Une vague vint mouiller les pattes antérieures de Zarys, alors que le loup regardait le large, ses yeux changeants plongés dans l’immensité de sont esprit d’exception. Son museau, encore tâché du sang de sa dernière chasse, était droit, lui donnant un aire fier et assuré. 

La vague se retira, et le loup blanc pu voir la surface du rocher miroiter au soleil, ce magnifique soleil de ce premier jour d’été. Enfin. 
Il baissa un instant la tête et regarda le reste d’un cadavre de serf, son repas du jour. Souriant d’un aire mesquin  et mauvais, il se rappela comment, le matin même, il avait suivit les Shadows pour leur parties de chasse, et leur avait dérobé l’un des trois serfs qu’ils avaient pris en chasse, juste sous leurs truffes. Et ils ne s’en sont même pas rendu compte… Il faut dire qu’il avait joué discret, sur ce coup là. 

Ce matin là était plutôt frai. Pas trop couvert, le ciel avait été pourtant loin d’être bleu. La rosée qui perlait sur les fleurs encore à peine écloses, et dans l’herbe rendait le terrain de chasse glissant, mais autrement plus trépidant. Se servant discrètement de son pouvoir de temps en temps pour se rééquilibrer dans certains virages plutôt serrés, Zarys avait finalement trouvé une piste de chasse intéressante.
Sauf qu’il n’était pas le seul sur ce coup là.

Les Sadows étaient aussi de la partie. Et trois prises de ce genre d’un coup, ça ne se refuse pas. Mais le jeune solitaire voulait sa part, car c’était légitime : après tout, il les avait trouvé avant eux.

Il les avait donc poursuivit, et leur avait sifflé le plus petit au dernier moment, profitant d’un moment d’initiation des chasseurs, qui étaient en train d’abattre leur première cible. Zarys avait ensuite trainé sa prise, et s’était fait un superbe festin. Il avait ensuite baroudé un peu, et avait très vite débouché sur cette belle plage qui avait comme principal atout le fait d’être déserte. C’était beau.

Et désormais, le voila qui se demandait bien ce qu’il pourrait faire de ses quatre pattes, enfin revenu sur ses terres natales qu’étaient les vastes territoires du Kô.



Spoiler:

[Se passe donc avant que Alaska soit ramenée au camp, ça te va ??
Et pour la longueur, si tu veux plus... Fais-moi signe ! ]

Sa mère avait quitté le camp tôt le matin, sans rien dire à personne. Myosotis ne pouvait lui en tenir rigueur, mais au fond, elle se demandait quelle serait l'issue. Parce que, bien qu'elle ne doutât pas des capacités de sa propre mère, elle savait que son esprit était obscurcie par la tristesse, et son corps abattu sous tant de chagrin. Et aussi parce que Sharka, bien qu'elle soit plus vieille, était plus imposante, et encore dans la force de l'âge. Alors la louve blanche n'avait aucune idée de l'issue. Elle aimait sa mère, et bien qu'elle ait hâte de prendre la place d'Alpha avec l'aide de Reiko, elle n'imaginait pas la vie sans elle.

Une odeur vînt lui titiller les narines, qui la fit frémir. Un solitaire était passé par là. Elle n'était pas en colère, simplement, un sourire cruel se dessina sur ses babines. Myosotis aimait s'imposer, et ne laisser aucune chance à ceux qu'elle croisait. Peu importe l'issue, la fuite, la mort, du moment qu'elle avait le dernier mot. Après tout, elle n'était pas n'importe qui. Et elle se devait de se faire respecter, d'une quelconque manière. De toute manière, en général, son physique en imposait déjà à lui tout seul. Massive, large d'épaule, haute de taille, ses yeux améthystes dur comme de l'acier, et sa fourrure immaculée, à l'exception de quelques plaques brune l'été. Et son caractère allait de paire. Orgueilleuse, cruelles, sanguinaire, sauvage. Que dire de plus.

