L'hiver était terminé, laissant place au printemps. La meute avait essuyé quelques pertes, ce qui la rendait encore moins nombreuse.
Amber estimait s'être rendue utile pendant cette dure période. Elle avait toujours été une excellente chasseuse, et l'avait prouvé durant cet éprouvant hiver. Mais Amber n'allait pas très bien. Rien ne l'avait perturbé pourtant, mais elle était déprimée. Son cœur serré lui faisait sentir que quelque chose n'allait pas, elle ignorait pourquoi. Peut être était-ce la solitude ? Car même au sein d’une meute douce comme celle des Winds, Amber restait introvertie. Elle ne savait plus où elle en était. Elle pensait enfin trouver le bonheur, au sein de cette meute, mais pourtant rien n'allait. Elle ne cessait de soupirer, ne prenait plus aucun plaisir à chasser, elle était en train de dépérir sans en savoir la raison. Elle se raccrochait à la vie grâce à une seul chose : Être utile à la meute. Elle voulait plus que tout autre chose aider cette meute, voir certains membre de celle-ci, qu'elle ne connaissait pourtant absolument pas, décéder au cour de cet hiver lui fit de la peine. Oui, c'était ce grâce à quoi elle tenait. Elle voulait vraiment aider cette meute, pourquoi elle n'en savait rien, mais elle voulait se sentir utile, avant même de penser à son bien-être, elle pensait à celui de la meute. Vivre ou mourir pour elle même, elle s'en moquait, elle vivait uniquement pour cette meute. Mais pourquoi lui était elle si chère, cette meute ? Elle n'avait d'affinité avec aucun de ses membres, ne connaissait son Alpha que de vue.. Mais pourquoi donc y était elle si attachée ? Pourquoi ?!

Amber marchait, pensive. Elle grimpa inconsciemment le long de la colline ensoleillée, fixant le sol, elle ne remarqua donc pas le soleil, et encore moins l'endroit vers lequel elle se dirigeait. Elle allait mal. Très mal. Elle ne savait même pas pourquoi. Elle savait simplement que, durant certaines périodes, les blessures psychologiques du passé ressurgissaient, la faisant sombrer dans la déprime. Était-ce cela ? Ce qu'elle savait, c'est qu'elle détestait plus que tout au monde être comme ça. Elle voulait retrouver la joie de vivre, elle voulait redevenir le louveteau qu'elle avait toujours été, la jeune et joueuse Amber, faisant rire tout le monde, adorant faire des farces, riant et s'amusant d'un rien.. Elle voulait être heureuse, comme lors de ses quelques premiers jours, avant qu'elle ne s'aperçoive de l'horreur de sa meute.

Amber passa dans un buisson, elle ne s'aperçut de l'endroit où elle était qu'une fois à l'intérieur de celui-ci. Ce fut le contact des branches qui la sortie de ses pensées. Elle sorti de celui-ci, se débattant avec les branches. Autrefois, elle aurait rit d'elle même, se débattant pour sortir de ce petit piège, cela l'aurait amusé. Aujourd'hui, elle se contenta de sortir du buisson, le regard vide. Elle se remit à fixer le sol, et aperçut des pattes, elle remonta le long de celles-ci, et arriva enfin à la tête du loup en question. C'était son Alpha ! Elle s'inclina, intimidée et honteuse que la belle l'ait vue dans une telle situation. Elle resta ainsi, inclinée. C'était pour elle un signe de respect, mais également une manière que sa dominante ne voit pas son regard terne et sans vie. Lui qui était autrefois si animé, son si beau regard ambré était désormais signe de sa détresse morale. C'est pourquoi elle s'inclina, pour manifester son respect, et également pour cacher ce regard, grâce auquel, la dominante aurait deviné que quelque chose n'allait pas.

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-Relève toi chère Amber. Aucun des membres de la meute ne s'incline comme ça, je le refuse. Nous sommes tous les mêmes dans cette meute, nous sommes une famille et je ne tolère aucun signe de soumission. Tu ne l'a peut être pas encore compris car cela fait peu de temps que tu nous a rejoint, mais tu apprendra vite qu'ici chacun est libre de parler à sa guise. Alors relève toi chère Amber, j'ignore d'où tu viens et je regrette de ne pas avoir eu le temps de discuter avec toi pendant cette mauvaise saison. Mais sache que si tu a besoin de parler, ma tanière te sera toujours ouverte, alors relève toi et profite de la vue de cet endroit merveilleux qui nous appartiens. Dit la belle Alpha.

Amber s'apprêtait à répondre, mais l'Alpha poursuivit.

-Tu n'es pas obligé de me répondre Amber, mais je n'ai presque aucun secret pour ma meute. Libre à toi d'en avoir et je ne te forcerais pas comprends bien ça. Mais j'aimerais te connaître un peu plus, ta vie d'avant, qu'à tu vécue pour être si malheureuse aujourd'hui. Je le vois dans ton regard terne, tu pétillait de vie en arrivant et aujourd'hui tes yeux d'ambre se sont éteints. Je ne veux que le bonheur de ma meute et tu fais partis de cette meute, alors je cherche juste à comprendre.

Amber écouta attentivement, lorsque l'Alpha eut terminé, elle fut surprise de bien des choses.
Tout d'abord, le fait que l'Alpha connaisse son prénom. Amber n'y était pas habitué. Chez les Shadows, on la méprisait tant que l'on ne l’appelait que par des surnoms dégradants. Ensuite, le fait de ne pas avoir à s'incliner. Encore une fois, chez les Shadows, Amber a plus d'une fois été réprimandée sérieusement, dès son plus jeune âge, pour ne pas avoir saluer avec respect l'Alpha. Dans ces cas là, son propre père appuyait sur sa tête, de sa propre patte, lui faisant ainsi gouter la terre. Et enfin, le fait que l'Alpha lui parle comme elle parlerait à une amie la surprit. Amber n'avait jamais eu d'ami(e)s. Elle avait toujours été méprisée, humiliée.. Alors qu'un Alpha la traite avec respect, compassion, et lui parle de manière amicale.. Cela la perturbait. Tout en fixant le sol, Amber articula. C'était la première fois que l'Alpha entendait sa voix. Et c'était la première fois qu'Amber entendait la sienne également.

Elle avait tant été humiliée, qu'elle n'avait jamais ouvert la gueule une seul fois. Jamais elle n'avait parlé, de peur de se faire réprimander.

" Vous, vous connaissez mon prénom ? .. " Amber découvrit sa voix, elle n'eut pas le temps de s'émerveiller sur la douceur de celle-ci, elle se reprit immédiatement.

