe de vengeance d’Alaska envers Sharka.

En lui-même, son cœur bouillonnait. Se souvenir des moqueries le révoltait plus que tout. Il avait lui-même était l’objet de rejet, lorsqu’il était entré dans la meute. Seul Athos l’estimait, pour sa puissance et son intelligence à élaborer des stratégies. Mais Cobalt n’en avait que faire, il aurait préféré ne jamais connaitre ce loup sombre avait qui il ne voulait rien avoir à faire. L’ex combattant se souvint alors du désir de vengeance qui rongeait son cœur à l’époque de son entrée dans la meute. Désormais ce désir n’habitait plus son cœur, il en était libéré. Cependant il n’était pas plus heureux qu’avant. Comprenant l’alpha des shadows, il s’exprima à lui-même, cependant on pouvait l’entendre.

- Quelque soit le conflit opposant ces deux louves, on ne devrait jamais haïr sa famille. On ne devrait jamais vouloir se venger de quiconque, d’ailleurs. Votre demi-sœur finira par se perdre, en ce désir de vengeance sans fin.

Loin d'être agressif, le grand loup gris finit lui aussi par s'allonger non loin d'elle. C'est alors que Mòrrìgan aperçut l'énorme cicatrice qui barrait son flanc. Ce loup avait certainement due faire de nombreux combat mais tout chez lui indiquait qu'il n'était pas des Terres du Kô. Peu importait, il semblait ne pas lui vouloir de mal et l'Alpha n'en pouvait plus, aussi accepta-t-elle avec joie cette trêve. Juste avant de s’asseoir, le loup gris entreprit de la mettre en garde sur ses balades. En un sens il avait raison se dit la louve, mais elle avait réellement besoin d'une pause.

-Vous avez certes raison, mes blessures sont graves mais pas mortelles et je dois avouer que j'avais énormément besoin de m'éloigner un peu de la meute pour souffler. Je ne crains pas de me faire attaquer, je pense qu'avec cette guerre, chaque meute soigne ses blessés alors je me suis dis qu'ici je serais tranquille. Et puis, j'ai toujours Caliban avec moi.

Le corbeau croassa de fierté. Depuis que Mòrrìgan avait été blessée, il ne l'avait pas lâché d'un coussinet et surveillait autour d'eux à chaque seconde pour vérifier qu'elle n'était pas en danger. Voilà pourquoi la louve aux yeux d'émeraudes était venue sereinement à l’Étang. Un long silence s'installa avant qu'une brise chatoyante s'engouffre dans le pelage de l'Alpha, elle se crispa. Redoutant ce que son odeur allait raconter à l'étranger au pelage gris. Gare à elle si il se révélait être un ennemi des Winds. Mais son discours la rassura, une simple constatation de ce qu'elle était et de la gravité de ses blessures. Mòrrìgan se surprit à sourire.

-Vous êtes perspicace qui que vous soyez. Vous avez en effet devant vous ce qu'il reste de Mòrrìgan, l'Alpha des Winds et en effet ce n'est pas joli à voir. Mes blessures paraissent impressionnante comme ça je vous l'accorde, mais Jewel ne faisait que son devoir. Elle avait reçue ordre par ma sœur que je n'approche pas du duel qui l'opposait à ma deuxième sœur, Sharka. Je me suis montrée un peu trop entêtée je le crains et elle a due me blesser pour me ralentir. Mais je sais qu'elle s'en veut énormément, pour ma part, je ne lui en veux pas, elle a parfaitement remplie ses fonctions et moi même je l'ai blessée contre ma volonté.

Parler du combat était encore très dur pour elle. L'Alpha en faisait encore des cauchemars la nuit, elle n'avait rien pu faire pour que ses sœurs cessent de s'entre-tuer. Tout cela pour un malentendu, tant de pertes, tant de gâchis. Cette guerre, elle ne l'avait pas voulue, mais elle avait due y prendre part pour protéger les siens. Finalement, avait-elle fait le bon choix. Caliban se pencha vers elle pour lui tripoter les poils, sa manière à lui de la réconforter.

-Effectivement je n'ai pas voulu cette guerre, nous les Winds ne supportons pas la violence et nous y prenons part seulement en cas dernière nécessité. Ce que nous avons fait, mais à quel prix ? Cette guerre était un terrible mépris, Alaska en deuil à refuser d'entendre la vérité de Sharka. C'est une vieille rancœur qui n'a fait qu'empirer avec le temps et qui a éclatée trop fort. Le monde, à mes yeux, n'est pas fait de violence mais d'amour, Alsaka a simplement agit par amour de son fils disparu et par amour sa meute l'a suivie.

