Elle était là, fixant les étoiles, comme cette nuit-là. Comme elle aurait aimé que tout se passe comme cette fois-ci. Comme elle aurait aimé, entendre un hurlement déchirant le silence de la nuit, comme elle aurait aimé, qu'il soit toujours là. Pourtant, il n'était plus. Elle était seule, sur cette terre, se demandant pourquoi son cœur battait encore. une fois de plus, elle avait aimé, une fois de plus, elle avait perdu. Son corps répondait à chaque stimuli envoyé par son cerveau, ses sensations l'informaient de tout ce qui se passait aux alentours : Son museau sentait, ses oreilles écoutaient. Elle était vivante, et pourtant si morte. Son cœur battait, mais n'avait plus de raison d'accomplir cette tache, elle vivait, mais n'avait plus de raison d'être. Et elle était là, à attendre. Attendre on ne sait quoi, qui lui aurait montré que tout ceci n'était qu'un affreux cauchemar. Elle était là, à espérer. A espérer être à nouveau sortie de sa torpeur par le son de sa voix. Comme cette fois-là, où le poison avait gagné ses veines. Comme cette nuit-ci, où avait semblé quitter son corps, la vie. Alors, une étoile filante avait traversé le ciel, faisant craquer les fissures de son cœur, agrandissant les plaies qui semblaient s'être colmatées. Une illusion, rien qu'une illusion. Son état ne guérissait pas, il empirait. Alors, elle avait craqué. A ses yeux étaient montées les larmes, se transformant en un flot coulant le long de sa tempe, jusqu'à son museau, et qui terminaient leur longue chute en s'écrasant sur le sol.

Lorsque l'astre lumineux eut disparu, l'immensité noire de la nuit s'installa à nouveau. Alors, les déchirements de son cœur s'échappèrent de sa gorge, en un torrent de sanglots et de cris déchirés.

- POURQUOI A-T-IL FALLUT QUE TU INTERVIENNES ?! POURQUOI ?!

Les larmes coulaient à flot, sa voix, brisée par le chagrin, n'avait plus une once de mélodie en son sein.

- POURQUOI A-T-IL FALLUT QUE TU LE COMBATTES ! IL ÉTAIT TROP FORT POUR TOI ! ET TU LE SAVAIS !

Serrant les crocs, les larmes l'emportèrent, stoppant ses hurlements de douleur.

- IDIOT ! TU AURAIS DU ME LAISSER ! TU AURAIS DU ME LAISSER MOURIR, ET PAS VENIR .. Te sacrifier pour moi ! ...

Alors, comme si le désespoir avait été une lame que l'on aurait planté dans son cœur, elle s'affaissa sur elle-même, secouée par d'affreux spasmes dus aux sanglots qui la secouaient. La seule et unique chose qu'elle réussissait à articuler, malgré la faible respiration qu'elle avait, était son prénom.

- Sullen ! ...

Alors toute la souffrance qu'elle avait accumulé l'emporta, et elle se laissa tomber sur le flanc. Ses réserves d'eau étaient totalement à sec, car depuis la mort du protecteur, elle ne s'alimentait plus et ne buvait que très peu. En cette position, on pouvait voir ses côtes saillir. Son regard brun, autrefois animé des lueurs de l'amour, était désormais éteint, mort. Elle vivait toujours, bien que son âme sembla éteinte, dénuée de vie. Le liquide salé ayant tant inondé son museau s'évapora rapidement, ne laissant plus, sur son pelage, que les marques de son passage. Ses sens furent si perturbé par son état, qu'elle ne remarqua même pas l'odeur d'un loup. Celui-ci approchait à grand pas, et ne tarderait pas à arriver sous le sapin millénaire, pourtant Jenny restait là, immobile, ignorant la présence, ne voulant que partir.

EDIT IMPORTANT : RP mis en suspension : Nous devons attendre un petit peu, car ni Sullen ni Alaska ne sont encore mort .
Edit pour Fallen : On a qu'à, en attendant de reprendre ce RP, en faire un autre juste après la guerre .