Suivant la piste, elle s'élança à la recherche du solitaire. Sa piste était encore fraîche, accompagnée d'un doux fumet. Quel culot, en plus de s'introduire sur leurs terres, il s'était permis de chasser. Qu'importe, cela lui ferait un déjeuner, une fois qu'elle aurait bouté cet imbécile dehors. La louve déboucha rapidement sur la plage, où elle s'arrêta. Il était là, assis face à la mer, le reste de sa proie devant lui. Il était...beau. Ou du moins, il dégageait une aura très spéciale, qui fit frissonner Myosotis. Il était couleurs argent. Plutôt massif. Mais peu importait. Il ne l'avait même pas vu.

Elle s'avança, un sourire moqueur sur les babines, et déclara d'une voix toute aussi moqueuse :

« Je ne te gène pas, j'espère. »

[Parfait ♥]

L’océan était si calme… Zarys, pourtant sur le qui-vive, n’avait pas entendu arriver la jeune louve tout de suite. Mais un brusque changement de direction du vent joua en sa faveur, lui amenant les effluves de la nouvelle venue. Il se retourna calmement, ne cherchant pas à fuir. Zarys avait bien des défauts, mais il n’était pas lâche.
« Je ne te gène pas, j'espère. »

La voix était railleuse, et Zarys, senti une vague d’exaspération monter en lui. Qui descendit aussitôt lorsqu’il regarda avec plus d’attention son interlocutrice.
Il détailla la louve blanche qui approchait de lui. Le pelage d’un blanc pur propre aux loups arctiques, étincelant sous le soleil de cette belle journée, elle se déplaçait d’une allure rapide et très souple. Elle devait à peu près avoir son âge. Un instant médusé par ses yeux améthyste, d’une teinte tout aussi incroyable que les siennes, Zarys se rendit compte à quel point cette louve était sûre d’elle.
Il eut un sourire railleur, et toute trace d’exaspération quitta son esprit.

Il avait en face de lui un être comme lui. Une battante, une hargneuse, une ambitieuse. Il voyait tout de suite que celle-là n’était pas une simplette, une pauvre louve futile comme tant d’autres. Pour la première fois de sa vie, il eut envie de faire un effort. Il n’essayerai pas de la mutiler, ou de se battre avec elle. Pas tout de suite. Et puis, en regardant comment elle était taillée, on devinait aisément que c’était une bonne guerrière.

Oh, il était loin d’être ridicule, lui aussi !
Après tout, il avait passé une grande partie de sa jeunesse à s’entraîner avec Mad… Autre détail qui empêchait Zarys de saigner tout de suite cette louve comme il aurait pu en saigner d’autres, outre le fait qu’elle semblât aussi impitoyable que lui. C’était une louve arctique, et seul ce détail le poussait à réfléchir.

Enfin, un brin moqueur, presque avenant et d’humeur badine, le jeune mâle répondit avec un sourire en coin :

« J’espère que je te dérange encore moins dans ta promenade, en tout cas. »

Le loup se retourna. Myosotis fut frappé par ses yeux. Ils étaient si spécieux ! Pourtant, elle n'en laissa rien paraître. Parce que, même s'il l'intriguait plus que n'importe quel autre loup, elle ne voulait pas se démonter. D'une voix tout aussi moqueuse que la sienne, il répliqua :

« J’espère que je te dérange encore moins dans ta promenade, en tout cas. »

Quel culot. Sans nul doute, si ça avait été un autre loup, Myosotis lui airait bondit dessus. Mais pas lui. Pourquoi ? Elle n'en savait trop rien. Il émanait quelque chose de lui qu'elle avait l'impression de connaître depuis toujours. En fait, elle avait un peu l'impression de se voir, elle, dans ce loup. Il donnait l'impression d'être comme elle. Elle ressentie soudain une furieuse envie de mieux le connaître. Pourtant, elle ne pouvait pas lui demander comme ça, et laisser passer sa réputation. Alors, elle tenta simplement d'être moqueuse, sans méchanceté dans la voix. La louve espérait que cela ne virerait pas au combat, parce qu'elle n'avait aucunement l'intention de perdre, mais n'avait pas tellement envie de le blesser.