" Excusez moi, c'était une question stupide. Pardon.. " Dit elle, et, inconsciemment, elle se soumit, les oreilles couchées en arrières, le dos courbés, par habitude.

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Mòrrìgan lança un sourire bienveillant à Amber lorsque celle-ci s'étonna que l'Alpha connaissait son prénom. Puis elle eut un changement d'attitude radicale, elle se remit en position de soumission en affirmant que sa question était stupide. L'Alpha ignorait ce que la louve grise avait vécue mais sa vie d'avant avait due être terrible.

-Oui Amber, je connais le nom de chacun des membres des Winds. Nous sommes une famille, c'est très important. Je suis heureuse que tu me parle, tu a une voix étonnamment belle, c'est dommage que nous ne l'entendions pas plus souvent. N'aie pas peur de t'exprimer devant moi, ni devant aucun Wind, si tu nous a rejoint tu va devoir comprendre notre fonctionnement. Plus qu'une meute, nous sommes avant tout une famille. Je t'en prie relève toi, je ne supporte pas de voir l'une des miens se mettre dans de telles positions pour moi.

Tout en parlant, elle continuait de contempler le vol lent et circulaire de Caliban au dessus d'elles. Puis se mit à regarder le sol et a jouer avec ses griffes dans les fleurs de trèfles d'un pourpre éclatant. Amber avait due vivre des heures très sombres et Mòrrìgan se jura de tout faire pour lui offrir une vie meilleure au sein de le meute des Spirit of Wind. Pour cela, elle devait faire comprendre de nombreuses choses cette louve.

-Tu ne dois pas te dire que ta question était stupide. Aucune question n'est stupide et quand bien même te me demanderais la couleur du ciel je ne trouverais pas ta question stupide. Car de mon point de vue, le ciel a de nombreuses couleurs selon le temps qu'il fait, selon la saison, selon l'heure de la journée à laquelle on le contemple. Tu vois, même les questions les plus simple ne sont pas stupide alors n'hésite pas à en poser. Personne ici ne te blâmera pour ça. Allez, je t'en pries relève toi et cesse ces positions de soumissions je t'en supplies. Ça m'a toujours mise mal à l'aise et ma mère adoptive elle-même, qui était l'ancienne Alpha, ne tolérais pas ces marques là. L'Alpha n'est qu'un guide, mais il est l'égal du reste de la meute. Enfin, voilà mon humble avis. Et toi qu'en pense tu Amber ? Pense-tu que j'ai tort, que je devrais manier la meute avec une patte de fer comme cette chère Alaska ?

Mòrrìgan se mit à rire à l'idée de s'imaginer en tyran comme sa sœur au pelage de neige et aux yeux saphir. Non, elle refusait d'être comme ça même si elle savait qu'Alaska cachait bien son jeu. Mòrrìgan croyait en la justice et la bonté d'âme de sa meute et Amber avait toutes les qualités requises pour devenir un membre plus qu'honorable, son dévouement durant l'hiver en avait été la preuve.

-Je veux réellement apprendre à te connaître très chère Amber. C'est important pour moi de comprendre les miens afin de pouvoir vous servir au mieux. Car contrairement à ce que tu semble penser, ce n'est pas toi qui es à mon service mais moi qui suis au tien. Voilà mon rôle et je ressent au fond de moi que tu ne nous a pas rejoint pour rien, tu a sûrement des raisons d'avoir préféré les Winds aux Fires ou aux Shadows. Peut-être viens tu d'une des deux autres meutes de ces territoires, mais sache que quelque soit l'endroit que tu a quitté, cela n'aura aucune répercussion sur ton futur parmi nous. Si tu décide de rester avec nous bien entendu. C'est à toi et à personne d'autres de choisir ton destin.

Cessant de jouer avec les fleurs, elle redressa la tête pour regarder Amber dans les yeux, pour que celle-ci comprenne que l'Alpha ne lui mentait pas et qu'elle l'acceptait pleinement telle qu'elle était, peut importait son origine. Désormais c'était une Wind et il était du devoir de Mòrrìgan qu'elle se sente bien parmi les loups de cette meute. C'était capital pour l'Alpha que chacun se sentent bien sous sa protection.

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-Oui Amber, je connais le nom de chacun des membres des Winds. Nous sommes une famille, c'est très important. Je suis heureuse que tu me parle, tu a une voix étonnamment belle, c'est dommage que nous ne l'entendions pas plus souvent. N'aie pas peur de t'exprimer devant moi, ni devant aucun Wind, si tu nous a rejoint tu va devoir comprendre notre fonctionnement. Plus qu'une meute, nous sommes avant tout une famille. Je t'en prie relève toi, je ne supporte pas de voir l'une des miens se mettre dans de telles positions pour moi.

La belle louve au pelage brun/roux fixa l'Alpha de ses yeux ambrés. Elle se releva lentement, comme encore apeurée d'être corrigée.
Elle avait beau savoir, elle avait beau comprendre que cette Alpha n'était pas comme les autres, elle avait peur. Prendre une position de soumission, les yeux plissés, attendant la réprimande, était devenue au fil du temps comme une habitude pour elle.

-Tu ne dois pas te dire que ta question était stupide. Aucune question n'est stupide et quand bien même te me demanderais la couleur du ciel je ne trouverais pas ta question stupide. Car de mon point de vue, le ciel a de nombreuses couleurs selon le temps qu'il fait, selon la saison, selon l'heure de la journée à laquelle on le contemple. Tu vois, même les questions les plus simple ne sont pas stupide alors n'hésite pas à en poser. Personne ici ne te blâmera pour ça. Allez, je t'en pries relève toi et cesse ces positions de soumissions je t'en supplies. Ça m'a toujours mise mal à l'aise et ma mère adoptive elle-même, qui était l'ancienne Alpha, ne tolérais pas ces marques là. L'Alpha n'est qu'un guide, mais il est l'égal du reste de la meute. Enfin, voilà mon humble avis. Et toi qu'en pense tu Amber ? Pense-tu que j'ai tort, que je devrais manier la meute avec une patte de fer comme cette chère Alaska ? reprit la dominante.

En entendant le nom de son ex-Alpha, Amber frémit. Il était pourtant vrai que son ex-Alpha n'avait jamais prit part aux tortures qu'elle subissait, mais il était logique pour Amber que, en tant qu'Alpha de la meute, Alaska soit encore pire que ses agresseurs.