Tout en parlant, elle avait réussit à se tourner pour se retrouver face au loup charbonneux et ainsi pouvoir parler franchement. Elle n'aimait pas tourner le dos à quiconque, c'était une marque de respect que lui avait enseigné sa mère adoptive. Tout en regardant le loup, elle commençait à se dire qu'elle ne craignait rien en sa présence. Même Caliban était détendu, ce qui était une chose rare en présence d'étranger. Une seule chose était sûr concernant ce nouveau venu, il n'était pas originaire des Terres du Kô.

-Pardonnez ma curiosité mais, qui êtes vous ? Cela se voit, vous n'êtes pas d'ici et pourtant vous ne semblez pas être un loup belliqueux.

Soudain la fatigue la repris. Il était vrai qu'elle avait fait un long chemin avant d'arriver à l’Étang et elle était épuisée. Même parler avec un inconnu la fatiguait, comment, avec une telle faiblesse serait-elle capable de protéger les siens ?

[Tellement désolée pour l'attente, mais je suis de retour !]

-Effectivement je n'ai pas voulu cette guerre, nous les Winds ne supportons pas la violence et nous y prenons part seulement en cas dernière nécessité. Ce que nous avons fait, mais à quel prix ? Cette guerre était un terrible mépris, Alaska en deuil à refuser d'entendre la vérité de Sharka. C'est une vieille rancœur qui n'a fait qu'empirer avec le temps et qui a éclatée trop fort. Le monde, à mes yeux, n'est pas fait de violence mais d'amour, Alsaka a simplement agit par amour de son fils disparu et par amour sa meute l'a suivie.

Un monde fait d'amour. Le loup au pelage charbonneux eut un petit sourire en coin. Il aurait aimé que ce soit vrai, mais tant que des loups comme Athos ou Abari subsisteraient, ce serait impossible. Pas tant que des loups continueraient à faire passer leurs propres intérêts avant ceux des autres, pas tant que des loups comme le second de l'Alpha noir vivraient dans leur traîtrise et leur hypocrisie, ne reculant devant rien pour assouvir leurs propres désirs. Lorsqu'il était jeune, qu'il vivait encore auprès de sa mère de substitution et qu'il était toujours naïf, Cobalt avait lui aussi rêvé de ce monde parfait. Ce monde fait uniquement d'amour et de sincérité, où aucun petit être ne serait malheureux. A cette époque, il voulait devenir comme les lapins, pour arrêter de tuer d'autres animaux pour les manger. Il était le plus naïf de la porté, ça oui, même sa sœur ne l'était pas tant. Et puis il avait découvert le dur sens de la vie, souffrir ou faire souffrir, subir ou agir. Et, à la mort de ses deux frères eux aussi tués par Athos, il avait décidé d'agir. Il avait longuement murit sa décision et avait décidé que, tant qu'à avoir une vie de souffrance, autant choisir une vie où la cause de tout ces malheurs disparaîtrait.

C'était ce qu'il avait prévu. Tuer Athos de ses propres pattes puis disparaître, mener une vie de solitaire, survivre sans but. Seulement a guerre avait éclaté avant qu'il n'ait pu assouvir sa vengeance et, devant le fait accompli de toute la souffrance engendrée par la meute du loup noir, avait décidé d'abandonner ses propres desseins afin d'aider la cause qui lui semblait la plus juste, aider les victimes de la guerre, celles qui n'avaient rien voulu à tout cela. Voilà pourquoi, durant le cour instant où la meute des Shadows et celle d'Athos s'étaient élancée, il avait pris la décision de se battre, non pas pour lui même mais pour ses convictions, pour ce qui lui semblait juste. Alors il avait mené ses propres combats, contre son ancienne meute, alors il avait bien souvent sauvé la mise à des loups de la meute des Winds ou des Fires en mettant à terre des loups de la meute d'Athos prêt à achever leurs ennemis, alors il avait combattu, alors il avait suivi sa propre voie, s'écartant de celle de la vengeance. Et quelque part, c'était mieux ainsi. Et il le savait. Même s'il ne serait certainement jamais heureux, Cobalt était convaincu que sa décision avait été la meilleur qui soit. La voix de l'Alpha aux yeux vert feuille sortit le loup à la fourrure sombre de ses pensées.