« A ton avis ? Crois-tu que, même au cours d'une "promenade" je laisserais un inconnu vagabonder sur mes Terres ?»

Ce n'était pas dit méchamment. Mais, par ce biais, et implicitement, elle dévoilait au loup son grade. Futur Alpha. Du moins, c'était ce qu'elle prévoyait. Certes, c'était Aloe qui devait prendre la place. Mais Myosotis avait bien l'intention de la revendiquer, quitte à diviser la Famille et la Meute.

« Alors si, je suis désolé de t'apprendre que tu m'as dérangé. Je vois que tu t'ai même octroyé le droit de te servir dans notre gibier. Tu ne dois pas être là depuis longtemps. Encore un fuyard ? »

Dans sa voix, il y avait une pointe de moquerie, mais rien de plus.

Il ne fit rien qui pourrait l’effaroucher. Le jeune loup blanc restait prudent, mais pas tellement méfiant. Comme si cette louve lui inspirait confiance. Il s’attarda sur son odeur. Moins forte en fleurs que les Wind, et plus subtile que celle des Fire, Zarys en concluait qu’il s’agissait d’une Shadow. Pas tellement étonnant,  puisqu’il était sur leurs terres. Et délibérément, en plus. Cependant, il n’avait pas forcément eu envie de rencontrer du monde. Ou peut-être que si, inconsciemment.
 
La voix de la louve blanche se fit tout aussi moqueuse que précédemment ? Il ne l’avait apparemment pas énervé en utilisant ses propres armes, l’ironie et le sarcasme. Tant mieux, parce que le jeune loup, sans trop savoir pourquoi, ne tenait pas à s’en faire son ennemie. Il savait reconnaitre les loups de valeurs, et la femelle blanche en face de lui était une sérieuse candidate au poste.
« A ton avis ? Crois-tu que, même au cours d'une "promenade" je laisserais un inconnu vagabonder sur mes Terres ?»
 
Il eut un autre sourire en coin. Ah oui, ses terres ? Elle était donc bien une Shadow, mais ce n’était guère surprenant. Il en serait malade, si elle avait appartenue à l’une des deux autres meutes, qui auraient gâché tout son potentiel. Parce que cette fille-là, ça se voyait. Elle était ambitieuse, sa pose transpirait de noblesse et d’assurance. Elle, plus que toute autre louve qu’il connaissait, pourrait facilement monter dans l’échelle sociale de sa meute.
 
Elle poursuivit néanmoins :
« Alors si, je suis désolé de t'apprendre que tu m'as dérangé. Je vois que tu t'ai même octroyé le droit de te servir dans notre gibier. Tu ne dois pas être là depuis longtemps. Encore un fuyard ? »
 
Zarys arqua un sourcil. Oh, cela faisait pourtant des semaines qu’il était sur les terres du Kô… Plusieurs jours qu’il chipait du gibier aux Shadow. Mais bien l’une des premières fois qu’il restait autant en évidence, à paresser face à la beauté de ces territoires, si majestueux… Il avait quelque peu visité les terres des autres meutes, mais rien de comparables, évidemment. Comment des êtres aussi minables auraient pu s’octroyer des terrains tels que cette belle plage, ou les falaises ?
Non, bien sûr que non… Les Wind avaient un gouffre remplis de serpents, et les Fire un vieux sapin… Bon, d’accord, ils avaient de belles chutes d’eau.  Mais bon, qu’est-ce qui vaux mieux que la mer en terrain aquatique ?
 
