C'était une nuit sans lune, le vent soufflait fort, empêchant tous les animaux de la forêt de dormir. Du moins, c'est l'impression qu'eut Amber. Mais elle n'était pas sure, elle ne savait pas si c'était son état qui l'empêchait de dormir, ou bien simplement le vent fougueux qui soufflait si fort, hors de la tanière. Elle ne voulut pas réfléchir, Amber était morte de fatigue, elle tenta de se rendormir en fermant ses beaux yeux d'ambre. En vain, le sommeil, bien que plus que nécessaire, ne daignait pas venir. Alors Amber se leva dans un élan de courage, et quitta la grotte. Lorsqu'elle fut à l'entrée de celle-ci, l'une des nombreuses brises générées par le vent vint lui agiter le poil. Elle décida de marcher, espérant ainsi s'épuiser afin de trouver le sommeil. Elle traversa le territoire des Winds sans s'en rendre compte, elle était comme inconsciente. Elle marchait tel une lobotomisée, sans trop savoir où elle allait.

Soudain, un bruit parvint à son oreille. Elle reconnut premièrement le bruit sourd d'une cascade. Amber avait justement besoin de se relaxer, et une cascade lui rappellerait surement la rivière qu'elle aimait tant, sur les territoires des Shadows. Elle se mit à courir dans un élan de vivacité et d'énergie vers la source du bruit. Mais lorsqu'elle s'en fut assez rapprochée, elle distingua soudainement une plainte, une plainte presque inaudible. Amber tendit l'oreille, et soudain, ce fut la surprise, la plainte qu'elle entendait, c'était la sienne. C'était ses couinements, ses cris, ses sanglots de jeune louvette. Mais pourquoi le bruit de cette cascade s'était-il transformé en une pareille plainte, pourquoi ? Alors qu'Amber n'osait plus s'approcher d'avantage de la source des plaintes, le soleil commençait à se lever péniblement dans le ciel. Elle n'aurait pas dormi de la nuit, et bien soit. Amber était tétanisée, non pas par la peur, mais par la surprise. Le choc avait été tel qu'il venait de la paralysé.

Mais voici que le son change, laissant place à une tout autre plainte. Les cris sont plus aigus, comme des hurlements d'agonie. Elle reconnait alors les cris de Copain, alors qu'il agonisait sous la torture de Storm. Le sang d'Amber ne fait qu'un tour, et voilà qu'elle se précipite vers la cascade. Elle sort précipitamment des buissons, et alors qu'elle est au lieu dit, les cris et les plaintes cessent. Amber est surprise, puis elle remarque une jeune louve noire allongée au bord de l'eau. Son dos est secoué de spasmes saccadés, sa respiration anormalement rapide, elle est en larme. La compassion d'Amber prend le dessus, et sans assurer ses arrières, elle s'avance lentement, puis s'arrête à un mètre de la jeune louve. Elle s'assoit derrière elle, puis de sa belle voix douce, lui adresse la parole.

" - Bonjour. "

La superbe louve aux poils sombres se retourna dans un hoquet de surprise, avant de se raviser, et de se retourner vivement. Pourtant, lorsqu'elle se retourna, Amber crut à un ralentit. Elle put distinctement apercevoir les doux traits de son museau, marqués par les larmes, ainsi qu'une chose qui la surpris. Ses yeux. Son regard, d'un gris superbement clair, venait de la regarder un court instant, et pourtant, Amber avait crut cet instant aussi long que milles lunes. Non pas une attente longue et fatigante, non, une contemplation de ce regard si particulier et pourtant si beau.

" - Ne me regarde pas ! " Avait crié la jeune louve.

Amber était confuse, elle ne comprenait pas la réaction de la louve noire. Alors elle s'avança lentement vers elle, la contournant jusqu'à pouvoir voir ses traits si beaux. De sa voix douce et rassurante, Amber s'abaissa vers le museau de la belle louve, et lui parla d'un ton clair.