-Pardonnez ma curiosité mais, qui êtes vous ? Cela se voit, vous n'êtes pas d'ici et pourtant vous ne semblez pas être un loup belliqueux.

N'ayant aucun intérêt à cacher la vérité à la louve du vent, Cobalt joua la carte de la franchise. Après tout, qu'avait-il à gagner à mentir ? Absolument rien. Le loup au regard de feu était persuadé que, quoi qu'il arrive, il ne vivrait jamais une vie heureuse. Il était persuadé être condamné à une vie d'errance en solitaire, où la survie serait son seul but. Une vie de damné, en soit. Pourtant, il n'avait rien fait de mal. Certes, un immense désir de vengeance avait un jour habité son cœur, cependant il n'avait pas assouvi cette envie. Cependant, Cobalt était certain qu'il ne méritait pas de trouver le bonheur. Il était persuadé que la seul chose qui l'attendait était une vie sans joie ni peine, une vie emplie de longues marches pleine de solitude, une vie de chasse, une vie banale et solitaire, en soit. Et quelque part, il s'était fait à cette idée. L'idée de passer sa vie en solitaire, empli de la souffrance de cette même solitude qu'il détestait tant ne lui plaisait pas, cependant Cobalt pensait que c'était la vie lui étant destinée. Que c'était son destin. Alors il avait accepté cette fatalité. Tournant la tête vers l'Alpha aux poils blonds, il plongea son regard de braise dans le sien, répondant avec franchise.

- En effet, je ne suis pas d'ici, et je ne suis pas non plus une menace. Vous voulez vraiment entendre mon histoire ? Cela ne serait qu'une perte de temps, vous savez.

Sondant l'Alpha, Cobalt compris à son regard qu'elle était prête à écouter, alors, il commença à narrer son histoire.

- Soit. Je suis un ancien combattant de la meute d'Athos. Cependant je n'ai jamais partagé les mêmes idéaux que lui. En réalité, je ne suis entré dans sa meute que dans le but de me venger. Athos a tué mes parents alors que ma portée n'avait que quelques jours. A cet âge, nous ne pouvions pas encore nous nourrir de viande, et donc si personne ne nous allaitait ne étions voués à mourir. C'était ce qu'Abari, le second de la meute, espérait. Seulement une louve nous recueillis, et nous allaita, devenant ainsi notre mère de substitution. Lorsque nous fûmes en âge de connaître la vérité, elle nous conta notre histoire, et mes deux frères cadets décidèrent d'aller tuer Athos. Cependant ils se sont ainsi condamnés. La meute les a massacré, et ma sœur cadette s'enfuit des territoires où nous étions nés, espérant ainsi échapper au sort qu'avaient subis mes frères. C'est ainsi que j'ai décidé de venger ma famille. Je n'ai intégré la meute d'Athos que dans ce seul et unique but. Au fur et à mesure qu'Athos m'accordait sa confiance, je me rapprochais de la possibilité de cette vengeance. Cependant la guerre arriva bien trop vite. Je dus alors faire un choix. J'avais toujours détesté la mentalité de la meute. Jamais je n'avais partagé ce même plaisir à tuer, ce même coté sanguinaire et impitoyable. Alors devant la vision de vos deux meutes, Winds et Fires, qui n'aviez rien demandés à cette guerre. J'ai pris la décision d'abandonner mon désir de vengeance pour me ranger du coté de ce qui me semblait juste. Durant cette bataille, j'ai combattu de votre coté. Et désormais j'erre en solitaire, vie à laquelle je m'étais [center]préparé depuis le jour où j'eus pris la décision de cette vengeance.

Mettant un temps d'arrêt, Cobalt ferma un instant ses yeux de braise, les rouvrant l'instant d'après, concluant :

- Alors qui suis-je ? Je ne suis qu'un loup ayant pris de mauvaises décisions dans sa vie, et qui erre désormais en solitaire pour expier ses fautes, même s'il ne les a pas commises.

