Je marchais doucement dans l'herbe couverte de rosée. Le soleil pointait au dessus de l'horizon, et les derniers reflets de l'aube disparaissaient. Se lever ce matin avait été dur. Alors que la chaleur étouffante m'avait réveillée, il avait fallu que des loupiots me harcèlent de questions sur le combat et la chasse. J'avais les yeux rouges de fatigue, et mes pupilles étaient encore écarquillées. J'avais envie de dormir, mais je m'en empêchait. Il fallait que je m'entraine. Les Shadow avaient perdus, mais la fierté de ces loups avides de sang était trop grande pour qu'ils abandonnent aussi facilement. La moindre attaque surprise pourrait nous être fatale. Nous étions affaiblis par la guerre, et les morts nombreuses n'arrangeaient rien. De nombreux loups étaient en deuil, ce qui réduisait nos effectifs. Certes, certains apprentis seraient bientôt prêts à devenir de vrais guerrière, et à se battre pour les Fire, mais il leur restaient encore du chemin à faire, et bien qu'il sachent se battre, ils n'auraient aucune chance face à un adulte parfaitement entrainé à l'art de tuer. Alors que certains mourraient, trop peu naissaient. Je me dit que je serait bientôt prête à recevoir un Apprenti, moi aussi, et que je pourrai alors participer à l'évolution de ma meute.
Le Paradis Printanier s'étendait devant moi, avec ses couleurs fives, ses champs fleuris, son cerisier, et tant d'autres choses qu'il restait à découvrir ! Je pris alors la direction du (nom du territoire choisi) et je m'engageai sur le sentier qui y menait. De nombreux arbres colorés poussaient en longeant le chemin, apportant les effluves des fleurs fraichement sorties. Des tas de petits animaux, souris, campagnols, lapin, faisans, perdrix, etc, batifolaient autour de moi. Le printemps était bien là. Et printemps rime avec saison des amours... Je rougit à cette pensée. Orka me manquait. Bien que je le voie tout les jours au camps, le fait qu'il me passe devant sans rien faire d'autre que me saluer me rendait triste. Ferait-il un jour attention à moi ? Je fut tirée de mes pensées par le craquement caractéristique d'une perdrix qui marche sur un tapis de fleurs. Je me lécha les babines, et, d'un air déterminé, me mit en place pour une petite chasse. Je n'avais pas spécialement faim, mais je ramènerait cette proie au camp après mon excursion. Je colla mon ventre contre le sol poussiéreux du sentier, et rampa jusqu'à la petite clairière fleurie où batifolait la perdrix. Un mâle. Il chantait, pour attirer des femelles. Je me rapprocha tout doucement, et au moment où il se rendit compte de ma présence, je bondit, rapide comme l'éclair. Entre mes crocs, il se débattait, en vain. Il agitait les ailes, se secouait, mais l'étreinte se ressaierait sur lui.
Après avoir enterré ma proie, j’étaie repartie. Alors que le doux son de l'eau qui coule parvenait à mes oreilles, l'envie subite de me baigner me pris. Je me hâta, et en un grand bond, je plongea dans l'eau claire. La fraicheur de cette dernière me soulagea, moi et mes coussinets flétris à cause du chemin parcouru. Alors que je me baignait tranquillement, je ne vit pas qu'un autre loup m'avait rejoint...