- Pourquoi ne devrais-je pas te regarder ? On devrait au contraire tous contempler une si jolie louve tel que toi.
Elle fit une pause, puis reprit sur le même ton.
Aller, relève toi, je ne te veux aucun mal, pourquoi cette position d'infériorité, pourquoi te recroquevilles-tu ainsi? Relève moi ce beau museau. Allez.. Je veux revoir tes magnifiques yeux.

Et joignant le geste à la parole, la louve au pelage si particulier vint coller son museau à celui de l'étrangère, elle lui tapotait le museau du sien, comme pour l'inciter à se remettre dans une position plus confortable. Puis, sans réfléchir, la louve au regard d'ambre fit ce geste que n'importe quel loup proche de l'inconnue aurait fait. Elle lécha délicatement les larmes qui coulaient à flot sur le museau de la louve au pelage de jais. Un geste tendre et rassurant qu'Amber n'avait pas l'habitude de faire, et pour cause, elle n'avait jamais consolé personne. C'était sa première fois, et pourtant ce geste lui parut si anodin. Comme si elle l'avait fait des milliers de fois. Peut-être était-ce dans sa nature d'être si douce.

[Petit Up, c'est à Amber de répondre]

[Si pas de nouvelles dans les jours à venir, je lock]

-Pourquoi … Pourquoi ne me fuis-tu pas … Pourquoi … Je suis un démon, je peux te tuer, alors … Pourquoi …

La louve aux yeux d'ambre fut interpellée par cette question. Il était vrai qu'elle n'avait pas de véritable raison de s'inquiéter pour cette solitaire. Il était vrai qu'elle ne la connaissait pas. Mais, Amber se demandait, fallait-il toujours une raison à tout ? Est-ce qu'elle devait avoir une bonne raison, pour que son cœur se serre en voyant les larmes d'un être vivant couler ? Fallait-il qu'elle se moque du sort de la louve ? Quelque soit la réponse à toutes ces question, Amber n'aurait pas bougé d'un poil. La louve rousse se souciait de l'état de la jeune solitaire, et quelque soit la situation, quelque soit son passé, elle devait l'aider.

- On ne devrait pas avoir besoin d'une raison pour se soucier de l'état d'un autre être vivant. Déclara-t-elle, son superbe regard toujours plongé dans celui de la louve.

Son interlocutrice sembla prendre peur, elle se mit à reculer, encore et encore, avant de déclarer d'un ton terrifié.

-Arrête … Je ne veux pas te faire de mal … C’est pour ton … bien … Je ne veux pas … que tu souffres. Alors pars, il en ai encore temps. Personne ne nous a vues. Alors déguerpi. Je ne veux pas … Que tu termines comme … Adamor.

Après cette ultime phrase, la louve prit la fuite. Les yeux d'Amber s'écarquillèrent, non, jamais, jamais elle ne laisserait partir un être vivant dans un état aussi perturbé. Elle devait y faire quelque chose, la rassurer, la consoler, elle devait tout faire pour la calmer, voir même, l’égayer. Les yeux de la louve rousse passèrent d'une couleur ambrée à un blanc transparent, alors, comme poussée par le vent, elle s'élança à vive allure à la poursuite de la jeune louve noire. Le vent plaquait sa fourrure à son corps, oreilles en arrières, Amber était lancée à vive allure, esquivant les arbres, sautant au dessus de tout obstacle, rien ne l'arrêterait. En passant, les arbres lui indiquaient le chemin qu'avait emprunté la louve en fuite. Lorsque ceux-ci lui indiquèrent qu'elle la rattrapait, Amber se propulsa en avant, dans un saut poussé par le vent, et accéléra dans un sprint royal. Elle parvint à contourner la jeune louve, la dépassa de quelques mètres puis pila. Elle se plaça devant elle, son superbe regard blanc toujours actif. Essoufflée, Amber prit une grande inspiration et déclara d'un ton calme et rassurant.