[Ce n'est rien je comprends tout à fait. Je suis teeeellement contente que l'on puisse reprendre, si tu savais ! *-* . Tu pourras répondre normalement maintenant, tu es vraiment de retour? *-* *-*]

Mòrrìgan écouta patiemment l'histoire du loup au pelage de charbon. Ainsi il était donc originaire de la meute d'Athos. Jamais la louve blonde n'aurait misée là dessus tellement les loups qu'elle avait vue durant la bataille semblaient féroces et sanguinaires alors que celui qui se tenait face à elle semblait si doux. Un agréable feu se mouvait dans son regard, il était tellement difficile de croire qu'il venait de là-bas. Mais au fil de l'histoire que ce loup lui racontait, l'Alpha commença à comprendre que ce loup avait été de leur côté tout le long du combat. La vie de ce mâle avait été bien difficile, Athos était cruel, bien plus qu'Alaska ne le serait jamais. Ils se trompaient tous à son propos, Alaska était une louve aimante, Athos lui ne cherchait que querelles sur le vaste monde. Le loup au pelage presque noir qui se tenait en face d'elle était la preuve vivante qu'on ne choisissait pas sa famille mais qu'on choisissait sa vie. Mòrrìgan ne pu s'empêcher d'éprouver un profond respect pour ce mâle qui avait choisi de devenir un Solitaire pour expier des pêchés qu'il n'avait même pas commis. Il semblait vouloir porter tous les malheurs de sa meute et de son Alpha sur son échine.

L'Alpha au pelage blond planta ses yeux d'émeraudes dans ceux couleur feu du mâle solitaire. Elle ne vit pas la moindre violence en lui. Plus tôt, lorsqu'elle lui avait confiée être persuadée que le monde était régit par amour, il avait semblé sceptique. La vie de ce loup n'avait pas été rose, loin de là. Mais celle de nombre d'entre eux était ainsi. Cela n'empêchait pas l'amour de régner sur la majorité d'entre eux. Le mâle semblait étrangement porter sa vie comme un fardeau, le fait de vouloir assumer des pêchés qu'il n'avait pas commis en était la preuve. Mais comment pouvait-il vivre s'il n'y avait plus aucunes joies en lui. Si ça vie se résumait aux résolutions qu'il avait prise...jamais, Mòrrìgan en était persuadée, il ne pourrait avancer.

-Vous savez, nous prenons tous de mauvaises décisions dans nos vies. Nous en prenons tout au long de notre vie. Et parfois même quand nous faisons ce que nous avons à faire, nous pensons avoir pris les mauvaises décisions. J'ai envoyé ma meute combattre parce qu'il fallait épauler Sharka, alors nous, les Winds, avons combattus, nous les pacifiques sommes entrés en combat pour la première fois depuis des années. Nous nous occupons bien assez des fautes que nous avons réellement commises sans se soucier en plus de celle que nos proches ou les autres ont eux-même commis.

La louve s'autorisa une pause dans son discours pour laisser le voyageur méditer. Après tout, il avait choisit de changer de camp parce qu'il jugeait que son ancienne meute prenait les mauvaises décisions. Il devait pourtant comprendre que chacun était maître de ses choix, dans la mesure du possible.

-Vous avez choisi de reprendre en patte votre destin, vous avez tourné le dos à ceux qui étaient malgré tout votre meute. Pourquoi l'avez vous fais ? Parce qu'au fond de vous, vous savez que vous n'avez pas à supporter les pêchés, comme vous dites, des autres. Si vous avez changé de camp au moment où la bataille a été lancé, n'est-ce pas finalement parce que vous saviez que vous n'étiez pas à votre place ? Vous rattraper cette erreurs ainsi, elle est vôtre. Avant de vouloir porter les fardeaux d'autrui il faut porter les siens. Soyez heureux, sur les Terres du Kô une nouvelle vie s'offre à vous. Aujourd'hui est finalement le premier jour du reste de votre vie n'est-ce pas ?

Pendant qu'elle parlait, un rayon de soleil apparut entre les nuages. Mòrrìgan leva le nez et due fermer les yeux. L'un des rayons donnait sur elle, l’inondant de lumière et de chaleur. La femelle se mit à sourire. C'était comme si les éléments eux-même voulaient prendre un nouveau départ. Un instant elle pensa à Alinoë, elle s'occuperait bien de lui, il le méritait. Les blessures qu'elles avaient reçue l'affaiblissaient pour le moment, mais elles cicatriseraient. Le monde n'était pas noir et il fallait aller de l'avant. Elle s'était morfondu trop longtemps. Ce jour là, pour elle aussi c'était le premier jour du reste de sa vie.