-Je veux réellement apprendre à te connaître très chère Amber. C'est important pour moi de comprendre les miens afin de pouvoir vous servir au mieux. Car contrairement à ce que tu semble penser, ce n'est pas toi qui es à mon service mais moi qui suis au tien. Voilà mon rôle et je ressent au fond de moi que tu ne nous a pas rejoint pour rien, tu a sûrement des raisons d'avoir préféré les Winds aux Fires ou aux Shadows. Peut-être viens tu d'une des deux autres meutes de ces territoires, mais sache que quelque soit l'endroit que tu a quitté, cela n'aura aucune répercussion sur ton futur parmi nous. Si tu décide de rester avec nous bien entendu. C'est à toi et à personne d'autres de choisir ton destin. Termina la belle louve dorée, tout en fixant le regard d'Amber.

Gênée, celle-ci baissa le sien, fixant le sol, elle se mit à réfléchir aux paroles que venait de dire la louve. S'exprimant à voix haute, Amber vida son sac sans le savoir, perdue dans ses pensées.

" Une famille ? Mais.. Une famille, une famille aimante, une famille unie, une famille.. Gentille ? " Dit elle, en hésitant à prononcer le dernier mot. Dans son ancienne meute, parler de gentillesse était interdit, et l'être était sérieusement réprimandé..

" Non, par, parce que ... " Elle hésita longuement, puis, relevant son regard d'ambre vers le ciel, faisant mine d'observer celui-ci, Amber se confia.

" Parce que, ma, mon ancienne famille, ma véritable famille, ne l'était pas.. Gentille.. " Elle s'exprimait comme une enfant, puis se ressaisit, contant son récit. Elle prit une grande inspiration, toujours en fixant le ciel, et raconta.

" Je viens de la meute des Shadows, je suis la fille d'un de ses grands combattants. Je vécus avec deux frères et deux sœurs, notre mère nous éleva, jusque là une vie normale. Et puis en grandissant, j'ai commencé à remarquer certaines pratiques .. Certains faits.. Tout bonnement affreux. Cette meute ne me correspondait pas.. Mes frères et sœurs grandirent dignement, comme de vrais Shadows, prenant le caractère sadique, cruel et méchant de la meute. Et moi, je restais moi-même, la jeune louve joueuse et curieuse de tout, incapable de faire du mal à quelque être qui soit. Seulement la meute la très vite remarqué, ce comportement. Je n'étais pas dans la norme, je n'étais pas normale pour eux. Je n'entrais pas dans ce moule dans lequel ils voulaient tous que j'entre. Je n'avais pas changé de caractère, je n'étais pas devenue comme eux.
Ils ont essayé, maintes et maintes fois, de me "convertir" à la cruauté. Ils ont essayés de me faire faire des choses affreuse, que je refusais toujours.. Alors lorsqu'ils ont comprit qu'ils n'avaient pas la moindre chance de me changer, ils ont commencé à me faire regretter d'être venue au monde. Ça au commencé par des rabaissements continus, des moqueries, toute sorte de violence psychologique était bonne pour moi. En commençant par des " la faible " en passant par " l'erreur de la nature " et en finissant avec " celle qui salit notre espèce, nos terres " , ils m'en ont trouvé, des surnoms.. Et puis à partir de mes 8 mois, ils ont embrayé sur une souffrance plus sadique. Une souffrance physique.

Je n'avais plus le droit de m'alimenter, mais ce n'était pas le pire. Tous les jours lorsque je me levais, des membres de la meute me saisissaient pas le cou, m'étouffant à moitié, je suffoquais, et à chaque fois que je commençais à perdre conscience, ils me lançaient contre un paroi, contre un arbre, parfois même contre un roc.. J'étais leur distraction, leur bouc émissaire, leur défouloir, j'étais en quelque sorte déjà l'oméga de la meute à mes 8 mois et demi. 4 mois passèrent, le degrés de violence des attaques s'intensifiant. Et le pire dans tout cela, c'est que ma famille faisait partie du lot. Mes frères et sœurs proposant de nouvelles tortures, mes parents laissant faire.. Ils étaient tous honteux, de m'avoir parmi eux. Alors à mes 1 ans, je suis partie. J'ai erré en solitaire pendant 7 lunes, et, pendant l'hiver, je vous ai trouvé. "

Avalant difficilement sa salive, une larme roulant sur la joue d'Amber, elle poursuivit.

"En vous trouvant, j'ai vue mes espoirs renaitre, d'où mon attitude heureuse.. Mais en réalité, je suis toujours aussi introvertie.. Et mon passé harcèle dans mon esprits, d'où la cause de mon état.. "

Amber venait de lâcher son sac, et attendait la réaction de l'Alpha. Elle était plus que perdue.

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-Je te comprends Amber, on ne peut malheureusement pas effacer le passé. C'est une partie intégrante de nous. Mais ne dit-on pas que ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort ? Je crois en ce dicton car sans ça j'aurais déjà périt depuis longtemps. Tu ne pourra jamais chasser ça de ton esprit c'est certain, mais cela ne fera que te rendre meilleure. Tu a compris que la vie au sein des Shadows n'était pas la tienne. Rien qu'en quittant ton ancienne meute tu a prouvée que tu étais seule maître de ton destin. Je t'admire car de nombreux loups qui vivent sous la coupe de cette chère Alaska n'ont pas eu ne serait-ce que la moitié de ton courage.

Amber réfléchissait. Elle venait d'apprendre que l'Alpha avait elle aussi vécu des moments difficiles. Lorsque la dominante prononça les mots " Je t'admire ", Amber fut à la fois émerveillée et choquée. On ne l'avait jamais traité comme cela auparavant. Elle n'était déjà pas habituée à la gentillesse, mais le fait qu'on l'admire, alors ça, c'était juste impossible pour elle. Elle s'assit dans l'herbe tendre, fixant le ciel.

-Amber, ton introversion s'atténuera d'elle même avec le temps. Mais si tu le peux, n'hésite pas à raconter ton histoire au reste de la meute. Tu serais surprise par le nombre de loups qui te comprendraient et seraient prêts à te venir en aide. Je suis même garante que tous le feraient. Nous avons tous notre propre histoire et certains d'entre nous venons d'autres meutes. Mais si nous sommes aujourd'hui rassemblés c'est que nous avons beaucoup de chose en commun même si nous sommes tous différents. Voilà la force de notre meute. Chacun ici te dira la même chose, prends le temps dont tu a besoin pour guérir tes blessures, n'ai pas peur de faire des erreurs, et surtout n'ai pas peur de vivre. La joie de vivre est une des caractéristiques des Winds. Même si nous vivons des moments difficiles, le soleil réapparaît toujours à un moment derrière les nuages.

De toute cette longue tirade, Amber ne retint que le fait que Mórrígan la respecte, et l'admire.

" Vous m'admirez ? " Elle ferma les yeux, puis reprit.