- Je ne sais pas quelle est ton histoire, mais je veux t'aider. Je ne peux rester indifférente à la souffrance que montrent ton regard, tes larmes, et qu'exprime ton cœur.

Amber avait compris que le malaise de la pauvre louve était en rapport avec son regard, ainsi elle avait espéré qu'en se servant du vent, et de ce fait, en rendant son regard blanc comme celui de la louve à la fourrure d'ébène, celle-ci réagirait et accepterait de parler. Après avoir repris son souffle, Amber s'assit, montrant qu'elle n'était pas décidée à la laisser souffrir seule.

- Je me nomme Amber, et toi, quel est ton nom ?

En entamant la "conversation" Amber espérait que la jeune louve se confierait à elle.

La course de la jeune Beech, effrénée, était parsemée de larmes. Derrière elle, l'odeur de l'autre louve ne voulait pas la lâcher, et malgré la vitesse, elle semblait se rapprocher. Puis, d'un coup, elle apparut, à sa droite, et d'un bond, elle lui barra le passage. Ses yeux … Étaient identiques au sien. Mais peut à peut, ils redevinrent de leur couleur ambre …
Beech, le corps encore secoué de sanglots, s'arrêta à son tour, reculant irrésistiblement. Cette louve. Que faisait-elle là ? Pourquoi restait-elle alors qu'un grand danger pesait sur elle ?

-Je ne sais pas quelle est ton histoire, mais je veux t'aider. Je ne peux rester indifférente à la souffrance que montrent ton regard, tes larmes, et qu'exprime ton cœur.

Elle tressaillit. Comment était-ce possible ?

- Je me nomme Amber, et toi, quel est ton nom ?

Elle s'assit sereinement. Gênée, la louve d'ébène se blottit en rond, détournant les yeux.

- … Je m'appelle … Beech.

[Amber c'est à toi de répondre ]

- Je.. me nomme.. Beech..

Amber écoutait attentivement chacun des bruits l'entourant, même si ils n'étaient pas très nombreux, ceux-ci formaient une mélodie très agréable et relaxante pour tout être vivant. Parmi toutes les sonorités entrant dans son oreille, la louve rousse put reconnaitre le gazouillis des oiseaux, la douce mélodie du vent traversant le feuillage des sapins épineux, le martellement sourd du bec d'un pivert contre son tronc d'arbre, et enfin, le bruit désormais un peu plus éloigné de la rivière au pied de la cascade des tourmentés. Égayée par toute cette effervescence joyeuse, la queue de la chasseuse commença à balayer doucement l'herbe dans laquelle Amber était assise. Son regard, redevenu ambré, resta planté sur la louve au pelage sombre. Elle paraissait persécutée. Mais qu'est-ce-qui pouvait bien la faire souffrir autant ?



Devant le silence de la louve, Amber insista.

-Eh bien Beech, ne trouves-tu pas que cet endroit est très relaxant ?

Hésitante, la jeune louve détourna le regard. Une fine brise vint caresser ses poils. Un mince oiseau vint se poser sur une branche voisine, posant sur elles deux son regard doux.

-Écoute la douce mélodie de la nature chantante, écoute la chanson que nous offre la forêt. C'est si agréable … On aurait presque envie de se confier à la brise venant nous caresser le poil, tu ne penses pas ? Tu sais, parfois il vaut mieux se confier, plutôt que de tout garder pour soi-même. Quels sont tes démons, qui semblent te persécuter aux tréfonds de ton âme ?

Elle gémit doucement, se roulant en boule un peu plus. Elle avait mal, mal, mal. Trop pour ouvrir les yeux. Trop pour dire un mot.

[On lock ? Puisque Beech est confisquée..]

[Pas encore, Amber]

Je lock, puisque Beech a été confisquée et que de toute façon Sullen est inactif.