[En fait, moi aussi je suis trop contente d'être de retour ici et oui normalement je suis de retour pour de vrai Smile

je risque d'avoir une petite baisse d'activité cet été parce que je travail mais je m'arrangerais pour rp au moins une ou deux fois par semaine ^^ mais on en est pas là pour le moment je suis bel et bien de retour ]

La louve au pelage d'or semblait vouloir l'apaiser. Elle semblait réellement affligée par son histoire, et par son mal-être qu'elle semblait ressentir. Mais pourquoi, pourquoi voulait-elle aider un loup comme lui qui, un jour, avait ressenti le désir de vengeance ? Pourquoi se préoccupait-elle du sort d'un cœur qui, autrefois, était rongé par la rancune et la colère ? Il ne méritait pas le pardon, Cobalt en était certain. La vie qu'il devait mener ne devrait être faite que de solitude et de souffrances, et il le savait. Mais à quoi bon vivre cette vie. Il ne le savait pas. Quelle était la réelle signification de ce mot, vie ? Était-ce une période durant laquelle une âme prend forme et se développe avant de disparaître, ou bien ... Ou bien un cadeaux béni des cieux ? . Il ne savait plus. En cet instant, tout ce que le mâle aux poils cendrés faisait, était de lutter. Lutter contre l'apaisement que tentait de lui procurer l'Alpha des Winds. Face à elle, toutes ses convictions, tous ses fardeaux semblaient apaisés. Ses paroles douces étaient bienfaisantes pour lui. Mais il luttait. Non pas qu'il n'eut pas voulut être heureux, non, mais il pensait tout simplement qu'il n'avait pas le droit au bonheur. Pour lui, vivre la vie qu'il avait en tête était une obligation. Son cœur de pierre semblait se fissurer à chaque parole de la louve au regard d'émeraude. Il ne devait pas, il n'avait pas le droit de craquer. Il se devait de mener une vie de souffrance et de mal-être, il le devait, c'était son devoir, c'était sa fatalité. Cependant.. Cependant tout ce en quoi il croyait vacillait. Il n'était plus sur de rien. Avant d'arriver ici, il était comme mort, s'étant d'avance condamné à une vie d'errance en solitaire, sans joies ni amour. Son cœur était devenu de pierre, tentant ainsi de limiter tout sentiment. Cependant désormais, il se posait des questions.

A quoi servait une vie de souffrance, si au final ses fautes n'étaient pas expiées. A quoi servait une vie de solitude, si au final il ne trouvait pas le bonheur, là haut. Il y avait-il un après ? Existait-il un endroit, uniquement accessible aux âmes pures, après ce que l'on appelait la mort ? Ses fautes, qu'il aurait passé une vie entière à tenter d'expier, seraient-elles pardonnées ? Trouverait-il enfin, après son départ, la paix? Le cœur du l'imposant loup se serra. Chose qu'il n'avait pas faite depuis bien des lunes. L'armure de pierre recouvrant le muscle de la vie sembla se fissurer, craqueler, jusqu'à finalement céder. Et ses sentiments allaient reprendre le dessus. Il était faible, désormais. Rien, aucune larme, aucun sanglot ne pouvait montrer combien le solitaire était bouleversé. Seulement, si l'on prenait la peine de vouloir comprendre son regard de braise, on pouvait comprendre, on pouvait jusqu'à ressentir son mal-être. Il ne savait pas, il ne savait plus. Il n'avait jamais pensé à vivre normalement. Il n'avait jamais espéré le bonheur. Et quelque part, que l'on lui dise qu'il pouvait y avoir accès, cela le faisait souffrir. Pourquoi aurait-il pu avoir droit à une chose aussi parfaite que le fait d'être heureux ? Pourquoi aurait-il ce privilège, pourquoi et comment ? La question venait de lui effleurer l'esprit, et cela l'avait apeuré. Il commençait à espérer. Il commençait à espérer en sa rédemption, et en ses chances de trouver le bonheur. Il avait toujours tenu. Jamais, jamais une seule fois de sa vie il n'avait pleuré. Mais ce n'était pas de la force. Bien au contraire. Ce n'était que de la peur. Par peur de souffrir, il avait à jamais bloqué l'accès de tout sentiment à son cœur. Et jusqu'à maintenant il avait souffert, en silence, seul, comme il l'avait toujours été.