" Pardonnez moi, mais le fait que l'on "m'admire" me choque... J'ai finit par prendre l'habitude d'être une faible, une moins que rien, une vermine aux yeux des autres. " Elle inspira longuement, et reprit.

" Quand à conter mon histoire aux autres, je ne sais pas.. Je ne veux pas les déranger, je suis si.. inintéressante.. Vous ne devriez pas vous préoccuper pour moi, vraiment. "

Amber en était là, à se demander ce pour quoi elle vivait, à se demander qui elle était, elle était on ne peut plus perdue.

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-Ne te juge pas inintéressante Amber. Tu à vécus des choses, certes moins que nos loups les plus vieux mais tu a vécus des choses. Je ne sais pas comment la meute des Shadows fonctionne, mais dans notre famille, nous partons du principe que nous avons tout à tirer un enseignement de notre prochain.

Amber ne réfléchissait plus, elle était si perdue que sa mémoire était comme vide.. Et pourtant, il va sans dire que des milliers de questions se posaient dans sa tête, mais en se bousculant, les questions vidait finalement l'esprit d'Amber, qui était là, tel un légume, à écouter sans pour autant comprendre le sens des paroles de l'Alpha.

-Tu sais Amber, l'ancienne Alpha, ma mère adoptive Masha, m'a toujours affirmée que celle des deux qui avait le plus appris durant notre vie ensemble c'était elle. J'ai été extrêmement choquée lorsqu'elle m'avait annoncée ça. Mais depuis qu'elle a rejoint les Ancêtres en me laissant la place d'Alpha, j'ai finalement compris ce qu'elle voulait me dire. On apprend à tout âge, et j'ai autant à apprendre de n'importe quel jeune loup que lui a à apprendre de moi. Comprends tu ce que j’essaie de te dire ? Les Winds sont une famille, que tu ai des questions à poser ou des choses à raconter, tu trouvera toujours une oreille attentive pour t'écouter quelle qu'elle soit.

Toujours rien, le vide inter-sidéral.

-Parmi nous, tu n'aurais jamais aucun loup qui te déclarera « c'est comme ça c'est tout ». Ici tu sera libre de réfléchir par toi même et de te faire ta propre opinion. Tu dois te mettre en tête que les Winds partagent tous leur vécu, car il sert pour tout le monde. Certes chacun est libre d'avoir des secrets, nous en avons tous, mais chez nous, il est naturel de parler de soir pour que tout le monde puisse faire des progrès en particulier les plus jeunes. Mais tu serais surprise du nombre de vieux loups qui sont friands des histoires qu'apportent les plus jeunes. Tu verra, après avoir passé du temps avec nous, tu comprendra et ça se fera naturellement.

Chacun des mots n'atteignaient désormais plus les neurones d'Amber, elle fixait une brindille, sans prêter attention aux milliers de questions qui l'assaillaient, ni au discourt de l'Alpha. Ce sont cinq mots. Cinq petits mots, qui la sortirent de sa demi- inconscience.

« c'est comme ça c'est tout » Amber écarquilla les yeux, son entourage devint flou, et ses souvenirs l'assaillirent une nouvelle fois. L'Alpha n'était plus là, il n'y avait qu'elle dans cette scène. Tout était si réel , et pourtant si faux à la fois. Amber se revoyait clairement, à ses 7 mois, suivre ses frères et soeurs partout, poser des tas de questions, aimer la vie. Jusqu'à ce fameux jour, jusqu'à ce fameux jour où elle découvrit un jeune chiot. Il semblait être croisé avec un loup, c'était un Chien loup de Saarlos. Le jeune chiot était d'un roux plus foncé que celui de la fourrure d'Amber, une couleur très particulière. Amber le découvrit en poursuivant un papillon, il avait exactement le même âge qu'elle. De sa petite voix d'enfant, elle lui demanda son prénom, le jeune chiot lui répondit qu'il ignorait son nom. Et de sa voix adorable, un grand sourire écartant ses jolies babines, Amber lui avait répondu " Eh bah, je t'appellerais Copain ! ". Amber venait d'avoir son premier ami, elle en était plus qu'heureuse. Enchantée de sa rencontre, elle se précipita avec son ami à la tanière, le présentant à la meute. Seulement c'était en ignorant ce qui allait se passer. Storm, la 'dénuée de coeur' comme on la surnomme, fit un massacre. Les autres membres de la meute, la craignant bien trop, ne s'interposèrent pas. Et Amber se retrouvait désormais couverte du sang de son ami, les larmes lui montant aux yeux. Après la tristesse sans fin, sa colère éclata " MAIS POURQUOI VOUS AVEZ TUE MON COPAIN ? " Hurlait-elle à Storm, de sa petite voix tremblante. Et ces fameux cinq mots.
« c'est comme ça c'est tout » suivis d'un rire sadique de la part de la meurtrière. Le flash s'arrêta là, laissant Amber choquée par ce souvenir. Elle fixait le sol, haletante, les yeux écarquillés, comme si des démons hantaient cette brindille qu'elle fixait. A peine sortie de son affreux cauchemar éveillée, les mots de l'Alpha l'assaillirent dans son esprit, et elle comprit enfin le sens des phrases que Mórrígan avait prononcé auparavant. Il plairait surement aux autres membres de la meute de connaitre son histoire, disait-elle. Il fallait également qu'elle arrête de se dénigrer elle même, et qu'elle cesse de se juger inintéressante. Amber continuait de fixer cette simple brindille sans importance, en changeant lentement de regard. Ses yeux tourmentés évoluèrent en un regard grave, sérieux. Elle redressa sa tête vers l'Alpha, la fixant de son beau regard, et déclara, d'un ton déterminé.

" J'essaierais. "
Elle prit une grande inspiration, et développa.

" J'essaierais de faire part de mon passé, de mon histoire. J'essaierais, après en avoir parlé, de l'oublier, même s'il fait parti de moi, j'essaierais de le mettre de coté, de ne plus être tourmentée par tout cela. J'essaierais d'oublier, et je tacherais de comprendre que cette meute est différente. Je vais faire tout mon possible pour m'intégrer, du mieux possible, au sein de cette meute. "

Elle avala sa salive, et prononça d'un ton très bas, dans un soupire.

" J'essaierais de me sentir bien. J'essaierais d'être.. heureuse. "
Elle adressa un regard encore lourdement chargé de doute à son Alpha. Pourtant, à travers ce regard ambré, chargé en doute et en émotions négatives, une lueur brillait. La lueur de l'espoir avait reprit sa place dans le superbe regard d'Amber, elle ne l'admettait pas encore, mais au fond d'elle, elle espérait, elle espérait de tout son cœur. Et pour espérer, il faut y croire. Et au fond de son âme, elle y croyait.