D’un air léger et faussement dépité, mais sans être méchant ou agressif, il répondit :

«  Mince alors… On dirait bien que Tu viens de gâcher ma journée…"

 
Puis, reprenant contenance, il devint plus sérieux lorsqu’il ajouta :

« Hé bien, je suis ici depuis plus longtemps que tu sembles le penser… Et non, je ne suis pas un fuyard. Fuir quoi ? Ces abrutis de Wind ? Ces imbéciles de Fire ? Ce sont des faiblards qui ne méritent même pas d’être reconsidérés. Quelle idée saugrenue que de les fuir ! »

 
Si son ton était devenu haineux et hargneux à l’évocation des deux meutes, Zarys avait réussi à terminer avec un air plus léger.

«  Mince alors… On dirait bien que Tu viens de gâcher ma journée…Hé bien, je suis ici depuis plus longtemps que tu sembles le penser… Et non, je ne suis pas un fuyard. Fuir quoi ? Ces abrutis de Wind ? Ces imbéciles de Fire ? Ce sont des faiblards qui ne méritent même pas d’être reconsidérés. Quelle idée saugrenue que de les fuir !»

Un sourire narquois se dessina sur les babines de Myosotis quand elle entendit cela. Ce loup ne cessait de monter dans son estime. D'une part, parce qu'il manifestait une désinvolture et un sans-gêne à tout épreuve, comme elle, et d'autre part parce qu'il jugeait les Winds et les Fires comme des Faibles des lâches, comme elle. Elle lui en fit la remarque, d'un air beaucoup moins moqueur, avec une pointe de malice :

« Et bien, tu ne cesses de monter dans mon Estime ! Quel est donc ton nom, que je me souvienne de celui qui a volé impunément du gibier sur mes Terres, mais que j'ai épargné pour son audace.»

Reprenant une voix un brin plus sérieuse, elle plongea son regard améthyste dans celui arc-en-ciel du solitaire, et demanda :

« Qui es-tu ?»

[désolé, c'est très court :3]

La jeune louve en face de lui semblait amusée par son comportement. Zarys, était quelque peu perplexe. C’était bien la première fois qu’une louve réagissait ainsi à ses moqueries !
La jeune femelle blanche secoua son museau, et Zarys trouva énormément de points de ressemblance avec son idole qui fut jadis son guide de survie, lorsque seul, il avait dû combattre l’impétuosité de la nature. La seule façon de survivre et de se battre contre elle, c’était d’être plus fort et plus vicieux que la vie elle-même.  

Sa voix, plus malicieuse, semblait moins teintée de moquerie et de méfiance. Ah, elle avait remarqué qu’ils boxaient tous les deux dans la même catégorie. Ils n’étaient pas ennemis, et partageaient sans doute des idéaux communs. Zarys en fut ravi.
« Et bien, tu ne cesses de monter dans mon Estime ! Quel est donc ton nom, que je me souvienne de celui qui a volé impunément du gibier sur mes Terres, mais que j'ai épargné pour son audace...  Qui es-tu ?»

Son étrange regard violet le déstabilisa un instant. Jamais le très jeune solitaire n’avait encore rencontré pareille teinte. Il paraissait qu’un vieux croulant de wind avait également des yeux semblables. Pourtant, Zarys ne pouvait concevoir que de tels yeux ne pouvaient pas être uniques. Elle devait avoir une teinte d’iris propre à elle-même, tout comme lui avait également des prunelles uniques.
En tout cas, le solitaire prit le temps de choisir sa réponse, avant d’élever la voix pour lever les interrogations que se posait la jeune louve à son sujet.
«  Je me nomme Zarys, et je suis né au dehors des terres du Kô. Ma mère venait d’ici, aussi suis-je venu ici pour laver l’honneur de la meute des Shadows, qu’elle a bafoué par le passé, si c’était bien sa meute. Si en revanche elle venait des Wind ou des Fires, je suis alors venu pour me venger d’eux. »

Il eut une brève pose, repensant à l’odeur de sa mère. Impossible pour lui de trancher la provenance de sa maternelle. Il était trop jeune pour se souvenir des subtilités des effluves de la louve qui fut autrefois sa génitrice.