Son cœur était lourd et serré, sa respiration lente, il était oppressé. Il paniquait, il désespérait. Pourquoi, lui, qui avait toujours été l'objet de rejet, qui avait toujours été traité comme un moins que rien au sein de son ancienne meute, pourquoi lui qui n'avait autrefois aspiré qu'à la vengeance, pourrait-il avoir, un jour, accès à la paix, pourquoi lui serait-il possible de trouver le bonheur ? . Il ne savait plus. Il doutait. De tout. De lui même, de ses convictions, d'absolument tout ce qui put exister. Il ne devait pas céder. C'était faible de sa part, et ridicule. Il devait être fort, et toujours tenir le coup. Cependant les mots de l'Alpha raisonnaient dans son esprit. Soyez heureux. Soyez heureux. Soyez heureux.. Pourquoi lui conseillait-elle cela ? Pourquoi se préoccupait-elle de son sort ? Alors, il avait ouvert la gueule, voulant répliquer du ton le plus froid possible " Je n'y ai pas droit. " Cependant, son cœur, emplit désormais d'espoir, avait parlé, sous les formes d'une voix tremblante, où l'on sentait toutes les émotions qu'il avait pu refouler jusqu'à présent. La phrase qu'il avait prononcé n'était pas bien différente de celle qu'il avait voulu dire, cependant, contrairement à sa phrase initiale, elle, exprimait l'espoir qu'avait fait naître l'Alpha des Winds au sein du cœur du loup au pelage sombre.

Pourquoi y aurais-je droit. Pourquoi aurais-je accès à cette paix, à ce bonheur. Pourquoi pensez-vous cela de moi.

Alors que le mâle semblait être plongé dans ses pensées, Mòrrìgan le regardait patiemment. Elle put quasiment suivre le cheminement de ses pensées rien qu'en se plongeant dans ses yeux de braises. L'Alpha sembla remarquer que le mâle était totalement perdu, il semblait osciller entre ses anciennes convictions et la nouvelle vision que la louve avait partagé avec lui. Elle vit la barrière mental de ce nouveau venu à deux griffes de se briser. Cet ancien combattant ne pouvait pas nier que le discours de la Wind l'avait atteint en plein cœur. Mòrrìgan se mit à sourire, satisfaite, l'effet qu'elle avait voulu provoquer chez le mâle allait totalement dans son sens à elle. La louve blonde savait d'instinct que ce loup au pelage gris n'était ni violent, ni vicieux et surtout pas lâche comme celui-ci semblait le croire.

Mòrrìgan ne savait absolument pas pourquoi elle ressentait un tel besoin d'aider ce loup. Certes cela faisait parti d'elle même, Macha lui avait enseignée l'aide et le respect des autres. C'était un chemin qu'elle avait suivit toute sa vie. Après tout, elle était l'exemple parfait de la louve qui avait choisit de reprendre son destin en patte. Lorsque Sharka lui avait apprise qu'elles étaient sœurs et que leur père était un loup sanguinaire, elle avait faillit totalement s'effondrer, se prenant presque pour un monstre. Mais le souvenir de l'éducation que Macha, sa mère adoptive et ancienne Alpha des Winds, lui avait donné lui avait finalement fait comprendre que malgré son ascendance Shadow, Mòrrìgan était une vraie Wind. Toute sa vie et encore plus depuis qu'elle était devenue Alpha, elle s'était efforcée d'être juste et honnête envers les siens. Ce chemin avait prit un tournant encore plus grand lorsqu'Alinoë était entré dans sa vie. Une entrée fracassante mais qui l'avait rendue très heureuse.

De fut la phrase du mâle qui la tira de ses pensées, la louve se surprit même à sourire. Quelle ne fut pas sa surprise face à la désolation qui régnait dans la voix de l'étranger. Mòrrìgan ne comprenait que trop bien. Lorsqu'elle avait été nommée Alpha par Masha pour la remplacer lors de sa mort, elle pensait encore, du fait de ses origines de ne pas avoir le droit à de telles responsabilités. Pourtant la meute entière s'était soulevée lorsqu'elle avait annoncée vouloir renoncer à se droit que sa mère adoptive lui avait donné. Aucun loup n'avait voulu qu'elle renonce à cette tâche. Ce jour-là, Mòrrìgan n'avait pas comprit pourquoi la meute pensait cela d'elle, pourquoi elle plutôt qu'un ou une autre pouvait avoir droit à cela ? Et c'était face à ce mâle, ce loup étranger sur les terres du Kô qu'elle comprenait, elle était née pour ça. Masha l'avait formée pour qu'elle marche dans ses pas et surtout qu'elle vive, car elle avait le droit elle aussi au bonheur comme n'importe quel loup. C'est d'une voix vibrante d'émotion et de révélation qu'elle s'adressa au loup.