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-Comme je te l'ai dis plus tôt mon amie, tu ne pourra pas oublier ton passé. Je pense même que ça serait mal de le faire. Ça ne serait pas te rendre service crois moi. En oubliant ton passé, tu risquerais d'oublier ce qui a fais de toi une louve au cœur si grand et ça serait malheureux. Mais je vois en toi que tu a la volonté d'avoir une vie meilleure, je n'ai besoin de rien d'autre pour savoir que tu y réussira. Tu refuse de le voir Amber, mais tu es forte, j'ai beau être une jeune Alpha, j'ai vue de nombreux loups dans ma vie, et peu avait cette envie farouche que tu a de vouloir t'en sortir. C'est une qualité, une grande qualité.

Amber avait envie de soupirer. De lâcher un de ces longs soupirs qu'elle avait prit l'habitude de pousser. Ces longs soupirs qui veulent tout dire sur votre état d'esprit. Elle avait beau avoir envie de vivre, avoir envie d'être heureuse, elle n'y parvenait pas. Elle n'avait pas la motivation pour. Il lui manquait cet être, cet être qui change une vie. Cet être qui, lorsqu'il est près de vous, fait battre votre cœur, cet être qui, lorsqu'il est loin de vous, alimente une profonde tristesse. Cet être qui vous fait rire, cet être qui serait important pour elle. Et pour le moment, cet être, elle ne l'avait pas trouvé. Amber allait toujours mal. C'était tout bonnement affreux. Elle avait beau vouloir, elle avait beau le désirer de tout son être, elle n'y parvenait pas. La déprime lui rongeait le cœur. Il fallait qu'elle trouve quelque chose. Quelque chose qui calmerait au moins cette déprime.

Amber fixait toujours cette brindille, ce point qu'elle avait fixé durant tout son cauchemar éveillé. Elle y repensa, et se jura d'être juste, et méfiante. Juste, pour savoir avec qui être agressive, et avec qui être normale. Méfiante, pour toujours être sur ses gardes.

Amber ferma les yeux, retenant des larmes. Il lui manquait cruellement, son " copain " . Elle ne l'avait connu qu'une demi-journée, et pourtant, cette demi-journée avait été la plus belle de toute son existence. Lorsqu'elle jouait avec lui, elle ressentait un sentiment de bien-être, de sécurité et de confiance totale en son cœur. Le bonheur. Oui, le bonheur, elle ne l'avait connu qu'avec ce jeune louveteaux. Et Storm, en le tuant, avait brisé son bonheur. Amber avait cruellement besoin de son ami, mais il était mort. Elle avait besoin de ressentir de nouveau ce sentiment au fond d'elle même. Besoin d'être heureuse.

C'est un soupir provenant de quelque mètre derrière elle qui la sorti de ses réflexions. Clignant des yeux, Amber retira le voile qui était apparu sur son doux regard. Elle s'approcha doucement de l'Alpha, se plaçant à son chevet. Elle avança doucement sa tête, et parla d'une voix douce et rassurante.

" Est-ce que quelque chose ne va pas ? "

Étrangement, en se préoccupant de l'état de Morrigan, Amber avait un instant oublié sa déprime. Elle avait comme vidé son esprit de toute pensée, et remplacé la tristesse de son cœur par une infinie douceur. Peut être tenait-elle là ce qui, temporairement, l'empêcherait de sombrer dans la déprime ? Elle n'en savait rien, tout ce qu'elle savait, c'est qu'à l'instant même où elle aperçut le regard voilé de son Alpha, la belle fit abstraction de ses soucis, pour se focaliser sur l'état de Morrigan. Elle voulait l'aider, elle ne supportait pas de voir un être souffrir. Elle voulait la soulager. Il fallait qu'elle l'aide. Le coeur d'Amber se serra, elle devait l'aider, c'était plus fort que tout, comme un besoin irrépressible de redonner le sourire à Morrigan.

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[Coucou, Rp terminé ? ]

[Pas que je sache...attendons le retour d'Amber, vous êtes des Speedy Gonzales du rp ici c'est fou ^^]

[Coucou, je ne suis pas offficiellement de retour, je trouve juste le temps de répondre :S.]

-Ne t'en fais pas, tout va bien...de moins pour le moment, nous n'avons pas à nous plaindre. Les Shadows ne sont pas ouvertement en conflit avec nous et nos relations sont au mieux avec les Fires. D'un point de vue technique je dirais que tout va bien. Non mes soucis sont d'ordre un peu plus personnel. Vois tu, j'ai été adoptée par l'ancienne Alpha de cette meute. Masha a été une mère aimante et bonne pour moi, elle m'a élevée pour que je prenne sa place le jour où elle rejoindrait les Ancêtres. Ce jour est malheureusement arrivé trop vite pour moi et bien que cela fasse un an qu'elle soit partie, je n'ai toujours pas réussie à faire mon deuil. Je me demande toujours si elle aurait approuvée ou pas mes décisions...enfin elle me manque encore.
Amber abaissa son joli museau roux, puis redressa la tête, plongeant son regard dans celui de l'Alpha. Celle-ci poursuivit.

-J'ai vu le voile qui recouvre ton regard, c'est le même qui recouvre parfois le mien. Celui du deuil non accompli. Toi aussi, j'en ai la certitude, tu a perdu un être cher. C'est une épreuve terrible. La douleur ne s'efface jamais, j'en suis la preuve. Mais on doit continuer à vivre, à avancer pour vivre la vie de ceux qui sont partie. Je souhaite juste que ma mère soit fière de moi. Amber s'apprêtait à lui répondre, lorsqu'elle poursuivit.

-Tu vois, quelque soit l'âge des défunts, ils sont maintenant là-haut avec les Ancêtres, et je suis persuadée qu'ils veillent sur nous et qu'ils sont fiers de nous voir vivre pour eux mais surtout pour nous. Je comprends ta douleur, chacun des membres de la meute la comprends aussi. Pas tous de la même manière, mais l'hiver ayant été rude, nous avons perdu nos plus vieux membres alors chacun ressent le deuil. Tout ça pour dire, que nous ne devons pas nous laisser aveugler par le chagrin, la vie doit continuer et il faut avancer.

D'un seul coup, personne, pas même elle, ne saura pourquoi, Amber sentit un énorme poids se lever de ses épaules, elle se mit à parler distinctement, comme si elle avait toujours connu l'alpha aux beau regard.

