Il ne bougeait pas. Non, pas par peur, il n’avait peur de personne après tout, mais parce qu’il jugeait la louve qui venait d’apparaître devant lui. Le regard hautain, il leva un sourcil pour marquer son détachement. La louve devant lui ne présentait aucun intérêt. Elle était à classer parmi les faibles, cela se voyait tout de suite. Son allure, son regard, et les marques de ses anciennes blessures en témoignaient ouvertement.

Zarys, presque dégoûté, la snoba, et retourna au massacre de son précieux lapin. Il n’avait pas envie de perdre son temps avec un être aussi pitoyable. Pourtant, la femelle lança d’une humeur badine, pour lancer la conversation :

"Quelle propreté… "


Zarys releva la tête, indigné. Et cette inconnue qui se permettait de faire de l’humour avec lui ! Les loups du Kô ne manquaient vraiment pas de toupet ! Par élimination, le jeune solitaire fit très vite le rapprochement entre elle, et la meute des Fire. Les Wind, plus pacifiques, auraient tenté une approche plus futile. Les Shadows, auraient agit avec plus de hargne. Mais cette réplique puérile digne d’un louveteau de trois mois, c’était du Fire tout craché.

Et puis, cette bouillie d’ironie !
Que diable, on voyait bien qu’elle-même n’y croit pas ! L’humour, chez elle, lui allait aussi bien qu’un sac de patate sur la tête. Zarys en était malade. Cette louve, était tellement grotesque et insignifiante qu’il avait envie de la saigner sur place, rien que pour ne plus voir son regard faussement assuré et joyeux, se poser sur lui.

Plissant les yeux, il répondit avec sarcasme, l’air mauvais :

"Oh, vraiment ? Tu m'en vois désolé...."


Il n’en a rien à faire, d’elle.
Petite, toute petite louve sans valeur. Même si elle était son ainée de plus d’un an, Zarys pouvait sentir qu’au niveau domination, elle ne s’imposait pas à lui. Elle avait peur. Un sourire mauvais étira les babines teintées de sang du jeune adolescent.

"Et tu crois que l'opinion d'une louve telle que toi m'intéresserait ?"


Qu’elle vienne, il l’attendait. Son poil était déjà Sali par la terre, il ne risquait rien. Cette louve faiblarde ne lui faisait pas peur. Pourtant, si Zarys la dévaluait ainsi, il ne la sous-estimait pas autant qu’il laissait le faire croire. Il gardait à l’esprit que l’autre en face de lui avait également un pouvoir dont il ignorait tout. Et même s’il était excellent dans les combats, ce détail pouvait bien jouer en sa défaveur, raison pour laquelle il ne faisait pas d’impasse dessus.