Avec un large sourire amical, et, exceptionnellement franc, il conclu :
«  Dans tous les cas, je ne serais pas votre ennemi. »

Il se tourna d’avantage vers la louve blanche au regard si étrange, avant de pencher la tête sur le côté, lui donnant un air faussement naïf, alors qui demandait, réellement curieux :
« Et moi, à qui ai-je l’honneur ? »

« Je me nomme Zarys, et je suis né au dehors des terres du Kô. Ma mère venait d’ici, aussi suis-je venu ici pour laver l’honneur de la meute des Shadows, qu’elle a bafoué par le passé, si c’était bien sa meute. Si en revanche elle venait des Wind ou des Fires, je suis alors venu pour me venger d’eux. Dans tous les cas, je ne serais pas votre ennemi.»

Il fit une pause, puis reprit :

« Et moi, à qui ai-je l’honneur ? »

Myosotis détourna un instant son regard, le posant sur la mer bleu, sans fin. Encore une histoire de famille. Peut-être que le monde n'était que ça. Des liens qui s'entremêlent, des histoire qui se croisent. Peut-être. Au fond, ils étaient tous ici pour une certaine raison. Elle ne croyait pas au hasard. Et si ce loup était ici, et qu'elle était la première à le voir, alors c'est qu'il était prévu qu'elle le rencontre. Ce n'était pas un hasard. Juste son Destin.
Reposant son regard améthyste sur le loup argenté, elle déclara d'une voix calme :

« Et bien, Zarys, je me souviendrais de Toi. Ton audace me plaît. »

Elle fit une pause, observant les étranges pupilles de son interlocuteur. Quelque chose en lui l'attirait étrangement, mais elle n'arrivait pas à distinguer ce que c'était. D'une voix un peu plus puissante, elle se présenta à son tour.

« Pour ma part, je suis Myosotis, future Alpha des Shadows, fille d'Alaska et de Whitefang.»

Future Alpha. Pour elle, il ne faisait aucun doute qu'elle prendrait le trône. Aucun.

Son regard améthyste se posa sur l’océan, le couvrant du regard. Zarys suivit son mouvement et étudia un instant l’immense couverture d’eau qui venait leur mouiller les pattes à travers le sac et le ressac des vagues fraîches. Il resta pensif durant un instant, lui aussi plongé dans son esprit. Ce n’est que lorsque la louve blanche se retourna de nouveau vers lui que le jeune solitaire se détourna de la mer.
« Et bien, Zarys, je me souviendrais de Toi. Ton audace me plaît. »

Il sourit, presque malgré lui. Lui aussi, l’audace de la jeune louve lui plaisait. Énormément. Peut-être même un peu trop, qui sait. La femelle blanche poursuivit sur un ton sérieux :
« Pour ma part, je suis Myosotis, future Alpha des Shadows, fille d'Alaska et de Whitefang.»

Myosotis. Très joli prénom. Zarys se l’imprima dans son esprit ; quelque chose lui disait qu’il allait être amené à la recroiser très régulièrement. Plus même, il sentait qu’elle allait jouer un rôle important dans l’Histoire du Kô. Et puis, ce n’était pas n’importe qui, cette louve. Future Alpha des Shadows, la meute qu’il pistait depuis quelques jours. Et elle l’avait épargné. Rien que pour cela, Zarys lui en serait très reconnaissant. Il savait que les Shadows étaient très protecteurs, autant envers leur meute qu’envers leurs terres et leur gibier. Et les Aphla impulsaient d’autant plus cette tendance.
Zarys se senti tout privilégié.

Puis, la fin de la phrase se répercuta dans son esprit. Fille d’Alaska et de Whitefang. Alaska. Celle des légendes, la louve d’arctique qui avait mené les légendes que lui racontait Mad. Cette louve que Zarys avait prit pour modèle. Qu’il avait choisi pour guide. Celle qui avait survécu, envers et contre tous, et avait fondé les Shadows. Sa fille était là, devant lui. Myosotis.