- Effectivement, j'ai moi aussi un deuil non accompli. Mais nous avons assez parlé de moi pour le moment, quand à vous Mórrígan, il faut balayer ces idées de votre tête. Vous n'avez pas a vouloir que votre mère adoptive soit fière de vous, enfin, j'entends par là que vous n'avez plus à l'espérer. Je suis certaine qu'à l'heure qu'il est, elle vous regarde de son regard bienveillant, et a la babine légèrement soulevée par un sourire de fierté. Oui, cette fierté si puissante qu'une mère éprouve lorsqu'elle voit son enfant réussir dans un domaine, c'est cette fierté là qui doit être omniprésente dans son cœur. Vous êtes justes, droites, attentives, à l'écoute de votre meute, les Winds n'auraient pas rêvé meilleur Alpha que vous, Mórrígan.

Soudainement, les rôles venaient de s'inverser, c'était Amber qui venait de faire un long discours visant à réconforter la louve au pelage clair. Amber était pensive, ou plutôt concentrée. Elle essayait d'identifier ce qu'elle ressentait en ce moment même. Elle ne savait pas, ce n'était pas du bonheur, pas du soulagement, elle se sentait mieux, mais le sentiment qu'elle ressentait lui était totalement inconnu.

Au grand étonnement de Mòrrìgan, Amber s'était levée et avait parlée. Pas sur une voix triste qu'elle avait adoptée depuis le début de leur conversation, non une voix à la fois ferme et douce, à la fois dynamique et rassurante. L'Alpha savait qu'elle ne s'était pas trompée, cette louve était un trésor de gentillesse et de passion, elle trouverait rapidement sa place au sein de la meute, aucun doute n'était plus permis. La louve lui avoue qu'elle était dans le même cas que son Alpha aux yeux d'émeraudes, un deuil, une personne chère à son cœur lui avait été retirée, pourtant cette révélation resta en suspend. Libre à elle, Mòrrìgan ne forcerait jamais quiconque à lui révéler des choses aussi personnelles, qui touchaient directement l'âme et le cœur. Non, même si chaque membre des Winds se devaient d'obéir naturellement à l'Alpha, jamais la louve blonde n'utiliserait sa voix pour forcer l'un des siens. Elle savait que cette décision était la bonne lorsqu'elle croisait le chemin de loup comme Amber.

Ainsi, selon les dire de celle-ci, Masha était fière d'elle. Amber avait dit cela avec un tel aplomb qu'il était exclue pour Mòrrìgan d'ignorer cela. Elle était tentée de croire la louve qui se tenait en face d'elle. Elle lui parlait avec tellement d’allégeance d'en sa voix et dans tout son être. Comment cela était-il possible alors que cette louve venait tout juste d'intégrer la meute des Winds ? L'Alpha fut heureuse de constater le changement qui s'était produit au plus profond d'Amber. C'en était presque physique, comme si quelque chose lui avait été retiré, un poids qui s'était envolé. Elle se tenait plus droite, elle ne se recroquevillait plus sur le sol. C'était un bonheur pour Mòrrìgan de constater ce changement. Elle était toujours pleinement heureuse quand elle voyait l'un des siens aller mieux.

-Par pitié ma chère Amber, pas de vouvoiement. Je ne suis qu'une simple louve, j'ai certes un certain titre, mais ce n'est pas important. Je suis comme toi, quatre pattes, deux yeux et un museau. Alors s'il te plaît, je ne veux plus de ce ''vous'' que tu me sers à toutes les sauces, ça me mets mal à l'aise. Quand à tes paroles, elles raisonnent de sagesse et me reflète la beauté de ton âme dans ses moindres détails. Tu ne peux pas savoir comme ça me fait chaud au cœur de savoir qu'une louve telle que toi ai rejoint les Winds, c'est un véritable cadeau des Ancêtres. Masha aurait certainement été heureuse de te rencontrer.

Elle laissa planer un peu de silence avant de reprendre, toujours en souriant.

-Mais ne crois pas que nous ayons assez parlés de toi, tu semble aller mieux, le changement est radical et je ne te forcerais pas à parler, je me l'interdis, ce ne serait pas une bonne chose pour toi de parler sous la contrainte. Mais si tu en ressent le besoin ouvre toi à moi, ou à n'importe lequel des Winds, nous serons tous ravis de t'écouter. Lorsque tu sera triste, tu trouvera toujours quelqu'un pour te consoler, lorsque tu sera heureuse tu croisera toujours la route de quelqu'un qui se sentira mieux après t'avoir vu. Nous avons tous besoin les uns des autres et tu ne coupe pas à cette règle mon amie. Alors quand tu en ressentira le besoin, parle.

Tout en disant ses paroles, l'Alpha n'avait cessée de sourire, le soleil brillait un peu plus fort, les quelques nuages qui peuplaient le ciel avaient finalement disparus, comme si la joie d'Amber les avaient fais fuir. Mòrrìgan se sentait étrangement bien, après cet hiver rude, c'était plus que plaisant de se retrouver sur la colline à simplement discuter avec l'une des siens.

-Par pitié ma chère Amber, pas de vouvoiement. Je ne suis qu'une simple louve, j'ai certes un certain titre, mais ce n'est pas important. Je suis comme toi, quatre pattes, deux yeux et un museau. Alors s'il te plaît, je ne veux plus de ce ''vous'' que tu me sers à toutes les sauces, ça me mets mal à l'aise. Quand à tes paroles, elles raisonnent de sagesse et me reflète la beauté de ton âme dans ses moindres détails. Tu ne peux pas savoir comme ça me fait chaud au cœur de savoir qu'une louve telle que toi ai rejoint les Winds, c'est un véritable cadeau des Ancêtres. Masha aurait certainement été heureuse de te rencontrer.

L'Alpha laissa planer un peu de silence avant de reprendre, toujours en souriant.

-Mais ne crois pas que nous ayons assez parlés de toi, tu semble aller mieux, le changement est radical et je ne te forcerais pas à parler, je me l'interdis, ce ne serait pas une bonne chose pour toi de parler sous la contrainte. Mais si tu en ressent le besoin ouvre toi à moi, ou à n'importe lequel des Winds, nous serons tous ravis de t'écouter. Lorsque tu sera triste, tu trouvera toujours quelqu'un pour te consoler, lorsque tu sera heureuse tu croisera toujours la route de quelqu'un qui se sentira mieux après t'avoir vu. Nous avons tous besoin les uns des autres et tu ne coupe pas à cette règle mon amie. Alors quand tu en ressentira le besoin, parle.