-Vous y avez le droit au même titre que moi. Mes parents étaient des Shadows et pourtant, grâce à celle qui fut ma mère, celle qui m'a élevé, je suis une vraie Wind. Je ne pensais pas avoir le droit au bonheur, mais la vie me prouve chaque jour un peu plus que, malgré de nombreux malheurs, nous méritons d'être heureux. Nos actes passés ne sont pas ceux qui comptent aujourd'hui. Ce qui compte vraiment c'est ce qui se passe maintenant afin que nous soyons tous maître de notre destin. Finalement c'est vous qui vous vous imposez un tel fardeau alors qu'il est inutile. Je peux dire aujourd'hui que, malgré mon inquiétude pour ma sœur qui est certainement mourrant à l'heure qu'il est, je suis heureuse parce que je sais qu'en rentrant sur mes terres, ma meute sera là et chacun m'accueillera avec le sourire et que je retrouverais Alinoë qui me racontera sa journée avec son air bougon. Rien que pour ça, je suis heureuse d'avoir finalement accepté que le bonheur entre dans ma vie.

Rien qu'à cette pensée, les yeux de Mòrrìgan se remplirent de larmes de joie. Oui elle s'inquiétait des blessés, oui elle pleurait pour ceux tombés au combat, mais surtout, elle pleurait de gratitude envers toutes ces petites choses qui faisait que malgré tout, elle était heureuse de vivre parmi les siens. Heureuse de savoir qu'en rentrant ce soir, le petit mâle noir se jetterait dans ses pattes d'un air faussement désintéressé. Et finalement, la seule ombre à son tableau, et elle comptait la faire disparaître, était le désespoir et le déni de ce mâle au pelage de charbon et aux yeux de braise.

-Vous y avez le droit au même titre que moi. Mes parents étaient des Shadows et pourtant, grâce à celle qui fut ma mère, celle qui m'a élevé, je suis une vraie Wind. Je ne pensais pas avoir le droit au bonheur, mais la vie me prouve chaque jour un peu plus que, malgré de nombreux malheurs, nous méritons d'être heureux. Nos actes passés ne sont pas ceux qui comptent aujourd'hui. Ce qui compte vraiment c'est ce qui se passe maintenant afin que nous soyons tous maître de notre destin. Finalement c'est vous qui vous vous imposez un tel fardeau alors qu'il est inutile. Je peux dire aujourd'hui que, malgré mon inquiétude pour ma sœur qui est certainement mourante à l'heure qu'il est, je suis heureuse parce que je sais qu'en rentrant sur mes terres, ma meute sera là et chacun m'accueillera avec le sourire et que je retrouverais Alinoë qui me racontera sa journée avec son air bougon. Rien que pour ça, je suis heureuse d'avoir finalement accepté que le bonheur entre dans ma vie.

Le loup au pelage sombre fixait le regard vert feuille de la louve blonde. Ce regard était bienveillant, bienfaiteur même. Et surtout, ses yeux étaient emplis d'une tendresse infinie. Comment, comment pouvait-elle le regarder ainsi, lui qui se considérait comme un monstre ne méritant que souffrance et solitude ? Mais surtout, comme pouvait-elle le considérer comme elle ? Comment pouvait elle employer le "nous" en la désignant elle, qui semblait aussi pure qu'une ange, et lui, qui se considérait comme un pêcheur ? Comment pouvait-elle lui dire qu'il méritait le bonheur tout autant qu'elle le méritait elle ? Comment pouvait-elle le croire bon ? Ou plutôt, comme pouvait elle savoir ce qu'il avait en son cœur, comment pouvait-elle savoir la nature de son âme ? Car au fond de lui même, Cobalt savait qu'il n'était pas mauvais. Simplement il était rongé par la culpabilité, il se sentait affreusement coupable d'avoir un jour éprouvé le désir de tuer la cause de ses souffrances. Personne n'avait le droit de vie ou de mort sur son prochain, et il le savait. Cependant, à cette époque, il s'était voilé la face, et il avait ignoré ce qu'il avait toujours su, mettant de coté ses principes et ses convictions, allant même jusqu'à intégrer une meute opposée à l'essence même de son cœur, aux pratiques qu'il ne supportait pas, uniquement dans le but de se venger. Et cela, il ne se le pardonnait pas. Alors, il avait parlé à cœur ouvert, laissant ses doutes être diffusés par sa voix grave aux tonalités hésitantes, et au ton vibrant d'émotion.