Tout à coup, cette rencontre prit toute une autre dimension. Mais oui, comment n’avait-il pas pu faire le lien avant ? Une louve polaire avec un tel caractère ne pouvait qu’appartenir à la famille d’Alaska. Zarys referma sa gueule, se rendant compte qu’il avait été resté bouche-bée. Peut-être même qu’il bavait. Pas très classe, mais tant pis.
Pourtant, son regard sur Myosotis ne changea pas. La savoir futur Alpha ne la rendait pas plus intéressante. Elle l’était suffisamment comme ça.

Le jeune loup blanc, passé son moment de surprise, reprit sa contenance. Il baissa légèrement la tête, comme pour esquisser un signe de soumission. Juste pour lui montrer son respect, ce qui était déjà énorme en soi, venant de Zarys. Jamais il ne se soumettrait aussi facilement à quelqu’un, même s’il avait Alaska elle-même en face de lui. Puis, d’un ton moqueur, mais extrêmement sérieux, il répondit :
« Hé bien, Myosotis, je suis désolé si j’ai offensé ta meute en venant braconner sur vos terres… J’éviterai que cela se reproduise désormais. »

Oui… Même si les proies étaient plus nombreuses et généreuses ici, Zarys préférerait piller les forêts des Winds et des Fires, sans retenue cette fois, contrairement aux Shadows, que de devoir se battre avec Myosotis à cause d’une affaire de chasse.
Cette fille-là était décidément très étrange.

« Hé bien, Myosotis, je suis désolé si j’ai offensé ta meute en venant braconner sur vos terres… J’éviterai que cela se reproduise désormais. »

Il était tellement...spécial. Il émanait de lui quelque chose, un certain sentiment, une certaine impression qui faisait frissonner Myosotis, qui n'en était pourtant pas à sa première rencontre avec des inconnus. Mais jamais aucun loup n'avait eut cet effet là. Jamais. Jusqu'à aujourd'hui. De plus, il avait légèrement baissé la tête, signe de soumission aussi implicite qu'étonnant, car il ne semblait pas du genre à se soumettre facilement. Comme elle.

Pourtant, à son tour, et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle acquiesça de la tête à son tour, signe qu'elle le respectait autant qu'il la respectait. Parce qu'au fond, elle venait de comprendre qu'il lui ressemblait. Plus que n'importe qui. Plus que sa mère, plus que les Shadows, et peut-être même plus que Reiko ? Pourquoi ? Parce qu'il était libre. Libre de ses actes, sans entraves. Parce qu'il ne semblait craindre personne. Parce qu'il était imposant, et que sa carrure imposait le respect. Mais plus encore parce que son caractère, sans que Myosotis en ai totalement conscience, était identique au sien. Identique, et complémentaire. L'admiration et le respect qui émanaient de sa voix était forts et réels quand elle s'exprima :

« Tu n'as pas offensé ma Meute. Il n'existe rien qui l'offense. Tu as seulement mis ta vie en danger. Mais libre à Toi de recommencer. Sache seulement que je ne laisse pas n'importe qui sortir de nos Terres indemne.»

Alors, et sans doute pour la première fois, elle détourna son regard améthyste de l'intru, et commença à faire demi-tour, laissant là cet inconnu, sur leurs Terres, sans même savoir s'il allait réellement partir. Mais au fond, peu importait. Peu importait à Myosotis, parce qu'une idée venait de s'immiscer dans son esprit. Une idée si terrible, si futile à ses yeux qu'elle tentait de la repousser, de la rejeter. Une idée qu'elle avait pensé ne jamais connaître. Elle s'arrêta, restant immobile un instant, puis posa une dernière fois son regard améthyste sur Zarys :

« En fait, tu es le seul que je laisse repartir indemne.»

Puis, sur ce, elle détourna le regard, et s'éloigna de sa démarche souple et puissante. Non, tout compte fait, ce n'était pas une idée qu'elle rejetait. C'était un sentiment. Ou tout ce qu'il impliquait.

[Réponds encore une fois si tu veux, j'ai hâte d'en refaire un, c'est tellement chouette ♥]