- Pour le vouvoiement, je ne suis pas sure d'y arriver rapidement ! S'écria elle entre deux éclats de rire. Puis , se plongeant dans ses pensées, elle se mit à compter son histoire. Ça a commencé par la perte de mon seul ami. Lorsque j'étais chez les Shadows, tous me méprisaient, j'en souffrais beaucoup.. Et puis un de ces jours de solitudes se transforma en le jour le plus beau de toute ma vie. J'avais découvert ce jour là un jeune chiot à peu près du même age que moi. Environ 5 mois. On a passé la journée à jouer ensemble, et puis, dans un élan de joie et d'insouciance, j'ai voulu le.. j'ai voulu le présenter à la meute.. Mauvaise idée. C'était un faible, comme moi, un moins que rien à leurs yeux. Alors celle que l'on appelait, " la démoniaque " ou la " dénuée de cœur ", alias Storm, s'occupa de lui. Elle s'occupa bien de lui, oh ça oui! Elle a mit tout son cœur à le détruire, prenant plaisir à se délecter de chacun de ses cris, de chacun des cris qu'il poussait lorsqu'elle le blessait.. Elle a fini par le tuer, au bout d'une heure de torture.. Et..

La voix d'Amber se brisa, elle abaissa son doux museau et laissa couler ses larmes.

Et c'était de ma faute..

Elle mit un instant avant de poursuivre.

- Et puis après mon départ de la meute, j'ai erré en solitaire.. Et pendant cette période.. J'ai été violée.. Par un autre solitaire.. Je ne voulais pas abandonner mes petits, alors je les ai élevé.. Bien qu'ils n'étaient pas, à la base, désiré si tôt, je les ai aimé de tout mon cœur.. Je les aimais tant.. Ils étaient ma petite parcelle de bonheur.. Mon cour était incarné en chacun d'eux.. Eh puis un jour.. Alors que je rentrais de la chasse.. Un ours nous attaqua.. Je n'ai.. pas été de taille.. A les défendre..

Elle déglutit péniblement, son museau inondé de larme. Elle ne parvenait pas à continuer son histoire, bien qu'elle fut terminée.

L'Alpha avait écoutée patiemment l'histoire d'Amber. Lorsque la voix de celle-ci se brisa, le cœur de la louve blonde se brisa en même temps. L'idée que cette louve à la bonté extraordinaire ait une telle histoire la mit en colère. Une colère sourde qui gronda au plus profond d'elle même. Mòrrìgan ne se rappelait pas avoir jamais ressentit une telle rage au fond d'elle. A cette époque, sur les terres du Kô, des loups étaient trop cruels pour avoir le droit de vivre dans ce monde. Certes les Shadows étaient cruels, mais aucun d'entre eux ne manquait de respect à une louve comme l'avait fait le solitaire qui avait infligé cette peine à Amber. Et doucement, la rage se mua en un profond respect. Oui, la louve blonde respectait profondément la louve au pelage de braise qui venait de lui conter son histoire. Amber avait tout de même choisi la vie à la mort, elle avait fait le choix de garder et d'élever les petits de ce monstre. Beaucoup de louve n'aurait pas supportées cela, mais Amber si, c'était une louve forte, Mòrrìgan le savait déjà, mais cette histoire le lui avait confirmé. Plus que d'être forte, Amber était une louve remplie d'amour, un amour qu'elle avait donné de bon cœur à ses petits.

La tristesse qu'Amber avait eu en les perdant avait due être insoutenable et pourtant, aucun loup n'était de taille seul face à un ours, alors une louve qui avait mis bas peu de temps avant... Malheureusement ces choses faisaient parti du quotidien des solitaires, c'était triste et des larmes coulèrent sur la fourrure de l'Alpha. Elle n'avait pas honte de ces gouttes salés, c'étaient celles du respect et de la tristesse qu'elle partageait avec Amber. Ce fut la voix enrouée par l'émotion qu'elle lui répondit doucement.

-Tu sais Amber, rien que le fait d'avoir essayé de les défendre sans réussir et de continuer à vivre malgré tout...tu es une louve forte, comme on en voit très rarement. Tu a vécue de nombreuses tragédie et tu continue d'avancer. Oui, je suis fière que tu ai choisis ma meute pour exil, très fière.

Elle se tut un instant pour diriger une pensée vers les Ancêtres qu'avaient rejoint les louveteaux et le meilleur ami d'Amber dans la meute des Shadows. Comment cette louve aussi débonnaire pouvait elle s'accuser de la mort d'un être cher ? Elle s'accusait pour lui, pour ses louveteaux...de quoi allait-elle s'accuser après ? Mòrrìgan souhaitait plus que tout que cette louve trouve la paix, même si le chemin était long pour y arriver, Amber pouvait compter sur la louve aux yeux d'émeraudes pour l'aider à trouver le chemin et pour l'y accompagner jusqu'au bout. Oui, l'Alpha ferait tout pour que cette louve soit heureuse, elle y passerait le reste de sa vie s'il le fallait mais Amber trouverait la paix.

-Cela peut te paraître dur, mais comment peux tu seulement t'accuser d'être responsable de la mort de ton ami chez les Shadows, toi une louve si bonne. Je n'y crois pas.

Et c'était vrai, la louve blonde refusait fatalement de croire qu'Amber était la responsable, les Shadows n'était pas réputés pour être des tendres. Cela n'étonnait donc pas Mòrrìgan que cette Storm tua un louveteaux en moins d'une heure parce que celui-ci était considéré comme faible chez eux. Mais la louve à la fourrure flamboyante n'était pas responsable, l'Alpha le savait. Voilà pourquoi elle voulait des explications, même si elle ne se fâcherait pas si Amber refusait de les lui fournir. Non, la violence n'apportait jamais rien de bon. Masha lui avait appris cela il y avait bien longtemps et la louve blonde avait choisit de vivre en suivant cette ligne de vie. Elle attendit donc patiemment la réponse d'Amber, tout en gardant son esprit fixé vers les petits qu'elle avait eu, Mòrrìgan aurait aimé les rencontrés, ils auraient sûrement hérité de la bonté d'âme de leur mère. Oui, vraiment quel gâchis...

Lorsque Amber eut terminé son récit, elle ne releva pas immédiatement la tête, se laissant ainsi aller, le regard perdu dans le vert végétal de l'herbe. Les vannes avaient été ouvertes, et le liquide salé en coulait à flot, tel un torrent de larmes sinuant le long du museau de la louve rousse. Chacune de ses larmes naissait au creux de ses yeux, parcourait lentement, en décrivant des formes d’arabesques, son museau déjà humide, puis tombait en chute libre avant de terminer sa course sur le sol herbeux. Pendant que ses larmes effectuaient une sorte de balais aqueux, Amber laissa libre cour à ses souvenirs, se laissant ainsi submergée par chacun d'entre eux. Le premier fut la journée passée auprès de son seul ami, celui qu'elle avait surnommé "Copain". Elle se la remémora comme si elle s'était passée hier, dans les moindres détails.