Je ne suis pas mauvais. Mais je ne pense pas mériter la paix. Je ne pense pas que le bonheur me soit autorisé.

Le loup au pelage sombre avait soupiré, puis ajouté à l'intention de l'Alpha :

Pourquoi faites- vous cela pour moi. Pourquoi êtes vous persuadé que je suis si méritant, pourquoi voyez vous en moi un être au cœur bon ? Autrefois, ce cœur était rongé par un désir de vengeance, et désormais il l'est par la culpabilité.

Tournée d'up ! A toi Mórrí' ♥ (Rien ne presse, je fais une tournée de up, donc pas de panique :3 ♥)

[Morri c'est toi Wink

]

Mòrrìgan écoutait se loup rongé par ses remords. Le pauvre souhaitait au fond de lui trouver la paix mais se la refusait à cause de son passé. Il semblait porter un lourd fardeau sur ses épaules. Mais après tout, la meute auquel on appartient est souvent constitué de loups qui nous montre la voie. Celle qu'ils ont choisit, pas forcément là notre... La louve blonde avait eu la chance de pouvoir fuir une vie cruelle et de se faire chaudement accueillir chez les Winds, grâce à Masha mais surtout à Caliban...Elle restait persuadée que le corbeau était une sorte de messager, d'ailleurs, il ne semblait pas vieillir... Pour elle, ce Cobalt méritait une chance, après tout, elle avait bien eu la sienne, elle avait eu peur de ses origines...mais elle n'était pas le reflet de son père, cet être cruel et sanguinaire, non, elle était Mòrrìgan, l'Alpha des Winds. Bien qu'elle n'était pas parfaite, finalement, elle était fière de ce qu'elle avait accomplie au sein de sa meute. Le loup gris devait réaliser qu'il avait le droit à un nouveau départ...

-Vous savez, nous ne sommes pas le reflet de nos pairs. Nous sommes ce que nous choisissons d'être. Mon père était un être abject et cruel pourtant, au sein des Winds, je suis devenue ce que je suis aujourd'hui et j'en suis fière. Nous sommes certes influencé par ceux qui nous entoure, mais nous ne sommes pas obligé de les suivre. Après tout, vous avez bien quitté la meute car au fond de vous, vous savez que vous êtes bon.

La louve blonde ne savait pourquoi, mais elle sentait au fond d'elle, qu'elle devait aider le grand loup au pelage gris. Elle sentait qu'il avait le droit à une seconde chance mais comment lui faire comprendre cela ? Soudain, ce fut évident pour elle, il ne pourrait pas mieux apprendre à revivre qu'au sein même de la meute des Spirit of Wind....

-J'ai une proposition à vous faire...vous n'avez pas le droit de baisser les pattes et le mieux pour guérir est d'être au sein d'une famille...Je vous en propose une, venez avec moi rejoindre ma meute. Vous ne seriez pas obligé d'y rester toute votre vie, mais laissez vous le temps de guérir. Vous verrez, au sein des Winds, nul ne vous jugera et à nos côtés vous pourrez réapprendre à aimer la vie et à être heureux. Vous trouverez des loups qui ont besoin de vous et vous aurez besoin des autres. Nous ne vous forcerons pas à rester, vous pourrez partir quand vous voudrez, nous ne forçons jamais personne, la paix dérange parfois certains loups qui préfèrent la guerre, ce n'est pas notre cas.

Tout en parlant, la louve s'était relevé péniblement, sa patte arrière flageolait mais elle avait plus d'aplomb. Étrangement, elle espérait de tout cœur que le mâle choisirait de la suivre car elle restait persuadée qu'il avait besoin de voir la beauté des choses pour enfin revivre pleinement une vie saine et épanouie. Mòrrìgan était une louve qui doutait beaucoup, mais aujourd'hui, elle était sûre que cette rencontre n'était pas bénigne, elle se trompait rarement sur la nature des loups. Tout comme elle avait vu l'amour chez Alaska, elle voyait la vie chez Cobalt.

[Cobalt, à toi Smile

]

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Rencontre Inattendue.

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