Le vent soufflait fort ce matin là et les nombreuses rafales générées par celui-ci ballotaient le feuillage des arbres comme le plumage des oiseaux. La rivière à laquelle Amber avait l'habitude de se rendre pour apaiser son esprit était alors un peu plus rapide, du fait que son eau soit poussée par le vent. Cela ne dérangea pas la jeune louvette qui s'y désaltéra, avant de s'allonger au bord de celle-ci, le museau dans les fleurs qui bordaient son rivage. La jeune Amber savait que ce lieux était la seule chose qui la raccrochait à la vie, qui lui permettait de tenir le coup. Elle avait d'ailleurs passée une très mauvaise soirée la veille, et avait plus que besoin de se changer les idées. Bien que " se changer les idées " fut une bien grande expression, elle se relaxa un peu au son de l'eau courante. Elle était sur le point de s'endormir, bercée par ce doux son, lorsqu'un bruissement lui parvint à l'oreille. Elle se releva précipitamment, et se mit rapidement en position de défense. Si c'était un des tyrans de sa meute, il devrait se donner la peine de courir pour l'attraper et la martyriser comme ils le faisaient tous. Mais ce ne fut pas un loup qui sorti de ce buisson, mais un chiot. La petite s'approcha de lui, mais il se replia sur lui même. A cette vision, Amber crut se voir elle, devant sa propre meute. Elle abaissa son museau au niveau de celui du jeune chiot, et d'une voix douce, lui dit.

" Salut ! Qui es tu ? N'aies pas peur je ne suis pas méchante ! "
Le jeune chiot lui raconta son histoire, alors elle le consola vivement, et le nomma " Copain. " Une fois les larmes de chacun soigneusement léchées, et les confessions achevées, Amber sauta sur son ami, et ils commencèrent à se chamailler, l'un attrapant une oreille, l'autre mordillant une patte.. Elle se rappela dans les moindres détails des protestations de Copain, qui râlait de ne jamais gagner à la bagarre.

" C'est pas juste ! Les chiens c'est moins forts que les loups ! C'est pas du jeux d'abord ! ."
Alors Amber se mettait à rire, et Copain lui bondissait dessus pour la faire taire, mais au final, il perdait toujours. En une journée, Amber n'avait jamais rit autant, mais surtout, en une journée, Amber avait découvert le bonheur.

Le second commença par une image bien symbolique, son accouchement. Le jour où elle avait mit bas, ou plutôt, la nuit où elle avait mit bas. Une nuit étoilée, où la lune était haute dans le ciel. C'était une de ces nuits si particulières, une de ces nuits où le Kô se fait sentir dans une douce brise qui vient vous réchauffer le cœur. C'était une de ces brises qui avait accompagnée Amber durant ces longues, très longues minutes. La perte des eaux, puis de nombreuses contractions douloureuses, avant de découvrir ses 4 petits merveilles. Elle les léchait tendrement, puis les laissait se blottir contre son corps chaud. Ce souvenir fit place aux nombreux autres flash, lorsqu'elle les débarbouillait, lorsqu'ils tétaient, lorsqu'elle les regardait se chamailler..

Soudain, une voix, enrouée par l'émotion, la sorti de ses souvenirs. La voix de Mórrígan, la voix de son Alpha, en pleurs.

-Tu sais Amber, rien que le fait d'avoir essayé de les défendre sans réussir et de continuer à vivre malgré tout...tu es une louve forte, comme on en voit très rarement. Tu a vécue de nombreuses tragédie et tu continue d'avancer. Oui, je suis fière que tu ai choisis ma meute pour exil, très fière.

Le museau d'Amber était chaud, usé par les larmes.

-Cela peut te paraître dur, mais comment peux tu seulement t'accuser d'être responsable de la mort de ton ami chez les Shadows, toi une louve si bonne. Je n'y crois pas.

- La meute des Shadows n'a jamais été bonne. Jamais été tendre. La meute des Shadows a plutôt toujours été le contraire, elle a toujours été violente, cruelle et insensible. J'aurais du savoir qu'elle le tuerait. J'aurais du me douter que cette meute ne comprendrait pas, qu'elle ne pourrait pas, qu'elle serait totalement incapable de comprendre le lien que je venais de tisser avec ce chiot. Tout ce que cette meute sait faire, c'est causer le malheur autour d'elle, j'aurais du savoir qu'elle ne lui aurait fait que ce qu'elle fait de mieux : Tuer.

Le soleil était désormais en train de disparaitre dans l'obscurité afin de laisser place à sa sœur la lune, Amber et Mórrígan étaient restées ainsi tout un après-midi. La jeune louve rousse releva doucement son museau vers la lune, désormais haute dans le ciel. Elle voulu hurler, mais elle se retint. A la place, elle se contenta de chuchoter.

- J'espère simplement qu'ils sont bien là où ils sont, et qu'ils n'ont pas honte de m'avoir connu.

Soudain, alors qu'elle observait son amie la lune, en cet astre lumineux apparurent les images de ceux qu'elle avait perdus. Ses 4 petits et son Copain. Leurs frimousses étaient là, au centre de cette lumière, comme des apparitions venues d'ailleurs. Amber ne put résister, elle tourna sa tête vers celle de son Alpha, et dit d'un ton doux et calme.

- Mórrígan, je sais que vous.. Je sais que tu ne me jugeras pas. Par conséquent, Permets moi..

Elle se tut sur cette fin de phrase, et effectua alors ce geste si symbolique. Elle abaissa lentement sa tête, comme au ralentit. Lorsque son museau fut au ras de l'herbe, elle entama une remontée lente et gracieuse. Ce n'est qu'aux trois quarts de cette remontée silencieuse que le hurlement sorti de sa gueule. Amber hurlait pour la première fois. Ses yeux fermés, elle se laissait allée dans un hurlement doux et significatif de ce qu'elle éprouvait. Un hurlement bien étrange, car très diversifié en sentiments. Ce doux son exprimait sa peine d'avoir perdu ceux qu'elle aimait tant, mais également une forme d'espoir, une forme d'espoir et de soulagement. Son hurlement était magnifique, comme une offrande à la lune, ou plutôt, une offrande à ceux qu'elle venait de voir en son sein.

[Dites-moi, pourrais-je m'incruster parmi vous ? Si vous le souhaitez, bien sûr. Message à supprimer si non. Kiiss.]

[On en discute sur la CB quand on y est toute les trois ^^]

[Petit Up ]

[Je pense que je vais y répondre et on pourra locker, on en avait déjà parlé avec Amber mais à revoir...]

[Morrigan ? ]